|
. |
|
Le Morbihan |
Le département
du Morbihan a été formé d'une partie de la
Basse Bretagne.
Sa superficie est de 6797 km², et sa population de 716.399
habitants.
Au Nord-Ouest, le département du Morbihan est accidenté par des collines couvertes de bruyères et de terres incultes; partout ailleurs, et surtout dans les parties méridionales, le sol est plat, fertile, peu boisé et arrosé par de nombreuses rivières, dont les vallées sont presque partout couvertes de fraîches et grasses prairies. Une partie du département est en bruyères et terres incultes. Les herbages sont excellents et étendus et nourrissent du bétail. Les îles de Groix, de Belle-Ile, de Houat et de Hoëdic dépendent du département du Morbihan. (L. Dussieux). Principales communes
Cliquer sur les liens pour afficher la liste de toutes les communes. Situation, limites, superficieLe département du Morbihan porte le nom breton d'un grand golfe fermé, Mor bihan (mer petite), situé au tiers Est-Sud-Est de la ligne de ses côtes sur l'océan Atlantique, « la grande mer » (er mor braz). Il a pour chef-lieu Vannes, distant de Paris de 501 km par chemin de fer et de 402 km à l'Ouest-Sud-Ouest à vol d'oiseau. Il est borné au Nord par les Côtes-d'Armor, à l'Ouest par le Finistère, au Sud par l'Atlantique, au Sud-Est par la Loire-Atlantique, à l'Est par l'Ille-et-Vilaine. Son pourtour est d'environ 1142 km : les côtes y sont pour un quart environ. La superficie du département est de 679.781 hectares, en y comprenant pour 110.900 les îles (Groix, Belle-Île, Houat, Hoedic, etc.). Il forme une sorte de parallélogramme. Sa plus grande diagonale, du Nord-Oest au Sud-Est, est de plus de 140 km. Sa plus grande largeur Ouest-Est. à la latitude de 48° est de 118 km, sa plus grande hauteur, Nord-Sud à la longitude de Quiberon, est de 84 km; et, en y comprenant Belle-Île, 104 km.- Carte de la côte et des îles du Morbihan. Curiosités naturellesLe Morbihan ne possède aucune des grandes curiosités naturelles qui ne se rencontrent que dans les régions montagneuses. Mais il doit à la mer des curiosités d'un autre ordre, des roches minées ou trouées par le flot, des falaises battues par la vague, des cavernes creusées par l'océan Atlantique, des baies tranquilles, des détroits sauvages, et, du haut de ses caps, on découvre des points de vue immenses, dont l'aspect varie suivant l'état du ciel. Les sites gracieux y abondent; chaque vallée, chaque vallon a les siens propres, dans le bassin de la Vilaine comme dans ceux de la rivière d'Auray, du Blavet et de la Laïta. Dans les cantons du Faouët et de Gourin, les sites ont parfois une grandeur et une sévérité imposantes.Relief du solAspect.Au Nord-Ouest du département, vers Gourin, on observe la terminaison orientale de la chaîne des montagnes Noires. Le renflement des landes de Lanvaux, qui succèdent, dans le Morbihan, au-delà de la Vilaine, au sillon de Bretagne, constituent une bande dirigée parallèlement à la côte méridionale, à une distance de 25 km courant Est 15° Sud à Ouest 15° Nord, durant 60 km, entre Redon et Baud, avec une largeur moyenne de 4 km et une altitude de 80 à 160 m. Les landes de Lanvaux, de Grand-Champ à l'Ouest et du Haut-Brambien offrent, en des plaines nues, un étang sans verdure sur ses bords, des marais, des forêts sombres; de nombreux mégalithes ajoutent à la sévérité du paysage.
La chaîne des montagnes Noires prolonge vers l'Ouest les montagnes de Quénécan, situées à la limite septentrionale. C'est en ces points que se trouvent les plus grandes altitudes du département. Dans le Quénécan, ce sont : Sainte-Brigitte, 213 m; Saint-Laurent, 249 m; Silfiac, 209 m; dans la montagne Noire : Kerroch au Sud de Plouray, 294 m; mont Saint-Joseph, au hameau de Botquelvez, 297 m: c'est le point culminant : chapelle Saint-Michel, 240 m. Sur les sommets en
grès
blanc des montagnes Noires, au Nord de Gourin, c'est un amoncellement de
pierres en ruines et des landes immenses. Le flanc de ces collines offre,
d'autre part, des vallons pittoresques où tombent les eaux vives
de mille ruisseaux. Une forêt vaste s'y rencontre, celle de Conveau.
On y remarque le roc de la Madeleine de 266 m et le roc Arvran de 253 m.
La nature du sol du Quénécan,
granitique,
schisteuse et gréseuse, est semblablement
aride; on y voit aussi une grande forêt de 3600 hectares, aux gorges
profondes et lugubres, aux larges dolmens. En s'éloignant vers le
Sud de ces chaînes, les altitudes diminuent : Guéméné,
175 m; Pontivy, 56 m, 148 m; Josselin
et Ploërmel, 70 m; au Sud vers le littoral, elles sont faibles : Hennebont,
35 m; Vannes, 25 m; Port-Louis, 10 m. Les îles
ont des hauteurs : Groix, 47 m; Belle-Île, 60 m.
