| Galvez de Montalvo (Luis). - Poète né à Guadalajara (Espagne) en novembre 1549. Il fut reçu docteur en droit et en théologie à l'université d'Alcala. En 1575, il fit un voyage en Italie, où ayant bientôt appris la langue du pays, il se livra entièrement à la lecture des meilleurs ouvrages d'imagination, tant en prose qu'en vers. Cette lecture, tout en formant son goût, développa ses talents pour la poésie. Quelques mois après son retour en Espagne, il publia le Pastor de Filida, Madrid, 1582, 1590 et 1600, qu'il avait commencé à Naples. Richesse d'imagination, délicatesse de sentiments, pureté et élégance du style, sont les qualités qui distinguent ce livre, écrit en prose et mêlé de vers, qui mit Galvez sur la même ligne que Montemayor et Gil Polo, auteurs d'un ouvrage du même genre, la Diana enamorada, etc. Galvez de Montalvo les surpassa même du côté des vers, pleins d'harmonie et d'images aussi neuves que vraies. Son second ouvrage, poème en huit chants et en octaves, intitulé las Lagrimas de San Pedro, Madrid, 1587, in-8°, traduit de l'italien de Ludovico Tansillo, lui fit beaucoup d'honneur. Lope de Vega, dans son Laurel de Apolo, fait beaucoup d'éloges de Galvez; et Cervantes lui-même semble en faire un grand cas dans son Don Quichotte (t. 1er, liv. 4, chap, 6) : tandis que le curé livre impitoyablement aux flammes tous les livres de son compatriote, les considérant comme la cause de l'étrange manie de ce dernier, il épargne et garde soigneusement le Pastor de Filida et les Larmes de Saint-Pierre. Malgré tous les éloges de ses contemporains, Galvez, ayant atteint l'âge de quarante-cinq ans sans avoir pu obtenir la moindre faveur de la cour, se dégoûta et de la poésie et de la profession d'avocat qu'il avait exercée, et se fit religieux dans l'ordre de Saint-Jérôme. Peu de temps après avoir prononcé ses voeux, il passa en Sicile, et mourut à Palerme, en 1610. Il avait traduit en octaves espagnoles la Jérusalem du Tasse. On assure que cet ouvrage posthume a été imprimé à Naples. (B-s.). | |