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Garat

Joseph Garat, né en 1749 à Bayonne, mort en 1833, était fils d'un médecin d'Ustaritz, près de Bayonne. Après s'être fait recevoir avocat à Bordeaux, il vint à Paris, s'y lia avec les philosophes, et se fit bientôt connaître avantageusement par ses Éloges de l'Hôpital, 1778; de Suger, 1779; de Montausier, 1781; de Fontenelle, 1784, dont les trois derniers furent couronnés par l'Académie; il écrivit en même temps dans le Mercure, dans le Journal de Paris, et fut chargé du cours d'histoire au Lycée, qui venait d'être fondé (1785).

Envoyé aux États généraux (1789) par les pays basques comme représentant du tiers état, il devint sous la Convention ministre de la justice, et remplaça Danton après les massacres de septembre (12 octobre 1792) : il eut en cette qualité la cruelle mission de lire à Louis XVI sa sentence. Il accepta peu après (14 mars 1793) le portefeuille de l'intérieur, que quittait Roland, mais il montra dans cette haute position peu de fermeté et de clairvoyance, et la quitta au bout de peu de mois. Il fut peu après jeté en prison et n'en sortit qu'au 9 thermidor. 

Appelé en 1794 aux écoles normales, il y fit des leçons bort brillantes sur l'Analyse de l'entendement. Elu en 1796 membre du Conseil des Anciens, il se laissa nommer sénateur, puis comte par l'empereur Napoléon. Esprit profond, bon écrivain, Garat était faible comme homme politique : on a dit que c'était un jacobin malgré lui. Outre ses Éloges, il a publié des Considérations sur la Révolution, 1792; des Mémoires sur le Révolution, 1795, où il explique sa conduite; des Mémoires sur Suard, son ami, 1820, et a laissé en manuscrit des Éloges de Bossuet, de Condillac, de Montesquieu, et une Histoire des Basques. Membre de l'Académie des sciences morales dès la fondation (1795), il avait été en outre nommé en 1806 membre de l'Académie française; il en fut exclu sous la Restauration.

Pierre Jean Garat est un chanteur, neveu du précédent né à Ustaritz en 1764, mort à Paris en 1823, vint dans la capitale à 20 ans, y excita par son talent un enthousiasme universel, et obtint la protection de la reine Marie-Antoinette et du comte d'Artois, qui le pensionnèrent généreusement. Réunissant tous les registres, doué d'une extrême flexibilité, il rendait avec une égale supériorité les scènes pathétiques et les airs sérieux ou bouffes de l'école italienne. Après avoir parcouru les principales villes de l'Europe, il revint se fixer à Paris, fut nommé en 1796 professeur au Conservatoire, et y forma un grand nombre de brillants élèves, Nourrit, Dérivis, Levasseur, Ponchard, etc. II faisait lui-même des romances : très connue a été celle dans laquelle il déplorait les malheurs de la reine Marie-Antoinette, fous qui portez un coeur sensible, qui le fit arrêter en 1793. Ce grand artiste avait une extrême fatuité il fut sous le Directoire le type des Incroyables.
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Dictionnaire biographique
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