Jadis, les plateaux qui dominent dans le Morbihan étaient couverts d'immenses forêts, ils en conservent aujourd'hui un certain nombre. Au-dessus d'Inzinzac, est le bois de Trémelin, au Sud est la Vieille-Forêt. Vient ensuite le petit bois d'Organ. Puis, au Nord de Plouay, la forêt du Pont-Callech de 500 hectares (131 m, 181 m). Au Nord-Ouest du Morbihan, la forêt de Conveau, à l'intersection de trois départements. La forêt de Quénécan sert également de frontière, le bois de Squel la prolonge à sa pointe Sud-Sud-Ouest, vers Silfiac. A l'Ouest de Gueltas, se trouve la forêt de Branguily; au Nord-Est de Remungol, le bois de Galveron. La forêt de Lanouée sert de frontière avec les Côtes-d'Armor, par sa lisière septentrionale. Viennent ensuite (3500 hectares) : le bois de Hantel, au Sud de Beignon; le bois de Grée, au Sud-Est de Ploërmel; la forêt de la Bourdonnaie, au Nord-Ouest de Carentoir; la forêt Neuve, petite, au Sud de la Gacilly; le bois de la Chauvaille, près Peillac; la forêt de Kerlaurent, au Sud d'Allaire. Le bois du Lezay sert de frontière du côté de la Loire-Atlantique, à l'Est de la Roche-Bernard. Des bois existent au Nord d'Erdeven et d'Auray. Dans les landes de Lanvaux et de l'Ouest à l'Est : forêt de Camors, bois de Floranges, forêt de Lanvaux (252 hectares), bois de Lannodu à Loperhet, bois du Colpo, de Bily, Kerfily, Hanvaux, Largoët, Coëby et Molac, Misny, Couëtzo, Brambien, Grisan dans la lande de Couesmé. GéologieLe département du Morbihan fait partie du plateau granitique méridional de la Bretagne, qui se termine au Sud-Est, dans la Loire-Atlantique, à Ancenis, et dans la partie contiguë du Maine-et-Loire; le bocage poitevin au Nord de la Vendée et des Deux-Sèvres lui fait suite. La structure géologique du Morbihan est remarquable par la régulière alternance de ses zones éruptives et sédimentaires ou de schistes cristallins, en bandes parallèles à la ligne des côtes, Ouest-Nord-Ouest à ce qui donne à l'ensemble de la carte une apparence rayée (Elie de Beaumont). Il en résulte, dans le sens perpendiculaire, une série de plis synclinaux et anticlinaux, ceux-ci correspondant aux poussées des roches d'éruption, par exemple pour les landes de Lanvaux. D'autres bandes parallèles se manifestent en dehors des côtes, dans l'océan Atlantique, au travers des îles, restes et témoins de l'ancien continent. Partout, dans cette région tourmentée, les strates paléozoïques et les feuillets des schistes sont redressés jusqu'à la verticale.Ce département
offre des terrains cristallins ou primitifs (système archéen);
des terrains paléozoïques (systèmes précambrien,
silurien
et dévonien); le pliocène
du groupe tertiaire ou néozoïque; des alluvions quaternaires
ou anciennes; des alluvions modernes; des roches
éruptives anciennes. Le groupe mésozoïque
n'y est pas représenté.
L'alignement de menhirs de Kerlescan, à Carnac. Terrains cristallins.
Des lits quartzeux graphitiques sont interposés dans les micaschistes primitifs de la rivière d'Etel au Morbihan. Les amphibolites de Bretagne renferment peu ou pas de quartz. Une traînée principale se poursuit de l'estuaire de l'Aven à l'anse du Pouldu et à Lorient. Les amphibolites à glaucophane ont des caractères spéciaux à l'île de Groix, où elles offrent les minéraux constituants : rutile, sphéne, fer oxydulé, grenat, glaucophane, épidote, mica blanc, quartz, amphibole, chlorite. Les pyroxénites, moins répandues et rares en France, se rencontrent aux environs de Pontivy, de Baud, au golfe d'Etel, dans les falaises de Billiers. Ce sont les roches les plus remarquables parmi celles qu'on observe dans leur gisement principal, à savoir à Roguédas et dans les îles du golfe du Morbihan. Elles appartiennent à la partie moyenne du terrain primitif de Bretagne. On distingue deux faisceaux. La roche du faisceau septentrional de Roguédas est l'analogue du cipolin; c'est elle que les anciens habitants de l'Armorique ont employée pour les haches trouvées sous les dolmens, et qui fait encore aujourd'hui l'objet d'un commerce local de joaillerie sous le nom de jade breton. Les serpentines primitives ne se montrent qu'en petite quantité (anse du Pouldu). Terrains sédimentaires.
Le
Paléozoïque.
