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Le Gers |
Le Gers
est un département du Sud-Ouest de la France.
Il doit son nom à l'une des rivières
qui le traversent du Sud au Nord.
Il a été formé, en 1790, de divers pays appartenant à la Gascogne, qui formait avec la Guyenne un des 33 anciens gouvernements de la France. Ces pays ont fourni : l'Armagnac, 256,011 hectares; - la Lomagne, 155,025 hectares; - l'Astarac, 119,230 hectares; - le Comminges, 45,520 hectares; - le Condomois, 41,400 hectares. - Quelques communes, au Nord, ont été prises à l'Agenais, portion de la Guyenne. Sa superficie est de 628,030 hectares (6280 km²), et sa population de 186 000 habitants (2010). Il occupe le plateau de Lannemezan, dont la surface est composée d'une série de chaînes de coteaux et de vallées presque parallèles, dirigées du Sud au Nord, se développant en éventail et finissant sur la Garonne. On compte, dans ce département, 38 de ces vallées et autant de chaînes de coteaux, étroites et assez élevées. Le sol, pierreux et sec, était, il y a deux siècles, presque stérile; la marne a transformé ces terres infertiles, et actuellement le Gers ne compte que peu de landes couvertes de bruyères et de genêts, qui se trouvent principalement dans l'Ouest, dans l'Armagnac noir, où il y a aussi de grandes forêts de chênes. Le département du Gers est fortement agricole (blé, maïs, élevage). Le sol se prête aussi à la culture de la vigne. Principales communes-
Cliquer sur les liens pour afficher la liste de toutes les communes. Situation, limites, superficieLe Gers est situé dans la région girondine ou région du Sud-Ouest de la France. Son chef-lieu, Auch, est à 590 kilomètres Sud-Sud-Ouest de Paris à vol d'oiseau, à 721 kilomètres par la voie ferrée la plus directe et à 715 kilomètres par la route. Il est séparé des Pyrénées ou de la limite franco-espagnole par le département des Pyrénées-Atlantiques, de l'Océan Atlantique par le département des Landes, de la Méditerranée par les départements de la Haute-Garonne et de l'Aude.Le département du Gers est borné : à l'Ouest , par le département des Pyrénées-Atlantiques en très petite partie, et par celui des Landes; au Nord, par Lot-et-Garonne et Tarn-et-Garonne; à l'Est et au Sud-Est, par la Haute-Garonne; au Sud, par les Hautes-Pyrénées. Sur aucune partie considérable de sa circonférence, il n'a de limites naturelles. La longueur du déparment du Gers, mesurée de l'Est à l'Ouest, est de 128 kilomètres en ligne droite; sa plus grande largeur, du Nord au Sud, est de 85 kilomètres. Physionomie généraleLa physionomie topographique du Gers est une des plus bizarres qu'on puisse imaginer. Ce département se compose d'un plateau de calcaire argileux que constituèrent jadis les débris de rochers qu'avaient projetés les glaciers primitifs des Pyrénées et que creusèrent en forme d'éventail divers cours d'eau, voisins par leurs sources, éloignés par leurs embouchures.Lorsque la Garonne atteignit à son tour les bords de ce plateau, elle se trouva trop basse et déjà trop lente pour le percer et en recueillir les rivières ; elle dut le contourner en demi-circonférence par les plaines de Saint-Gaudens, de Toulouse et d'Agen, et les rivières renfermées dans ce vaste demi-cercle durent rayonner pour aller s'unir au fleuve. Le noeud de ce plateau est connu sous le nom spécial de plateau de Lannemezan. La ville de Lannemezan appartient au département des Hautes-Pyrénées; mais le plateau s'étend également sur la Haute-Garonne et le Gers. Il commence immédiatement au Nord-Ouest et au nord du confluent de la Garonne et de la Neste; ses points culminants, ceux qui fournissent aux rivières leurs premières gouttes d'eau, sont tellement rapprochés de la Garonne que dix à quinze kilomètres suffiraient à ces rivières pour rejoindre soit le fleuve, soit la Neste, si la pente générale du terrain ne les versait dans la direction de l'Est et du Nord. C'est par conséquent dans la région du Sud, voisine à la fois des Hautes-Pyrénées et de la Haute-Garonne, qu'il faut chercher les points culminants du département