| Garcilaso ou Garcias Laso de la Vega y Vargas (Sebastiano). - Conquistador né à Badajoz vers 1500, mort à Cuzco (Pérou) en 1559. Il fut sous les ordres de Pedro de Alvarado à la conquête du Mexique et du Guatemala par Cortez, et accompagna son chef dans son expédition ayant pour but d'envahir le Pérou et d'en chasser Pizarro (1534). Débarqués dans la baie de Caracas, ils parvinrent à destination après des difficultés inouïes, et, à la suite d'un accommodement, ils entrèrent au service de Pizarro. Garcilaso l'aida puissamment dans la conquête progressive du pays et dans sa lutte contre Almagro, son lieutenant. Après l'assassinat de Pizarro, il contribua à réduire la révolte du fils d'Almagro et fut blessé à la sanglante bataille de Chupas (16 septembre 1542). Gouverneur de Chuquisaca (Bolivie), puis de Cuzco (1548) et intendant de la justice, il se fit aimer, dit-on, des Indiens pour son humanité. | |
| Garcilaso de la Vega ou Laso de la Vega (Garcias). - Poète né à Tolède en 1503, mort à Nice le 14 octobre 1536. Issu d'une vieille et illustre famille du Nord de l'Espagne, son père fut ambassadeur des rois catholiques à Rome; sa mère était fille unique et héritière de Fernan Perez de Guzman. Il fut reçu de bonne heure à la cour, parvint rapidement à un grade élevé dans l'armée et jouit de l'entière confiance de Charles-Quint, tandis que son frère aîné, Pedro de La Vega, compromis dans le mouvement communaliste, avait été obligé de s'expatrier. Garcilaso accompagna l'empereur dans toutes ses expéditions il se distingua à la défense de Vienne contre les Turcs (1532) (Le siècle de Soliman), au siège de Tunis (1535), où il reçut deux graves blessures, enfin pendant la désastreuse campagne de Provence où, blessé d'une pierre à l'assaut d'un petit château fort près de Fréjus, défendu par cinquante paysans des alentours, il succomba peu de jours après. Malgré sa vie si courte et si aventureuse, il trouva encore des loisirs pour la poésie; il dit lui-même avoir couru le monde Tomando ora la espada, ora la pluma. Ami intime du célèbre Boscan, l'introducteur des formes italiennes dans la poétique espagnole (1526) sous l'inspiration de l'ambassadeur vénitien André Navagiero, il le soutint vigoureusement dans cette tentative, le surpassa comme poète, et à eux deux ils firent une véritable révolution littéraire dont les résultats furent féconds. Ses poésies comprennent 37 sonnets, 5 canciones, 2 élégies, 1 épître en vers blancs et 3 pastorales. La grâce, la fraîcheur des sentiments et une douce mélancolie sont les traits caractéristiques de ce génie, qu'on a souvent proclamé le plus grand de tous les poètes espagnols. - Garcilaso de la Vega (1503-1536) Publiées pour la première fois avec les poésies de Boscan (1543), par la veuve de ce dernier, celles de Garcilaso les accompagnent presque toujours dans les éditions postérieures. Elles ont été éditées séparément nombre de fois, notamment à Salamanque (1574), avec des notes de Fr. Sanchez; à Séville (1580), avec un commentaire trop prolixe de Herrera; à Madrid (1622), avec un commentaire de peu de valeur par Tamayo de Vargas; à Madrid (1765), avec des notes de J.-N. de Azara, édition la plus estimée et souvent réimprimée. (G. Pawlowski). |
| Garcilaso de la Vega, dit l'Inca. - Historien péruvien, né à Cuzco vers 1535, mort à Valladolid en avril 1568. Fils de Sebastiano (ci-dessus) et d'une princesse de sang royal, il apprit la langue des indigènes et parcourut l'empire des Incas, recueillant des traditions et étudiant les monuments du passé. L'ombrageux Philippe II, craignant l'ascendant de Garcilaso sur ses compatriotes, le fit transporter en Espagne (1560) et interner à Valladolid où il mourut dans indigence. Il laissa deux ouvrages précieux qui ne furent imprimés qu'au siècle suivant : Comentarios reales que tratan del origen de los Yncas (Lisbonne, 1609, pet. in-fol.), dont la seconde partie, consacrée à l'histoire de la conquête, porte le titre de : Historia general del Peru (1616) et La Florida del Ynca, historia del adelantado Hernando de Soto (Lisbonne, 1605, in-4). Réimprimés ensemble à Madrid (1722-1723, 4 part. in-fol., et 1800-1803, 17 vol. in-8), trad. en franç. par J. Baudoin (Paris, 1633-1658, 3 part. in-4 ; réimp. en 1830, 7 vol. in-8) et par d'autres. (G. P-i.). |