L'étage ordovicien est important en Bretagne, car on y rapporte le grès armoricain, qui joue un grand rôle dans l'orographie de la contrée. Dans le département, on voit au Sud de l'extrémité orientale de la chaîne des montagnes Noires se poursuivre la crête rectiligne que forment ces grès durs non érodés. On en distingue une bande méridionale à Saint-Tugdual et à Ploërdat; une autre septentrionale, de Langonnet à Mellionec (Côtes-du-Nord), bien développés vers Plouray. Il en est d'autres dans les monts de Quénécan et dans le massif du Blavet. Des gisements fossilifères se remarquent à Malestroit, où l'on trouve des bilobites et des ligillites. De l'oxyde de fer (minerai à Coatquidam) forme fréquemment une couche supérieure. Le grès armoricain est métamorphisé en divers lieux : à Caden, où il a été transformé en quartzite, et entre Priziac et Ploërdat. Dans les monts de Quénécan, il s'est modifié au contact du granit qui le coupe, à Saint-Laurent. Sur le grès armoricain se trouve l'assise des schistes à calymènes, ardoisière à Angers (schistes d'Angers). Ils sont fossilifères à Roch-Avran, au Nord de Gourin. Ils forment une bande dans les montagnes de Quénécan, de Kéraudric à l'étang des Salles et à Sainte-Brigitte. Là, ils ont été influencés par le granit jusqu'à 5 km du contact, les fossiles n'ont pas été déformés Calymene pulchra, Trinucleus ornatus, Dalmanites socialis, etc. Ils affleurent dans les bassins de Malestroit et de Redon. A l'Ouest de Seront et de Callac, ils perdent leurs fossiles, dont la taille et le nombre sont si remarquables à Malestroit (trilobites : Calymene, Lichas, etc.), et prennent un caractère ardoisier. De même, la bande de Rochefort-en-Terre est fissile et exploitée comme ardoises. Ces schistes sont très sensibles à l'action de la granulite, et il y a eu un développement important de chiastolite jusqu'à 1500 m du contact, les chiastolites des environs de Rochefort-en-Terre offrent une grande taille, de 10 cm. A l'assise précédente succède celle du grès de May ou du Châtellier. Ces schistes et grès se montrent dans la coupe de Questembert à Malestroit. D'autres assises se superposent aux précédentes, celle du schiste ardoisier de Riadan (Ille-et-Vilaine), qu'on retrouve dans le Quénécan. Dans l'étage gothlandien, les schistes et grès de Camaret, auxquels correspondent ceux de Poligné, sont mal représentés au Nord du département. On les y voit aussi modifiés par le granit et devenus maclifères (Perret, Silfiac). Les schistes et grès sont devenus au contact de la granulite des schistes et des quartzites micacés, d'Elven à Pluherlin et aux environs de Questembert. Les grès forment ici cinq bandes parallèles du Nord-Ouest au Sud-Est. Dans le département, celles de Réminiac et de Berlé sont d'un grès rosé ou blanc, bon pour pavés; la bande de Redon est d'un grès blanc ou rouge, fossilifère, fournissant de grandes dalles. Le système dévonien, représenté inférieurement par les schistes et quartzites de Plougastel (Finistère), ne fait qu'effleurer la partie Nord-Ouest du Morbihan (forêt de Conveau, Langoëlan, Silfiac, forêt de Quénécan). Les schistes et grès ou quartzites de Gahard, de même date, se rencontrent dans ces localités. Les quartzites sont vert sombre; les roches sont le plus souvent métamorphosées et pénétrées par le granit. Le
Cénozoïque.
A la base du pliocène se trouvent les argiles de Redon, à nodules blanchâtres de carbonate de strontiane et fossilifères : Nassa prismatica, mutabilis, Terebratula variabilis. Cette argile, bleue ou grise, épaisse de 4 à 5 m, est exploitée pour poteries à Saint-Jean-la-Poterie et au Sud de Malansac. Au-dessus, des sables avec galets de quartz roulés se montrent au Sud des montagnes Noires à Langonnet, dans la lande de Kerivoal, de Roudouallec à Guiscriff. Des sables et poudingues, supérieurs, ceux-ci formés de granit et de galets quartzeux, forment une région plate plantée de pins, entre les rivières du Blavet et d'Etel, indiquant un ancien estuaire. Les alluvions anciennes du système quaternaire ou pleistocène sont très peu développées au Nord-Ouest du département, recouvertes par des alluvions plus récentes. Au Nord, les alluvions des vallées se composent de sables et de cailloux roulés, employés pour l'empierrement. Dans la vallée du Blavet, elles contiennent un lit de fossiles (Ostrea edulis et autres espèces actuelles); nous les voyons devenir importantes dans la vallée de l'Oust; aux environs de Sérent (vallée des Haies), elles contiennent de l'or, ainsi qu'à Villeder (près de Roc-Saint-André), où elles ont fourni de la cassitérite, etc. On peut rapporter à cette formation des limons jaunes de 2 à 3 m (Toulpis, à l'Ouest de Vannes), servant de terre à brique. Dans le système récent, les alluvions modernes occupent le fond des vallées, elles sont sans épaisseur et tourbeuses (Ouest de Keraliform en Roudouallec, lande de Kerivoal; vallée de l'Ellé); ou bien elles sont argileuses, argilo-sableuses; ce sont des dépôts coquilliers avec quartz, et des blocs de tourbe qui se voient à marée basse (estuaire d'Etel et la côte); elles constituent le sable si remarquable des plages de Groix, aux minéraux rares, et provenant de la destruction des falaises voisines. Des alluvions vaseuses occupent une grande étendue dans la vallée de la Vilaine; il y aurait des alluvions aurifères aux environs de Saint-Perreux (1 décigramme d'or par mètre cube). Les dépôts modernes consistent en sable quartzeux calcaire là où il y a accumulation de coquilles (Nord de l'anse du Pouldu, bords de la mer, Gâvres, estuaire d'Etel); exploité pour l'amendement des terres argilo-siliceuses de la région sous le nom de maërl; des dunes de sable quartzeux s'élèvent, sur la côte, d'Etel à Plouharnel. Terrains volcaniques.