du Gers. Le plateau de Lannemezan, dont la plus grande altitude est de 660 mètres, au point où il se sépare des derniers contre-forts des Pyrénées, est déjà bien abaissé lorsqu'il arrive aux confins du Gers. Sur la limite des trois départements qui se le sont partagé, il n'a plus que 400 mètres, et ce point est le plus élevé du département du Gers. Déjà aussi les vallées se dessinent, dominées et séparées par des collines à pentes très variables mais rarement escarpées, au sous-sol calcaire et argileux, hautes de 100 à 150 mètres au-dessus des principaux cours d'eau. On a observé que les versants de ces vallées tombant sur la droite des rivières sont en général plus rapides que ceux de gauche; ce phénomène, dont il existe d'autres exemples, est attribué au mouvement de rotation de la Terre. Il est à remarquer également que les villages se sont élevés de préférence sur les coteaux et les sommets, sans doute pour se trouver à proximité de leurs moulins à vent, indispensables dans une région si pauvre en eaux rapides; et aussi à cause des nécessités de la défense pendant la période si agitée du Moyen âge. Les villes s'étendent
plus souvent près des rivières. Si Lectoure,
Auch,
Montréal, Montesquiou,
Montfort et quelques autres villes sont bâties sur des hauteurs,
elles doivent cette situation aux besoins de la défense: ce sont
généralement les villes antérieures aux Xllle
siècle; après cette époque, les fondateurs, se préoccupant
davantage des besoins du commerce et de l'industrie, préfèrent
les vallées.
Les points les plus bas du département sont, au nord d'Auch et de Condom, ceux où les rivières du Gers et de la Baïse entrent dans Lot-et-Garonne; ils peuvent être évalués à 60 mètres, ce qui donne 340 mètres de différence entre les altitudes extrêmes du département. Mais ce chiffre n'indique pas la pente générale du sol : à la limite septentrionale du Gers, au nord de Condom et de Lectoure, les crêtes qui séparent les vallées ont encore 175 mètres; c'est donc à peu près de 225 mètres que l'ensemble du territoire s'incline du sud au nord, sur une étendue de 85 kilomètres, égale à la largeur du département, soit environ 2 mètres 65 centimètres par kilomètre. Les chefs-lieux d'arrondissement ou de canton varient d'altitude entre 282 et 84 mètres. Voici leurs hauteurs relatives en allant du plus élevé au plus bas : - Mielan, 282 mètres; - Montesquiou, 215; - Masseube, 205; - Jegun, Miradoux, 200; - Cologne, 198 ; - Lectoure, Saramon, 180; - Aignan, 172 ; - Lombez, Saint-Clar, 170; - Auch, Mirande, Gimont, 166; - Samatan, 165 ; - Eauze, 161; - Mauvezin, 157; - l'lsle-Jourdain, Marciac, 150; - Plaisance, Montréal, 131; - Cazaubon, 130; - Vic-Fezensac, 110; - Valence, 105; - Riscle, 107; - Nogaro, 95; - Fleurance, 90; - Condom, 84. Le Gers offre, en général, un aspect assez pittoresque; mais il ne possède pas de sites véritablement grandioses, et les paysages y sont trop peu variés. Des ruines féodales à la silhouette déchiquetée, de vieilles tours isolées, qui deviennent chaque jour plus rares, les flèches rustiques des clochers, lui donnent sur certains points de l'animation et de l'originalité. Par suite de la disposition du terrain, les relations ne sont faciles et les routes commodes que dans le sens du Nord au Sud, le long des rivières. De l'Est à l'Ouest, les routes, coupant les vallées, ne sont guère composées que de côtes longues et souvent raides; et une ligne de chemin de fer n'a pu être établie d'Auch à Toulouse, qu'au prix de rampes très fortes et de travaux d'art ou de terrassement fort coûteux. Les descriptions et les observations qui précèdent s'appliquent tant à la partie du département qui, du plateau de Lannemezan, s'incline vers la Garonne, et qui est de beaucoup la plus considérable, qu'à la région occidentale des arrondissements de Condom et de Mirande, dont les eaux sont tributaires de l'Adour. Cette dernière région, si l'on excepte la charmante vallée de l'Adour, qui appartient à peine au Gers, ne se différencie guère de la première qu'au point de vue hydrographique. Cours d'eau du