| Jean-Pierre Marie Flourens est un physiologiste né à Thézau (Hérault) le 13 avril 1794, mort à Montgeron le 6 décembre 1867. Reçu docteur en médecine à Montpellier en 1813, il vint l'année suivante à Paris avec une recommandation de son maître Candolle et fut reçu avec bienveillance par Cuvier. La physiologie expérimentale devint sa science favorite et il ne tarda pas à y passer maître. Ses premières publications, en 1819, eurent un grand succès; les leçons qu'il fit en 1821 à l'Athénée de Paris sur la théorie physiologique des sensations ne furent pas moins goûtées. En 1828, il fut élu membre de l'Académie des sciences dans la section d'économie rurale en remplacement de Bosc, et Cuvier le chargea du cours d'histoire naturelle au Collège de France; deux ans après il lui confia le cours d'anatomie comparée du Muséum. En 1832, Flourens fut nommé titulaire de cette chaire et l'année suivante il remplaça Dulong comme secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences; enfin, en 1840, il fut élu membre de l'Académie française en remplacement de Michaud. Elu député de l'Hérault en 1838, il devint pair de France en 1846. Par son enseignement, comme professeur de physiologie comparée au Muséum, par son talent d'écrivain, il sut rendre aimable une science des plus ardues et la popularisa dans un public qui, sans lui peut-être, ne l'eût jamais connue. Il s'éleva au-dessus de la sphère purement physiologique, surtout à partir de 1840, et publia une série de traités philosophiques, scientifiques et littéraires qui lui valurent une réputation universelle. Nous ne mentionnerons ici que ses principaux travaux : Analyse de la philosophie anatomique, etc. (Paris, 1819, in-8) ; Recherches expérimentales sur les propriétés et les fonctions du système nerveux dans les animaux vertébrés (Paris, 1824, in-8), suivi d'Expériences sur le système nerveux (Paris, 1825, in-8); dans ces deux ouvrages et dans des monographies sur le même sujet présentées à l'Académie des sciences ou publiées séparément, il montre, en s'appuyant sur des expériences aussi ingénieuses que hardies, les différences de fonctionnement des différentes parties des centres nerveux, cerveau, cervelet, bulbe, moelle, et établit leur rôle et celui des nerfs dans les phénomènes d'ordre physiologique et d'ordre psychique; il détermine en particulier le rôle des hémisphères dans les actes de sensibilité, d'intelligence et de volonté, celui du cervelet comme coordonateur des mouvements, celui du bulbe comme régulateur de la vie; il existe, dit-il, « dans la moelle allongée (bulbe), un point très circonscrit, lequel est tout à la fois le point premier moteur du mécanisme respiratoire, et le point central et vital du système nerveux ». Autres ouvrages : Cours sur la génération, l'ovologie et l'embryologie, etc. (Paris, 1863, in-8, pl.); De l'Instinct et de l'intelligence des animaux (Paris, 1841, 1845, in-8); Recherches sur le développement des os et des dents (Paris, 1842, pl.); Mécanisme de la respiration des poissons (Paris, 1843, gr. in-4, pl.); Anatomie générale de la peau et des muqueuses (Paris, 1843, in-4, pl.); Examen de la phrénologie (Paris, 1842, 1845, in-8); Théorie expérimentale de la formation des os (Paris, 1847, in-8); Histoire de la découverte de la circulation du sang (Paris, 1854, in-18); Recueil des éloges historiques lus dans les séances publiques de l'Académie des sciences (Paris, 4856-1862, 2 vol. in-18); Cours de physiologie comparée, De l'Ontologie, etc. (Paris, 1856, in-8); De la Longévité humaine (Paris, 1836, in-12, 3° édit.), De la Vie et de l'intelligence (Paris, 1858, in-12); Ontologie naturelle (Paris, 1861, in-18); De la Raison, du génie et de la folie (Paris, 1861, in-18); Psychologie comparée (Paris, 1864, in-18). (Dr. L. Hn.). | |