C'est dans le voisinage des granits de Rostrenen que s'observent les célèbres schistes maclifères des Salles de Rohan dont les prismes de chiastolithe dépassent quelquefois 0,13 m de longueur, et ou l'on observe des fossiles siluriens. La granulite ou granit à deux micas, postérieure au granit, est abondante dans le plateau méridional de la Bretagne, et particulièrement dans le Morbihan; elle y forme plusieurs traînées qui, de la pointe de la Cornouaille et de divers points de sa côte Sud, se dirigent vers l'Est; les plus méridionales vont jusqu'au Poitou. De la baie des Trépassés partent deux bandes, d'abord confondues l'une entre dans le Morbihan à Châteaublanc, comprend au Sud le Faouët, Saint-Caradec, Guéméné jusqu'à Pontivy, et plus au Nord, Langonnet, Langoëlan; sa direction générale est Est-10°-Nord; l'autre, à la forêt du Pont-Callec, puis comprend au Nord Malguénac, et au Sud Inguiniel, Bieuzy, Melrand, Bubry; il faut y rattacher la bande de Locminé, Saint-Jean-Brévelay, Saint-Allouestre, Guéhenno, La Villeder, avec filons pegmatiques subordonnés et quartz à cassitérite. Elle ne dépasse pas le Morbihan. Sa direction générale est Est-10°-Sud. La quatrième traînée, dont la direction est la même, part de l'île de Sein et de la pointe du Raz, passe au Trévoux et entre bientôt dans le Morbihan, ou elle passe à Inzinzac; sur sa prolongation, vers Manerven, se trouve la bande de Grandchamp à Allaire. On pourrait distinguer une traînée ayant pour point de départ la pointe de Penmarch et le massif de Pont-l'Abbé pour s'élever à vers le Sud de Rosporden, et de là se diriger par Hennebont, Pluvigner, le Nord de Vannes, jusqu'à Muzillac. Des îles de Glénan part une sixième traînée, dite de Port-Louis, dirigée d'abord Est-5°-Nord jusqu'à Ploemeur, et de là jusqu'à Parthenay et Fontenay-le-Comte, E.-25°-Sud. Elle passe par Port-Louis, Gâvres, Etel, Baden; elle se poursuit, par des lambeaux, dans la presqu'île de Rhuis, et se termine par un vaste massif, où se trouvent Clisson (Loire-Atlantique), Montaigu (Vendée), Thouars Bressuire et Parthenay (Deux-Sèvres). L'extrémité de Quiberon, séparée du massif correspondant continental par des roches cristallines schisteuses, se continue dans la direction Sud-Est par les îles Houat et Hoedic jusqu'aux Sables-d'Olonne. Les traînées granulitiques sont séparées les unes des autres par des couches sédimentaires anciennes, même par des bandes de granit, et elles les ont métamorphisées. En même temps, la granulite a subi sur ses bords des modifications endomorphiques. Les massifs les plus importants sont ceux de Guéméné, de Saint-Jean-de-Brévelay et de Grandchamp. Dans le golfe du Morbihan se trouve une traînée postérieure aux précédentes, dirigée Nord-Est au Sud-Ouest, à grains fins, constituant une bonne pierre de taille. La granulite feuilletée devient schisteuse et passe à l'état de gneiss en un grand nombre de points : Lanvaudan, Languidic, Granchamp, de Meucon à Sulniac. Il en est de même de la variété dite halleflint, roche gneissique, considérée aussi comme un pétrosilex; elle est rubanée, cornée, dure et employée pour l'entretien des routes; elle forme une bande à Baud, dans la vallée du Tarun, et ailleurs. La granulite passe au contact à des roches aplitiques, à grain fin, blanches ou roses, riches en mica banc, avec grenats et tourmalines. C'est une modification endomorphique. On l'observe à Château-Blanc, Berné, Boutihiry, Ménez-Glas, etc., auréoles des massifs de Guéméné et de Saint-Jean-Brévelay; les filons quartzeux qui entourent ce dernier sont riches en minéraux variés, ils existent aussi, quoique moins communs, dans l'intérieur : tel le célèbre gîte stannifère de la Villeder, situé dans la partie aplitique. L'auréole du massif de Grandchamp est formée d'aplite, et surtout d'une vaste ceinture de granulite porphyroïde. La micro-granulite, roche porphyrique, forme un filon Nord-Sud, qui a tracé la voie de la rivière d'Ellé. La diorite existé aux confins du département, au Sud des montagnes Noires. Des diorites micacées, postérieures à la granulite, existent à Ploërdut. Les diabases à
ouralite (épidiorites) se rencontrent en filons de 2 à 5
m
Les porphyrites micacés forment de rares filons, minces et altérés (Sud de Saint-Laurent, Sud de Saint-Jacut). Les porphyrites à quartz globulaire forment quelques filons minces, entre Carentoir et Comblessac. Des filons de quartz sont dispersés en un grand nombre de points, parfois très tourmalinifères (Guiscrift). Dans l'arrondissement de Lorient, ils sont nombreux, sans direction dominante. Dans l'arrondissement de Vannes, ils sont répartis en deux systèmes, le principal (fluorine, chrome oxydé) sert pour empierrement; le second est stannifère, filons de Questembert, et plus au Nord, arrondissement de Ploërmel, ceux de la Villeder, Maupas, Lédo, Ville-au-Lau; il est plombifère (filon de Saint-Mandé, près Baud, arrondissement de Pontivy). Gîte stannifère.
L'Oust à Josselin. Régime des eauxComme conséquences du climat pluvieux de la région et de son sol siliceux, de sa conformation péninsulaire, de son orographie légèrement accidentée et de la disposition des strates, les eaux forment un grand nombre d'étangs, de ruisseaux et de petites rivières d'une eau pure, offrant des cascatelles, et coulant suivant la direction des strates ou dans le sens perpendiculaire vers l'océan Atlantique. Une même rivière (Blavet, Evel, la Claie, la rivière d'Auray) peut offrir, dans son écoulement, ces deux caractères et présenter des coudes à angle droit, avant de descendre à la mer. Celle-ci s'introduit dans les embouchures des moindres rivières dont les estuaires brusquement grossis forment des sortes de fjords. Leur source est dans les montagnes au Sud du département des Côtes-d'Armor ou (pour la Vilaine), jusque dans la Mayenne; les plus petites naissent dans le département même. Toutes se déversent dans l'Atlantique au Sud.Le littoral est très découpé. Dans l'anse du Pouldu débouche la Laïta. La rivière ou estuaire, qui sert de frontière jusqu'en aval de Quimperlé, se forme là de la rencontre de l'Isole et de l'Ellé. L'Isole borne le Morbihan vers Roudouallec. L'Ellé (52 km) naît dans les montagnes Noires (240 m), vers Glomel. Elle entre bientôt dans le Morbihan, rassemble près de Plouray un grand nombre de ruisseaux, entre autres le Rozo (droite), coule devant Langonnet où elle reçoit le ruisseau de l'étang de Langonnet (dr.), passe au Faouët, puis reçoit le Pont-Rouge (gauche) qui a passé par Ploërdut, Priziac, et l'Inam ou Ster-Laër (dr.) de 35 km, venant de Gourin, et dont un affluent de gauche est le ruisseau du Moulin-du-Duc, passant non loin du Saint. La Laïta forme bientôt un estuaire de 200 à 400 m entre rives. L'anse se termine, à l'Est, à la pointe du Talut, séparée de l'île de Groix par la Basse des Bretons, large de 5 à 6 km. Là est l'entrée de la rade de Lorient, continuant l'estuaire du Blavet auquel s'est réuni à droite celui du Scorff. Le Blavet (150 km)
a sa source dans le département des Côtes-d'Armor, à
Landévet (306 m). Ce fleuve, après
avoir prêté son lit au canal de
Nantes
à Brest
près de l'abbaye de Bon-Repos (Côtes-d'Armor), s'engage dans
un défilé contournant la forêt
de Quénécan et forme la limite des deux départements.