GersCe ne sont pas les rivières qui manquent au département du Gers; c'est l'eau qui souvent manque aux rivières, à celles du moins qui, du plateau de Lannemezan, descendent dans le bassin de la Garonne.La Garonne, que l'on appelle souvent « le fleuve gascon », ne passe pas dans la capitale de la Gascogne devenue chef-lieu du Gers; elle n'arrose même pas le département. Lorsque, venant des Pyrénées, elle est sur le point de l'atteindre, elle tourne brusquement à l'Est, au pied de la colline de Montréjeau, et elle en suit en demi-cercle toute la limite orientale, s'en écartant rarement de plus de 25 kilomètres, et s'en rapprochant, sur un seul point, jusqu'à une distance à vol d'oiseau de 4700 mètres. Ce point est celui où l'Arrats entre définitivement dans le Tarn-et-Garonne. Enrichie par sa rive droite, où tombent le Salat, l'Ariège, le Tarn, le Lot et la Dordogne, la Garonne reçoit peu d'eau de sa rive gauche. Les raisons de cette inégalité dans les deux moitiés du bassin fluvial sont faciles à comprendre. Dans le demi-bassin de droite, les affluents prennent, comme la Garonne, leur source dans les montagnes, qui les alimentent de leurs glaciers, de leurs neiges, aussi bien que de leurs cours d'eau souterrains. Ces rivières à leur tour, très éloignées les unes des autres dans leurs régions supérieures, recueillent des sous-affluents nourris également par les montagnes et profondément encaissés dans des vallées profondes qui leur envoient, de nombreux torrents. Rien de semblable dans le demi-bassin de gauche. Ici les rivières puisent presque toutes à un réservoir commun, et ce réservoir ne peut être fort abondant puisque, déjà trop bas en altitude, il est en outre trop éloigné des Pyrénées et s'y trouve trop indirectement rattaché pour être alimenté par les neiges et les glaciers des hautes cimes. Ce réservoir pourrait cependant former un grand cours d'eau, vraiment digne du Tarn et du Lot, s'il ne s'épanchait en sens divers. Les affluents des rivières venues du plateau de Lannemezan ne font eux-mêmes que leur restituer ce qu'ils leur ont dérobé à leur source : en effet, tel de ces affluents naît à quelques pas à peine de la rivière principale. La pauvreté des rivières du Gers tient à une seconde cause non moins imporportante. Les lits qu'elles se sont creusés dans un terrain argileux ne conservent pas toutes leurs eaux et en laissent une grande partie se perdre en infiltrations. Telle rivière, malgré le tribut de ses afluents, n'est pas plus grosse à son embouchure que dans son cours moyen ou même près de sa source. On s'explique des lors que ces rivières ne soient qu'une faible ressource pour le pays qu'elles traversent. Elles étaient sans doute plus abondantes à l'origine, alors que les glaciers des Pyrénées s'avançaient jusque sur le plateau de Lannemezan dans leur état actuel, elles n'auraient jamais été capables de creuser profondément leurs vallées. Presque inutiles au commerce et à l'industrie, à l'agriculture et même à la commodité des habitants, qui ont longtemps été obligés de creuser des puits afin de se procurer l'eau potable, les rivières du département du Gers ont reçu une amélioration, par un canal-aqueduc, dit canal de Sarrancolin, qui, les reliant à la vallée d'Aure, apporte aux principales d'entre elles 5000 à 4000 litres d'eau par seconde pris sur la Neste. Cet appoint serait bien plus considérable si le canal, traversant lui-même des terrains perméables, ne perdait en chemin une partie de ce qu'il a reçu à son origine. Les rivières qui vont du plateau de Lannemezan et de ses ramifications vers la Garonne sont, en allant de l'Est à l'Ouest, dans l'ordre où elles tombent dans le fleuve : la Save, la Gimone, l'Arrats, le Gers et la Baïse. La Save naît par 640 mètres d'altitude au sud de Lannemezan. Elle a déjà parcouru 8 à 9 kilomètres dans les Hautes-Pyrénées et 70 à 71 dans la Haute-Garonne quand, par 178 mètres d'altitude, elle entre dans le département du Gers. Elle y arrose Lombez, Samatan, l'Isle-Jourdain, et rentre dans la Haute-Garonne pour y achever, au-dessous de Grenade, son