| Joseph Fouché, dit Fouché de Nantes, duc d'Otrante, né en 1754 à La Martinière près de Paimboeuf, était préfet des études chez les Oratoriens de cette ville lorsqu'éclata la Révolution. Il en embrassa la cause avec ardeur, et fut député en 1792 par la ville de Nantes à la Convention nationale, où il fit partie du comité de l'instruction publique. En 1793 il accompagna à Lyon, Collot d'Herbois, chargé de faire exécuter le décret qui ordonnait la destruction de cette ville et eut part aux cruautés qui furent commises alors. Chassé de la Convention après la chute de Robespierre, il obtint la protection de Barras, qui, au 13 thermidor an VII, le nomma ministre de la police. Il déploya dans ce poste une grande activité ainsi qu'une sagacité rare, et rendit service à Bonaparte dans la journée du 18 brumaire en ne prenant aucune mesure contre le coup d'État. Sans avoir confiance en sa probité, le premier Consul le maintint dans son poste; Fouché le conserva jusqu'en 1810; à cette époque, il fut remplacé, pour s'être compromis par une intrigue diplomatique en Angleterre. Après la campagne de Russie, il fut chargé du gouvernement des provinces illyriennes, poste fort difficile : il y montra de la modération, et sut y faire supporter la domination française. Pendant les Cent-Jours il tint de nouveau le portefeuille de la police. Après la bataille de Waterloo, il devint président du gouvernement provisoire et négocia avec les puissances alliées. Louis XVIII lui rendit pour un moment la police, puis il le nomma, pour éloigner, ambassadeur à Dresde. Frappé par l'ordonnance du 12 janvier 1816, comme ayant voté la mort de Louis XVI, il mourut en exil à Trieste, en 1820. Fouché était un ministre très habile, mais sans convictions et fort peu scrupuleux. On a fait paraître sous son nom en 1824 des mémoires qui ont été déclarés apocryphes par sa famille. | |