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![]() | Nicolas Flamel est un écrivain juré en l'université de Paris, né dans la première moitié du XIVe siècle, peut-être à Pontoise, mort à Paris le 22 mars 1418. Guillebert de Metz, auteur d'une Description de Paris écrite vers 1430, nous vante parmi les merveilles de cette ville « Gobert le souverain escripvain qui composa l'Art d'escripre et de taillier plumes » et ses disciples favorisés des princes, Flamel le jeune (Jean) attaché au duc de Berry![]() Tandis qu'on connaît un assez grand nombre d'oeuvres de son frère, Jean Flamel, la signature de Nicolas Flamel ne se rencontre pas. Il est possible, comme le suppose Vallet de Viriville, que, chez Flamel, esprit pratique et positif, le désir du gain ait dominé l'amour du beau, et qu'il se soit livré de préférence à des oeuvres d'écriture courante plus ordinaires et plus lucratives. Vers 1370, il épousa une bourgeoise de Paris deux fois veuve et assez riche, Pernelle. Après avoir travaillé, lui et son clerc, dans deux simples échoppes adossées à Saint-Jacques-la-Boucherie, il en fit deux petits édifices, puis, en face de la même église, construisit un hôtel orné en dehors de devises et de sujets peints ou sculptés. Cette maison hébergeait, outre le ménage Flamel, une pension de jeunes gens de bonne famille, auxquels l'écrivain juré enseignait les éléments de son art; il y avait aussi des écoliers externes. En 1389, c'est aux frais des Flamel que fut construite une des arcades du charnier des Saints-Innocents; ils érigèrent aussi le petit portail de l'église Saint-Jacques-la-Boucherie. Aux deux endroits ils ne négligèrent pas de faire sculpter, dorer et peindre leur image en pied. Flamel hérita de sa femme en 1397. Très considéré pour son talent et pour sa piété, il vit sa fortune s'arrondir de plus en plus. Vers 1404, il construit une seconde arcade au charnier des Innocents. Famel contribue à la réparation et à l'ornement de Sainte-Geneviève-desArdents (en la Cité), de l'hôpital Saint-Gervais (rue de la Tixeranderie), peut-être aussi Saint-Côme : toujours il a soin de rappeler aux yeux la figure et la devise du bienfaiteur. Il acquit des terrains dans la censive du prieuré de Saint-Martin-des-Champs, et, à la place des masures qui s'y trouvaient, y fit construire à partir de 1407 des maisons à la fois de rapport et de charité : ainsi le Grand Pignon (rue de Montmorency) comprenait un lavoir payant et des logis gratuits pour les cultivateurs sans ressources : ces derniers s'acquittaient en disant chaque jour un Pater et un Ave pour les morts. ![]() L'actuelle rue Nicolas-Flamel, à Paris, avec, au fond, la Tour Saint-Jacques. Nicolas Flamel s'était encore fait représenter sur une large frise en façade, entouré de ses protégés : Nous hommes et femmes laboureurs, dit l'inscription, demourans au porche de ceste maison qui fut faute en l'an de grâce mil quatre cens et sept, sommes tenus, chascun en droit soy, dire tous les jours une patenôtre et un Ave MariaFlamel ne cessa de prospérer jusqu'à sa mort, à une époque de guerres atroces entre Français ![]() ![]() ![]() ![]() Ainsi, durant sa vie comme par son testament, Nicolas Flamel avait tout combiné pour ne pas être oublié comme tant d'autres bourgeois parisiens sans doute aussi riches et aussi bienfaisants que lui. La crédulité populaire lui fit une légende. On exagéra énormément sa fortune. On répéta qu'il avait connu ou même découvert le grand oeuvre, c. -à-d. le secret de faire de l'or, la pierre philosophale ( ![]() ![]() - ![]() Inscriptions sur la façade de la maison dite de Nicolas Flamel, rue de Montmorency, à Paris. (© Photos : Serge Jodra, 2009). Dans un recueil anonyme de 1561, la Transformation métallique, figure le Sommaire philosophique de Nicolas Flamel. Son nom, (qui rappelle l'idée de flamme, le principal agent des transformations chimiques), son portrait, celui de sa femme, son chiffre, ses devises personnelles ou pieuses, son calemard (écritoire) figuré sur sa boutique, tout devint dans la pensée populaire symbole de ce grand art auquel avait été également attribuée la fortune de Jacques Coeur. C'est seulement en 1758 et 1761 que le savant abbé Vilain, prêtre de Saint-Jacques-la-Boucherie, fit pièces en mains le compte de la fortune du prétendu alchimiste et de ses libéralités. Il possédait à sa mort 676 livres 5 tournois de rente. Rien qui puissse faire tourner la tête. Avant comme après cette révélation, on a fait souvent des fouilles à l'emplacement supposé de son hôtel (rue Nicolas Flamel, à l'angle de l'ancienne rue des Ecrivains) dans l'illusion d'y trouver ou son secret ou ses trésors. (H. Monin). ![]() Tombeau de Nicolas Flamel. | ||
![]() | Flamel (Jean), secrétaire du duc Jean de Berry![]()
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