| Frédéric II, le Grand est un roi de Prusse, né à Berlin en 1712, mort en 1786, était le 3e fils de Frédéric-Guillaume, et eut pendant sa jeunesse beaucoup à souffrir des rigueurs paternelles. Il monte sur le trône en 1740. Cette année même, après la mort de l'empereur, Charles VI , qui avait laissé sa succession à sa fille Marie-Thérèse, Frédéric, profitant de la position difficile où se trouvait cette princesse, fit valoir d'anciennes prétentions sur la Silésie, envahit cette province, et, après avoir battu les généraux autrichiens, se la fit céder en 1742, par le traité de Breslau. Par ce traité, Frédéric avait perfidement abandonné la France, son alliée, qui était aussi alors en guerre avec l'Autriche. En 1744, Marie-Thérèse ayant voulu reprendre la Silésie, Frédéric rentra en campagne il remporta en 1745, sur le prince Charles ne Lorraine, général des troupes impériales la victoire de Friedberg, bientôt suivie du traité de Dresde, par lequel il était confirmé dans la possession de la province en litige. Pendant les dix ans de paix dont jouit ensuite la Prusse, Frédéric fit fleurir le commerce, l'industrie et les arts, encouragea les sciences et les lettres, les cultiva lui-même avec succès, appela à sa cour Voltaire, Diderot, d'Alembert, Maupertuis, etc., et éleva son royaume à un si haut point d'éclat et le prospérité que les autres puissances en furent inquiètes. En 1756, commença la guerre dite de Sept ans; l'Autriche étant parvenue à mettre dans ses intérêts la France, la Saxe, la Suède et la Russie, ces puissances se coalisèrent contre Frédéric, qui n'avait qu'un allié peu sûr, l'Angleterre. Il eut à livrer dans cette guerre 16 combats : malgré des efforts inouïs, il fut un instant chassé de la plus grande partie de son royaume mais il se releva tout à coup en battant à Rosbach les armées française et autrichienne commandées par le général de Soubise (1757), reconquit bientôt tout ce qu'il avait perdu, et signa en 1763 la paix d'Hubertsbourg, qui lui assurait de nouveau la Silésie. Sorti vainqueur de cette longue lutte, Frédéric reporta ses vues sur l'intérieur du royaume, répara les maux de la guerre, fit renaître l'abondance et la prospérité, et proclama dans ses États la tolérance religieuse. En 1772, il prit part au démembrement de la Pologne et se fit adjuger la Prusse occidentale. En 1778, il s'opposa à l'occupation de la Bavière par l'empereur Joseph II : il força ce prince à signer le traité de Teschen, 1779. Frédéric Il est assurément un des grands rois des temps modernes : il éleva son petit Etat au rang d'une grande puissance qui fut longtemps l'arbitre de la paix et de la guerre en Europe. Doué surtout du génie de la guerre, il n'arrêtait souvent ses plans que sur le champ de bataille. Il se montra dans toute sa carrière le plus intrépide des soldats, le plus habile et le plus tenace des politiques. Ce prince a laissé plusieurs ouvrages, tant en vers qu'en prose, tous écrits en français, sa langue de prédilection. Souvent, il y professe des doctrines antireligieuses. On y remarque l'Anti-Machiavel, écrit avant son avénement; les Poésies du philosophe Sans-Souci (nom qu'il prenait dans ses écrits); l'Art de la guerre, poème en 6 chants; des Mémoires historiques, et une Correspondance des plus intéressantes. Le roi de Prusse, Frédéric-Guillaume II a fait faire à ses frais une magnifique édition des Oeuvres complètes de Frédéric II, 33 vol. in-8 (1840-1857). Ses Mémoires ont été publiés conformément au manuscrits originaux par Boutaric et Campardon, 2 vol. in-8, 1866. | |