cours total de 165 kilomètres, dont 50 seulement appartiennent au Gers. En amont de Lombez, elle reçoit à gauche la Gesse, qui appartient à peine au département; en aval de Samatan, à Labastide, elle se réunit, par sa rive droite, à l'Aussoue, dont le cours, de 56 kilomètres, se partage entre la Haute-Garonne (19 kilomètres) et le Gers (17 kilomètres). La Gimone, à peine formée, dans les Hautes-Pyrénées, par 475 mètres d'altitude, sépare ce département de celui de la Haute-Garonne, puis ce dernier de celui du Gers, où elle entre par 230 m d'altitude. Elle y arrose Simorre, le territoire oriental de Saramon et la ville de Gimont; elle sert de limite aux départements du Gers et de Tarn-et-Garonne, entre dans ce dernier pour y arroser Beaumont-de-Lomagne et s'y jeter dans la Garonne par 68 mètres d'altitude, en amont de Castelsarrazin. Sur les 152 kilomètres de son cours, elle donne entièrement au Gers 74 kilomètres. Son principal affluent est la Marcoue, à droite. L'Arrats, formé au pied de la colline de Thermes (412 mètres), à l'Est de Castelnau-Magnoac (Hautes-Pyrénées), n'a pacouru que 5 kilomètres quand il entre dans le Gers; il passe à Aubiet, à Mauvezin, où il n'est qu'à 1 kilomètre de la Gimone, s'éloigne de cette rivière aussi rapidement qu'il s'en est rapproché, coule au pied de la colline de Saint-Clar, forme la limite du Gers et de Tarn-et-Garonne, rentre un instant dans le Gers, puis le quitte définitivement, par 62 mètres d'altitude, et n'en a plus que 55 près de Valence-d'Agen, point où il se jette dans le fleuve gascon, après un cours de 132 kilomètres, dont 97 dans l'intérieur du département. Entre l'Arrats et le Gers coule la seule rivière de quelque importance (64 kilomètres) qui prenne naissance dans l'intérieur du département et ne remonte pas jusqu'au fameux plateau : c'est l'Auroue. Elle a sa source au pied et au nord de la colline de 263 mètres qui porte l'ancien bourg féodal de Puycasquier; à 11 kilomètres de son origine, elle reçoit à gauche un affluent plus fort et plus long qu'elle, né également de la colline de Puycasquier, mais au Sud-Ouest; à droite, sa vallée est dominée par des collines qui portent des ruines de châteaux. Quand elle a reçu à gauche l'Esquerre, venue des collines de Castelnau-d'Arbieu, elle se trouve doublée de volume et décrit de forts méandres entre des coteaux couverts de vignes et de bois. Après 51 kilomètres de cours, par 74 mètres d'altitude, l'Auroue forme la limite (sur 10 kilomètres) des départements du Gers et de Lot-et-Garonne, et va se jeter dans la Garonne, à Saint-Nicolas-de-la-Balerme, à 50 mètres au-dessus du niveau de la mer. Le Gers, l'Aegertius des Anciens, doit à son passage au pied de la ville d'Auch et peut-être aussi à ses riches prairies l'honneur d'avoir donné son nom au département. Il est lui aussi une pauvre rivière sans ports, abondante seulement quand la Neste, par le canal de Sarrancolin, lui fait l'aumône de quelques milliers de mètres cubes d'eau. Elle déborde cependant après les pluies d'hiver et de printemps et menace de ses envahissements les plaines d'Auch et de Lectoure; mais c'est pour rentrer bientôt dans son lit et y rouler tranquillement ses eaux troubles et jaunâtres. C'est au Sud de Lannemezan, à quelques pas seulement des sources de la Save, que le Gers sort de terre, par 675 mètres environ d'altitude. Il entre bientôt, sans quitter les Hautes-Pyrénées, dans une vallée profonde dont les collines de droite, appartenant à la Haute-Garonne, tombent du côté opposé, d'abord sur la Save naissante, puis sur la Gesse. Après avoir parcouru 40 kilomètres, il entre dans le département du Gers, par 240 mètres d'altitude, passe à 500 mètres de Masseube, qu'il laisse à gauchee, arrose de nombreux villages, reçoit par la rive gauche, à Pavie, le Cédon, puis le Sousson, bien plus important, long de 45 kilomètres, et enfin arrive au pied de la colline d'Auch, qui le domine a gauche. Le Gers n'est pour le chef-lieu du département ni un embellissement ni une ressource; il y ressemble à un large fossé. Peu grossi par quelques petits affluents de gauche et surtout de droite, il dépasse Fleurance et laisse à droite, sur son promontoire, l'antique cité de Lectoure, en face de laquelle, par sa rive gauche, il reçoit la Lauze. Quand il entre dans Lot-et-Garonne, le Gers a parcouru 167 kilomètres et il est descendu à 60 mètres d'altitude. 