Il entre tout entier dans le Morbihan, à partir de 2 km au Sud de
Mur-de-Bretagne. Il se dirige vers Pontivy. ou il abandonne le canal, et
descend vers le Sud-Sud-Ouest; d'ailleurs, il remplit encore le rôle
de canal, dit canal du Blavet, jusqu'à Hennebont, pendant 59,6 km.
En aval de Bieuzy, il a reçu à droite le Sar; à Baud,
il reçoit à gauche l'Evel, puis se courbe vers l'Ouest, jusqu'à
Manervin, où il fait de nouveau un coude en se dirigeant au Sud-Sud-Ouest;
il baigne Hennebont, et en aval de cette ville coule sous les arches élevées
d'un viaduc de 222 m, du chemin de fer de Nantes à Brest, et il
devient accessible aux navires calant 2 m. Sa navigation devient maritime.
Transformé dès lors en estuaire, il descend à Lorient,
où il reçoit, à droite, l'estuaire du Scorff.
Le Blavet près de Cléguérec. Le Sar (32 km) prend sa source à Séglien et baigne Melrand. L'Evel (50 km) naît à Radenac, baigne Réguiny, reçoit à droite : le Runio, né vers Gueltas; puis le Signan, né dans les mêmes lieux, et passant par le Moustoir-Remungol. Après avoir baigné Guénin, l'Evel reçoit à gauche le Tarun, venant de Moustoirac et coulant de l'Est à l'Ouest par Plumelin. Le Scorff naît dans les Côtes-d'Armor, près de Lescouet (240 à 263m), et, entré aussitôt en Morbihan, coule vers le Sud en baignant Langoëlan, puis Guéméné, et, traversant d'étroits couloirs, se dirige au Sud-Ouest vers la forêt du Pont-Callech où il reçoit à droite le Kérustan (ou Dourduff, eau noire), qui, long de 18 km, est né au Sud de Ploërdut (332 m); borde la lisière de la forêt, puis limite par sa rive droite le département du Finistère, et rentre dans le Morbihan par ses deux rives, en amont de Cléguer, baigne Pont-Scorff (2 m), où, sous l'action de la marée, il devient un estuaire qui s'élargit jusqu'à 500 m; baigne Kerantrech, où il coule (un peu en amont) sous un pont suspendu d'une travée de 200 m, puis entre le faubourg de Lorient et la ville, sous un viaduc du chemin de fer de Nantes à Brest, de 358 m, enfin par sa rive droite il baigne Lorient, dont il forme le port militaire, pour s'unir au bout de la ville au Blavet, avec lequel il pénètre dans la rade. Son cours est de 75 km, sa largeur au-dessus de sa rencontre avec la marée est immédiatement de 40 m et un peu plus haut de 12 m seulement; il est navigable à partir de Pont-Scorff, durant 12.350 m. Dans l'avant-rade se trouve à l'Est Gâvres, la passe d'une petite mer intérieure, bornée au Sud par une longue et étroite langue de terre à l'extrémité de laquelle est le rocher fortifié de Gâvres. C'est le Petit-Morbihan, ou la Petite mer de Gâvres, dite plus souvent anse de Kerbel, ou de Locmalo. La plage devient sablonneuse. L'entrée d'une autre petite mer intérieure se présente, c'est l'estuaire ou la rivière d'Etel, canal d'une sorte d'étang de 4000 hectares auquel aboutissent un grand nombre de ruisseaux parmi lesquels : le Pont Guillemin, de 20 km, et le Pont du Roch, de 20 km, arrosant Languidic. Les sables, qui se poursuivent sur la côte, devant Erdeven et Plouharnel, ont rattaché au continent, en en faisant une péninsule, l'ancienne île de Quiberon, ils recouvrent les strates schisteuses de l'isthme. La presqu'île de Quiberon, dont l'isthme n'a au minimum que 50 m au fort de Penthièvre et qui varie de largeur depuis 500 m jusqu'à 2500 m, s'étend à 18 km en mer. Il y a 15 km pour l'ouverture de la baie de Quiberon. Le fond de la baie offre, sur un littoral découpé, le célèbre territoire de Carnac et de Locmariaquer, où se trouve, en son milieu, le ruisseau côtier de Crach, et à l'Est la rivière d'Auray et le golfe du Morbihan. Dans son cours supérieur la rivière d'Auray porte le nom de rivière du Pont-du-Loch; ce n'est alors qu'un ruisseau, qui prend naissance, entre Plaudren et Locqueltas, suit de l'Est à l'Ouest le pied du versant méridional de la lande de Lanvaux, en prolongement de la direction de l'Arz, passe au Nord de Grand-Champ, remplit l'étang de la forêt de Lanvaux, puis, tournant brusquement au Sud, baigne Brandivy; à la Chartreuse de Brech, il devient sensible à la marée et commence à augmente sa largeur qui n'était encore que de 5 m, en même temps qu'il change son nom en celui de Tréauray ou de rivière d'Auray. Celle-ci est un estuaire, baignant le coteau qui porte Auray, et s'élargissant, jusqu'à 500 et 1000 m, susceptible de recevoir durant 14 km. des navires d'un tirant de 5 m à marée haute. Elle débouche dans la passe du Morbihan, devant Locmariaquer; longueur totale, 50 km. L'entrée du golfe, obstruée par de petites îles entre la presqu'île de Baden au Nord et d'Arzon au Sud, a 20 km de longueur sur 18 de largeur, il est formé au Sud par la presqu'île de Rhuis, et s'avance au Nord jusque près de Vannes. Il a des chenaux vides, demi-pleins ou pleins, suivant leur profondeur et l'état de la marée, des behins ou bancs de vase noirâtre et d'une multitude d'îles et îlots, dont une cinquantaine sont cultivés et une quarantaine sont en outre habités. La plus célèbre de ces îles est celle de la Chèvre ou Gavr'inis, où l'on remarque un superbe galgal, la