| Galvani (Aloisio), physicien et médecin né à Bologne le 9 septembre 1737, mort à Bologne le 4 décembre 1798. Il se destina d'abord à la théologie avec l'intention d'entrer dans les ordres, mais, détourné de ce projet par sa famille, il étudia les sciences naturelles surtout au point de vue de l'anatomie et de la physiologie. On lui doit un certain nombre de travaux sur ces sujets, tels que sa thèse : Sur les Os, leur nature et leur formation; un mémoire publié dans les Actes de l'Institut des sciences de Bologne et intitulé De Renibus atque ureteribus volatilium, remarquable par une exactitude scrupuleuse et l'observation de faits nouveaux; un autre mémoire, publié dans le même recueil, a pour titre : De Volatilium Aure, est plein de faits nouveaux et intéressants; ce mémoire est d'ailleurs tronqué, Galvani en ayant supprimé la plus grande partie relative à des faits trouvés en même temps que lui, mais publiés plus tôt par un autre naturaliste, Scarpa. Comme praticien, il était surtout renommé pour les opérations chirurgicales et pour les accouchements. A vingt-cinq ans, après sa thèse, il avait été nommé professeur d'anatomie à l'université de Bologne. Il garda cette chaire jusqu'au moment où, obligé pour garder cette place de prêter à la République un serment contraire à toutes ses convictions, il l'abandonna et se réfugia près de son frère Jacques, où une position voisine de l'indigence et un découragement profond le firent succomber à une maladie de langueur; le décret de la République cisalpine qui lui avait rendu sa chaire sans exiger de serment, par égard pour sa notoriété scientifique, était venu trop tard. Mais ses études d'anatomie, son talent de praticien ne sont que les moins importants de ses titres scientifiques. Galvani est surtout connu par l'immortelle discussion qu'il eut avec Volta au sujet des contractions qu'il observa sur des grenouilles : ayant par hasard approché un conducteur électrique des muscles d'une grenouille écorchée, il remarqua avec étonnement les mouvements qui s'y produisaient, en fit l'objet d'une étude spéciale et publia sur ces expériences en 1791, une célèbre dissertation De viribus electricitatis in motu musculari. Il crut y voir la preuve d'une électricité particulière résidant dans l'animal, et pensa même avoir découvert le fluide nerveux; mais Volta soutint que la cause du développement de l'électricité dans les phénomènes observés par Galvani résidait dans le contact de substances hétérogènes; c'est de cette discussion qu'est née cette science à laquelle on a donné en son temps, le nom de galvanisme. Bien que la théorie de Galvani ne puisse plus être admise sans modification et que celle de Volta ne soit plus admise, on ne peut que se féliciter que ces deux théories aient été proposées, car c'est en combattant celle de Galvani que Volta créa la pile électrique dont les applications furent aussitôt si nombreuses et si importantes. Les oeuvres complètes de Galvani ont été publiées en 1841 à Bologne où une statue lui a été élevée en 1879. (A Joannis). | |