| Antoine Favre, Faber, est un jurisconsulte, né en 1557 à Bourg-en-Bresse mort en 1624, passa sa vie au service du duc de Savoie, qui le chargea de plusieurs missions, et devint président du sénat de Savoie. Il réforma la jurisprudence en cherchant l'interprétation des Pandectes dans l'esprit de la loi et non dans les arguties des commentateurs, et rédigea dans ce but plusieurs ouvrages estimés : Jurisprudentia Papiniana; De erroribus pragmaticorum; Rationalia in Pandectas; Codex Fabrianus; De Religione regenda; qui ont été réunis en 10 vol. in-fol., Lyon, 1658-1681. il a aussi composé des quatrains moraux, 1601, qu'on trouve avec ceux de Pibrac. Antoine Favre est père du grammairien Claude Favre, plus connu sous le nom de Vaugelas. |
| Jules Favre est un avocat et homme politique, né à Lyon le 21 mars 1809, et mort le 20 janvier 1880. Etudiant à Paris au moment où éclata la révolution de 1830, il prit part à la lutte et réclama, dès le 29 juillet, dans une lettre insérée au National, l'abolition de la royauté et la réunion d'une Constituante. Inscrit au barreau de Lyon, il s'y fit rapidement un nom par son talent d'orateur et la décision de ses convictions politiques, qui fit de lui le défenseur attitré des accusés républicains. Défenseur des accusés d'avril, il ouvrit son plaidoyer devant la cour des pairs par ces mots : « Je suis républicain ». A la révolution de Février 1848, il fut nommé secrétaire général au ministère de l'intérieur et fut l'inspirateur de Ledru-Rollin, pour qui il composa, dit-on, la fameuse circulaire aux commissaires extraordinaires. Envoyé à l'Assemblée constituante par le département de la Loire, il oscilla entre la droite et la gauche, soutint la demande de mise en accusation portée contre Louis Blanc après l'attentat du 15 mai, vota avec la droite pour la loi sur les attroupements, le décret sur les clubs et contre la loi des incompatibilités et contre la suppression et même la réduction de l'impôt sur le sel. Il vota avec la gauche contre le rétablissement du cautionnement pour les journaux, pour l'abolition de la peine de mort et pour l'impôt progressif. Après l'élection du 10 décembre, il fit une opposition décidée à la politique présidentielle, attaqua la direction nouvelle donnée à l'expédition de Rome et appuya la demande de mise en accusation portée par Ledru-Rollin contre le président et ses ministres. L'exil de Ledru-Rollin fit de lui l'un des principaux chefs du parti démocratique et l'orateur de la Montagne. Il fut au coup d'État l'un des plus actifs organisateurs de la résistance, et rentra ensuite dans la vie privée. Élu aux conseils généraux du Rhône et de la Loire, il refusa le serment imposé par la constitution de 1552 et ne reparut dans la carrière politique qu'en 1858, par son éloquente et habile défense d'Orsini. Envoyé la même année au Corps législatif par une circonscription de Paris, il y fut le chef reconnu du groupe des Cinq. Renvoyé à la Chambre en 1863 par Paris et par Lyon, il signala et combattit avec autant d'opiniâtreté que d'éloquence les fautes du gouvernement impérial. Il ne se lassait pas de revendiquer les droits de la liberté. Il attaqua avec une véhémence passionnée la politique de Napoléon III au Mexique, à Rome, en Allemagne. Malgré les services rendus à la cause libérale, dépassé par le mouvement même qu'il avait le plus contribué à produire, il échoua en 1869 à Lyon contre Raspail, et ne fut élu qu'avec peine à Paris contre Rochefort. II commença alors à réagir contre les entraînements du parti ultra-radical et provoqua un manifeste de la gauche contre le mandat révolutionnaire impératif. Après le désastre de Sedan, il proposa à la Chambre la déchéance de l'empereur, et, après l'envahissement de la Chambre, organisa avec les députés de Paris le gouvernement de la Défense nationale, dans lequel il fut chargé des Affaires étrangères. En cette qualité, il lança une proclamation où il offrait à l'Allemagne des compensations pécuniaires, mais déclarait que le gouvernement n'abandonnerait « ni une pierre de nos forteresses, ni un pouce de notre territoire ». Dès le début du siège de Paris, il se rendit à Ferrières, auprès de Bismarck, pour négocier un armistice : les exigences de Bismarck rompirent les négociations. Il fallut les reprendre 3 mois plus tard, et Jules Favre signa le 28 janvier, à Versailles, un armistice qui suspendait les hostilités jusqu'au 19 février; mais, par un oubli fatal, l'armée de l'Est ne fut pas comprise dans l'armistice, ce qui permit aux Prussiens de l'écraser sans coup férir. L'insurrection de la Commune trouva en lui un de ses adversaires les plus énergiques : il demanda, mais inutilement, aux gouvernements étrangers l'extradition des principaux chefs de la Commune, comme coupables de droit commun. Démissionnaire à la rentrée des troupes dans Paris, il ne joua plus dès lors de rôle politique actif, ni à la Chambre, ni au Sénat, où l'envoyèrent les élections de 1876. La pureté toute classique de son éloquence lui avait ouvert l'Académie française en 1867, en remplacement de Victor Cousin. (Dz). |