plus grande est l'Île-aux-Moines (318 hectares), l'Île-d'Arz a 313 hect. Les ruisseaux qui viennent se jeter dans ce golfe à son pourtour sont insignifiants. Tels sont le Vinsein, le Lizier ou Saint-Nolff et formant par leur réunion le port du chef-lieu du département, qui reçoit des embarcations de 600 tonnes. Le Plessis se jette dans le Morbihan à Noyalo, il a passé par Theix. La presqu'île de Rhuis a 24 km de long sur 8 de large; à l'entrée de l'estuaire se trouve le port de Navalo, puis on remarque les falaises de Saint-Gildas-de-Rhuis, l'anse de Sucinio, la pointe de Penvins, la rade de Pénerf, la rade de Billiers, près l'estuaire de la Vilaine. Le Pénerf continue le ruisseau de la Dragne ou Sulé par un fjord de 10 km de long et successivement de 200 à 1000 m de large, passant à Ambon et débouchant à Damgan. L'étier de Billiers a son embouchure à Prières, près de celle de la Vilaine, c'est aussi le ruisseau de Prières. Il recueille les eaux entre Elven et Questembert. La Vilaine (primitivement Visnaine) est le fleuve breton proprement dit le plus considérable; sa longueur est de 220 km. Elle est née dans la Mayenne à 207 m d'altitude, près de Juvigné, et entre aussitôt dans l'Ille-et-Vilaine. A Redon, elle entre en Morbihan. Elle a reçu une douzaine d'affluents. Le principal tributaire, qui, à lui seul, draine la moitié du département du Morbihan, c'est l'Oust. A ce confluent, près et au Sud-Est de Saint-Jean-la-Poterie, la Vilaine sert de limite au Morbihan et à la Loire-Atlantique. Plus bas, à Théhillac, elle reçoit à gauche l'Isac. Elle se dirige alors vers l'Ouest et devient exclusivement morbihannaise. Elle baigne Rieux, Béganne, reçoit à droite l'étier de la Bouloterie, passe à La Roche-Bernard, Arzal et Billiers. A partir de Redon jusqu'à la mer (50 km), elle admet en vive eau des navires d'un tirant de 4 m. Elle s'approfondit de plus en plus dans son trajet et offre à la Roche-Bernard jusqu'à 14 m d'eau. C'est en cette ville qu'elle passe sous un pont suspendu célèbre depuis longtemps, d'une seule travée de 199 m, de plus de 30 m au-dessus des hautes marées. Sa largeur, qui n'était encore que de 150 à 200 m, s'accroît rapidement, jusqu'à 500, 1000 et 2000 m. à l'embouchure entre la pointe de Penlan et celle du Halguen. L'embouchure est vaseuse, et l'entrée du fleuve n'a que 2 à 3 m d'eau à mer basse, à quelques kilomètres au Nord du Trait de Penbaie. C'est ce qui explique le peu d'animation de son commerce maritime. L'Oust ou Oult (150 km) est né dans le département des Côtes-d'Armor; ses sources près de Corlay descendent de la colline de Kerchouan (320 m); après 10 km, il forme avec le ruisseau de la Perche le réservoir de Bosméléac, qui envoie par une rigole de 62 km, fort sinueuse, ses eaux au point de partage d'Hilvern, sur le canal de Nantes à Brest. Cette rigole avait pénetré dans le Morbihan depuis Croixanvec. L'Oust vient un peu au Sud-Est d'Hémoustoie se mettre en contact par sa rive droite avec le Morbihan qu'il sépare du département précédent, en côtoyant à l'Est le canal de Nantes à Brest, à Saint-Samson, au confluent du Lharon, rive gauche, il se confond avec ce canal et pénètre tout entier dans le Morbihan. Désormais, durant 100 km, il prêtera jusqu'à son terme dans la banlieue de Redon sa vallée au canal, qui emprunte ou qui longe son cours. Il baigne Rohan et passe près de Pleugriffet (48 m), où il reçoit le Lié (g.); il baigne Josselin (33 m), reçoit le Ninian à Montertelot, passe au Roc-Saint-André, à Malestroit, à Saint-Congard, où tombe un peu en aval la Claie (dr.); il baigne Saint-Martin, Glénac, où tombe (g.) l'Ail; Peilhac, Saint-Perreux, où il reçoit l'Arz (dr.), plus bas Saint-Jean-la-Poterie, et enfin tombe dans la Vilaine à Auquefer, à peu de distance de Saint-Nicolas-de-Bedon (Loire-Atlantique). Le Lharon, né dans la forêt de Loudéac, n'appartient au Morbihan que dans son cours inférieur en formant limite avec les Côtes-d'Armor. Le Lié (60 km) a son cours supérieur dans ce dernier département. Né dans la forêt de Lorges, c'est à la Chèze qu'il a contact avec le Morbihan par sa rive droite, il baigne Bréhan, longe ensuite la forêt de Lanouée, avant son confluent à Pleugriffet. Le Ninian vient aussi des Côtes-d'Armor, dans le Mené (295 m), forme limite par sa rive gauche avec le Morbihan, passe à la Trinité-Porhoët (75 m), serpente dans la lande de Mi-Voie, où eut lieu (27 mars 1351) le combat des Trente, baigne Mohon et reçoit à Helléan le Léverin, à gauche, né à Ménéac et ayant arrosé Evriguet : entre Ploërmel et Guillac, il reçoit aussi à gauche le Duc, à 4 km en amont de son confluent. Ce dernier, plus long que le Ninian que l'on regarde comme la branche mère, a 60 km et naît dans les mêmes parages, limite le Morbihan avant d'y pénétrer tout entier, arrose Ménéac, Brignac, reçoit le ruisseau qui passe à Mauron, puis baigne Néant (46 m), Loyat et forme, au pied de la colline de Ploërmel, le vaste étang du Duc, de 5 km de long, 200 à 1000 m de large, d'où il tombe par une cascade de 7 m, pour aller se jeter. à 4 km plus bas dans le Ninian. Celui-ci