18 kilomètres lui restent à parcourir pour atteindre le fleuve, qu'il rejoint au-dessous du bourg de Layrac, à une altitude de 42 mètres. Sa longueur totale est de 185 kilomètres. Entre le Gers et la Baïse, mais plus près (le cette dernière, coule l'Auvignon, qui n'a dans l'intérieur du département que 18 des 59 kilomètres de son parcours total. Il atteint le fleuve près de Port-Sainte-Marie (Lot-et-Garonne). La Baïse est certainement la plus importante de toutes les rivières du bassin de la Garonne qui sillonnent le département du Gers. Elle doit cette supériorité à ce que sa source est plus rapprochée des grandes montagnes, moins épuisée par des sources voisines, et à l'importance relative de ses affluents. C'est la seule qui soit en partie navigable. Néanmoins son débit resterait encore insuffisant si elle n'était secourue par le canal de la Neste, qui lui verse 500 litres d'eau par seconde. La Baïse, Bayse, Grande-Baïse ou Baïse-Derrière, naît à 660 mètres d'altitude, à l'ouest de Labarthe-de-Neste, au Sud-Est de Capvern, près de montagnes qui atteignent de 1000 à 1500 mètres d'altitude. Après avoir arrosé Trie, dans les Hautes-Pyrénées, et parcouru 39 km, elle entre dans le Gers par 212 mètres, reçoit à droite, près de Saint-Michel-Saint-Jaymes, la Baïsole, longue de 45 kilomètres et née dans le plateau de Lannemezan, arrose Mirande, reçoit à l'Isle-de-Noé, par la droite, la Baïse-Devant ou Petite-Baïse, longue de 78 kilomètres, passe à Saint-Jean-Poutge, où pourront remonter les bateaux dès que certains projets de canalisation seront réalisés. Au pied de Valence, la Baïse se grossit encore, à droite, de l'Auloue, qui lui apporte les eaux du canton de Jegun; enfin un port assez large et assez profond lui a été creusé à Condom, à 1 kilomètre en amont de la Gèle, ruisseau de 25 km, qui lui arrive également par la droite. On ne compte plus que 60 mètres d'altitude au point où elle entre dans le Lot-et-Garonne pour y baigner Nerac et Lavardac, puis s'y jeter dans la Garonne, par 50 mètres d'altitude, après un cours total de 174 kilomètres, dont 92 dans le département du Gers. C'est près de Lavardac que la Baïse reçoit, par la Gélise, le tribut de la Losse, longue mais pauvre rivière de 125 kilomètres de cours, qui naît sur les confins des Hautes-Pyrénées, passe au bas de la colline de Miélan, à Montesquiou, reçoit à droite le Lizet, puis à gauche la Guiroue, et baigne on plutôt laisse à sec Vic-Fezensac. La Gélise apporte aussi à la Baïse les eaux de la Lauzoue (72 km), née près de Bassoues et qui arrose Montréal, et celles de l'Izaute (32 km), qui sort d'un lac de la commune de Plamouzens, coule dans un étroit vallon et rejoint la Gélise à la limite septentrionale du département. La Gélise, une des plus jolies rivières de Gascogne, apparpartient elle-même au département du Gers par son cours supérieur. Née parmi les collines qui séparent la Douze de la Lauzoue, au Sud-Ouest de Vic-Fezensac, elle coule dans un pays accidenté où sa vallée se dessine d'abord vaguement. Quand elle a laissé à gauche l'antique ville d'Eauze, elle sert de limite, sur une longueur de 16 kilomètres, entre les départements des Landes et du Gers, puis sur une longueur de 7 kilomètres entre le Gers et Lot-et-Garonne. A son entrée définitive dans ce dernier département, la Gélise a parcouru 57 kilomètres depuis sa source, et il lui en reste 35 à parcourir avant d'aller rejoindre la rive gauche de la Baïse, entre Barbaste et Lavardac. Le bassin de m'Adour forme la plus belle, la plus fertile, mais malheureusement aussi la plus petite partie du département du Gers. L'Adour lui-même n'appartient au Gers que sur 43 kilomètres de son cours total de 535 kilomètres, et il n'y est encore ni flottable ni navigable. Il y arrose Riscle