s'appelle encore la Trinité, le Duc porte aussi le nom breton d'Ivel. La Claie, de 60 km, naît vers Saint-Allouestre, se dirige au Sud, puis brusquement fait un coude à l'Est un peu au Sud à Saint-Jean-Brévelay, elle poursuit son cours en suivant la base du versant septentrional de la lande de Lanvaux, arrosant Cadoudal, Saint-Guyomard, Brignac, où elle tombe dans l'Oust. L'Aff (60 km) est né dans la forêt de Paimpont (Ille-et-Vilaine), il appartient à la fois à ce département et à celui du Morbihan qu'il sépare depuis Tréhorenteuc jusqu'à la Gallicy. Au-dessous de Guer, il reçoit à droite l'Oyon (30 km), qui vient de Campénéac, puis à Quelneuc un affluent de gauche appartenant au département voisin, c'est le Combs; puis en amont de la Gacilly, à la Chapelle, le Rahun (dr.), de 20 km, venant de Réminiac; l'Aff baigne la Gacilly et devient navigable jusqu'à son confluent dans les prairies de Glénac. L'Arz (70 km) coule au pied méridional de la lande de Lanvaux, parallèlement à la Clave, à laquelle il est comparable. Il naît à Plaudren, coule au Nord de Monterblanc, d'Elven, de Rochefort, à Peillac, où il devient navigable, à Saint-Jacut, à Saint-Vincent, et tombe dans l'Oust à 2 km de Redon. L'Isac a son cours dans la Loire-Atlantique et ne fait que servir de limite au Morbihan, par la rive droite pendant 1 km et demi. L'étier de la Bouloterie rassemble les eaux de la région entre Allaire et Questembert; il tombe dans la Vilaine à 8 km en amont de la Roche-Bernard. Le littoral, au Sud de l'embouchure de la Vilaine, ne comprend plus que quelques kilomètres de la presqu'île de Pénestin, jusqu'au Trait de Penbaie, qui est en majeure partie dans la Loire-Atlantique. Canaux, étangs.
La part du bassin des cours d'eaux dans le Morbihan est approximativement : Laïta, 50.000 hectares; Blavet et Scorff, 200.000; Etel, 25.000; rivière d'Auray, 32.000; ruisseaux du golfe du Morbihan, 11.000; Billiers, 16.300; le reste pour la Vilaine, 360.000. Les étangs
d'eaux douces sont généralement de peu d'étendue.
Leur superficie est d'environ 1200 hectares. Il en existe 3 à Plouray,
1 à Priziac (90 hectares), 1 dit de la Forêt de Lanvaux (32
hectares), l'étang au Duc (250 hectares), celui de Lannénec
(92 hectares), du Graule (56 hectares), ceux de Keroliard (105 hectares),
de Noyalo, communiquant avec le Morbihan (82 hectares), celui de Pémur
(60 hectares), celui du Pont-de-Fer (60 hectares), etc.
Belle-Île : la Côte sauvage. ClimatLe Morbihan appartient au climat armoricain, à un degré plus marqué que les deux départements de la Haute-Bretagne et inférieur au Finistère, en même temps qu'il présente quelques différences avec son congénère les Côtes-d'Armor. L'exposition variée aux vents explique les différences des climats partiels dans ces départements. Tous les vents, sauf celui d'Est, d'ailleurs le plus rare, sont marins pour le Finistère; pour les Côtes-d'Armor, le quadrant maritime est du Nord-Ouest au Nord-Est; pour le Morbihan, du Sud à l'Ouest; pour ces deux derniers départements, les vents continentaux sont de l'Est et du Sud-Est; enfin, ceux qui ne font que traverser la presqu'île sont : pour les Côtes-d'Armor, Sud, Sud-Ouest, Ouest; pour le Morbihan Nord-Ouest, Nord, Nord-Est.Le rôle prépondérant de l'océan Atlantique l'emporte si bien ici sur celui des latitudes que les lignes isothermes descendent au Sud, et que, d'autre part, les isothères et les isochimènes vont en sens inverse, les premières vers le Nord, les secondes vers le Sud. L'isotherme de 11°C, venant du Nord-Ouest. du Finistère, passe à Lorient, puis à Nantes et descend encore en allant à l'Est. La température moyenne estivale de Belle-lle-en-Mer (isothère de 17°C) est la même qu'à la presqu'île de Rhuis, à Vannes, à Rennes, à Fougères et à Valenciennes, avec 3° de latitude de différence. La température moyenne hivernale (isochimène de 5°) est la même à Pontivy qu'à Dinan au Nord, et qu'à la presqu'île de Rhuis au Sud; au delà, cette ligne d'égale température descend vers la Gironde, puis à l'Est jusqu'au Nord de la Provence (4° de différence de latitude). La douceur des hivers de la Bretagne est bien connue, et l'on cite à cet égard Roscoff dans le Finistère, et la presqu'île de Rhuis dans le Morbihan. D'ailleurs, le climat de cette langue de terre est en réalité moins uniforme et moins favorable à la végétation précoce que le littoral des Côtes-d'Armor et surtout du Finistère. Si les vents du Nord et du Nord-Est, relativement continentaux pour le Morbihan, y sont plus froids en hiver que dans les Côtes-d'Armor et dans le Finistère, ils y sont plus chauds en été par un temps sec; d'autre part, le vent du Sud, continental relativement pour les Côtes-d'Armor, frappe directement la côte morbihannaise. Il en résulte que l'été se fait sentir en Morbihan, alors que dans les deux autres départements de la Basse-Bretagne il n'est qu'un printemps prolongé. La différence est grande entre le maximum moyen de Vannes et celui de Saint-Brieuc. Voici quelques résultats
obtenus pour les températures moyennes dans le Morbihan :
Pression.
Vents.
Précipitations,
hygrométrie.
La neige est rare et non persistante. La grêle est moins fréquente et moins dévastatrice que dans le reste de la France, on l'observe assez souvent l'hiver, de même que les orages. La moyenne annuelle de la nébulosité est de 67 centièmes. Le nombre des jours sereins est de 15. L'humidité est grande : Paris ayant 0,79, on a ici 0,85 environ, et près de 0,90 dans les îles. La clémence de l'hiver permet à des plantes méridionales, soit de se naturaliser dans la campagne, soit d'être cultivées en plein air, mais abritées. Mentionnons à la presqu'île de Rhuis ses figuiers, yeuses, lauriers, grenadiers, myrtes, camélias, aloès, lauriers-roses, yuccas, etc., et à Belle-Île, encore moins exposée aux gelées : des mûriers, de beaux chênes-lièges. Le raisin mûrit assez bien à Sarzeau, mais le vin est de qualité médiocre. L'insolation fait défaut. La précocité se montre au printemps pour les végétaux dont la feuillaison n'est pas tardive, c'est au contraire un retard qu'on observe pour les productions, récoltes, etc., de l'été et de l'automne. Les vicissitudes atmosphériques sont fort tranchées. A Lorient, par exemple, on n'y observe guère que les temps extrêmes, beau et sec, puis soudainement pluvieux et humide, sans transition. Flore et faune naturellesUn grand nombre d'espèces de plantes, au Sud, s'arrête à la Loire, d'autres sont allées jusqu'à la Vilaine, même au delà, à des habitats plus ou moins septentrionaux. En 1860, Arrondeau comptait 1440 espèces vasculaires, comprenant 820 dicotylédones, 285 monocotylédones, 35 cryptogames vasculaires; vers 1900 le nombre était évalué à 1200 environ. La physionomie du pays est due principalement à ses landes, à leurs ajoncs et bruyères (Ulex europaeus, U. nanus; Erica cinerea, E. ciliaris, Calluna vulgaris); les premiers jaunes, les secondes rosées. Dans les parties humides, l'ajonc est remplacé par Genista anglica ou par Salix repens; puis une bruyère fort élégante apparaît, c'est Erica tetralix. Dans les landes du littoral, on distingue une troisième espèce d'ajonc, Ulex. Gallii.Les forêts offrent peu d'arbres divers. Le chêne (espèce Quercus pedunculata) et le hêtre dominent; le châtaignier y est parfois commun; le bouleau s'y rencontre assez souvent. Le pin maritime est cultivé dans les landes, surtout du littoral, et forme quelques grands bois. Les îles, et surtout Belle-Ile, se font remarquer par leur végétation spéciale. Certaines espèces sont localisées: Statice rariflorus, à Séné et à l'Île-aux-Moines; Malaxis paludosa, en Saint-Dolay et en Théhillac; Serapias triloba, au Plessis en Theix; Trifolium elegans, coteaux schisteux de Saint-Jacut; T. Bocconei, à Coëtsurho en Arral, non dans les départements bretons au Nord. Une plante intéressante par sa localisation, et qui ne se trouve peut-être nulle part ailleurs que dans le Morbihan, est Eryngium viviparum, petite ombellifère des landes mouillées du littoral, vers Erdeven et près de Vannes. Des espèces de l'intérieur en grand nombre s'arrêtent à une notable distance de la pointe du Finistère. Les cryptogames vasculaires. les plus nombreuses sont les fougères, représentées ici par 24 espèces. Les cryptogames cellulaires sont : les mousses, pour lesquelles le climat humide est ici favorable; on en a recueilli 124 espèces; les hépatiques, 32 espèces; les lichens, les champignons, 450 espèces reconnues; les characées, 10 espèces; les algues, 340 espèces marines, terrestres et d'eau douce. La faune morbihannaise comprend 31 mammifères, dont l'oreillard (Plecotus auritus), commun à Vannes; l'hermine (Mustela erminea); le cerf, accidentel; le dauphin (Delphinus delphis), commun; l'épaulard (D. grampus), rare. Il y a 258 espèces d'oiseaux : l'ortolan, émigrant, est commun; le gros corbeau et le corbeau ordinaire sont sédentaires, le premier rare, le second très répandu; la corneille (Coracia graculus) habite Houat et Belle-Île; le pigeon sauvage de ces îles est très rare ailleurs. Le gros goéland, le cormoran sont sédentaires et communs. On sait combien le département est riche en poissons de mer. Nous pouvons citer, pour les eaux douces, l'étang au Duc, aux eaux limpides et profondes riches en truites. Au nombre des insectes, on a observé 401 coléoptères et 425 lépidoptères. Les crustacés alimentaires, langoustes, crevettes, homards, crabes, etc., font l'objet de la pêche sur la côte; dans les ruisseaux d'eaux privées de calcaire, les écrevisses font défaut. Les mollusques sont nombreux. (Ch. Delavaux). |
. |
|
|
||||||||
|