et en sort à la hauteur de Barcelonne, par 78 mètres, après avoir laissé à sa droite la plaine la plus large, la plus riante et la plus fertile du département. C'est de ce côté que, descendent vers lui ses principaux affluents dans le Gers. En amont de Riscle, par 105 mètres d'altitude, l'Adour reçoit l'Arros, rivière véritablement pyrénéenne, qui prend sa source entre Campan et la vallée d'Aure, au pied de la Pène de Lheris (Hautes-Pyrénées). Il entre dans le Gers par 180 mètres d'altitude, séparé de l'Adour par une crête longue et étroite qui s'abaisse un peu en amont de Plaisance. Il fait mouvoir près de cette ville quelques établissements industriels. Sur 122 kilomètres de cours, l'Arros en a 57 dans le département du Gers. Son principal affluent, le long ruisseau du Bouès (65 kilomètres), naît à l'ouest de Tournay (Hautes-Pyrénées), sur des coteaux de 510 à 532 mètres, et a déjà parcouru 50 kilomètres lorsqu'il entre dans le Gers après lui avoir servi de limite sur 5 kilomètres. Il est alors encore à 215 mètres d'altitude, se trouve descendu à 154 mètres au pont de Marciac, et à 155 mètres â son embouchure, en amont de Plaisance. La Midouze, le principal affluent de la rive droite de l'Adour, coule tout entière dans le département des Landes; mais les deux branches qui la forment à Mont-de-Marsan naissent et grandissent en très grande partie dans le Gers. La plus courte (110 kilomètres) et la plus méridionale, le Midour ou Midou, naît à l'ouest de Bassoues, au pied d'un coteau de 277 mètres d'altitude, arrose Nogaro, sert de limite au Gers et aux Landes sur 6 kilomètres, rentre dans le Gers sur 2 kilomètres, forme une nouvelle section de limite longue de 4 kilomètres, et entre enfin définitivement dans les Landes après avoir parcouru 73 kilomètres. Son cours est extrêmement sinueux : entre ses deux extrémités on compte à peine 66 kilomètres à vol d'oiseau. Les principaux affluents du Midour sont, à sa droite, la Riberette (25 kilomètres), née à 2 kilomètres seulement de sa source; à sa gauche, l'Izaute (27 kilomètres); ces deux ruisseaux ne quittent pas le département. La Douze coule beaucoup plus au nord. Elle naît à 2 kilomètres seulement au nord des sources du Midour, au pied de hauteurs de 262 à 277 mètres. Elle quitte le département après 60 kilomètres de parcours, lui sert de limite sur 3 kilomètres et entre définitivement dans les Landes. Sa longueur totale est de 125 kilomètres. Sa vallée, un peu marécageuse, renferme plusieurs petits lacs, à peu près les seuls que l'on rencontre sur tout le territoire du Gers. Climat du GersAu point de vue climatologique, le département du Cers appartient à celle des sept régions françaises que l'on appelle la région girondine, parce qu'elle s'étend sur tout le bassin de la Gironde et le dépasse, au nord, pour atteindre la rive gauche de la Loire.Séparé de la mer par le seul département des Landes et formé de plateaux que coupent des vallées peu profondes, il est exposé aux pluies, au vent d'Ouest et au vent de Sud-Est connu sous le nom de vent d'Autan, dont l'influence est pernicieuse sur les plantes, sur les animaux et même sur l'humain. Les changements subits de température y sont fréquents, la marche des saisons parfois très irrégulière. Les froids les plus vifs sont ceux de la fin de novembre et du commencement de décembre; ils durent généralement de vingt jours à un mois. Les chaleurs sont précoces, mais redoutées des agriculteurs, car elles leur amènent, à chaque printemps, des grêles souvent fatales aux récoltes. La hauteur moyenne des pluies, à Auch, est évaluée à 75 centimètres par an; la quantité d'eau tombée du ciel est un peu moins forte dans la vallée de l'Adour. Curiosités naturellesLe Gers n'a pas de montagnes hautes et escarpées, pas de vallées profondes; aussi n'y trouve-t-on ni grottes à stalactites, ni sites grandioses, ni cascades; il manque également de sources remarquables et de grands lacs; c'est un des plus pauvres départements du Midi en curiosités naturelles. (A. Joanne). |
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