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L'Ariège |
Le département de l'Ariège a été formé du comté de Foix et de la partie de la Gascogne qui comprenait le Couserans (arrondissement de Saint-Girons). Sa superficie est de 486,300 hectares (4863 km²), et sa population de 151 581 habitants (2010). C'est un pays montagneux au Sud, où il est couvert par les Pyrénées centrales et leurs contre-forts. Au Nord, l'arrondissement de Pamiers est un pays de plaines accidentées. En général, les montagnes sont nues, arides et stériles au sommet, mais revêtues de pâturages et de bois sur les flancs. Un paysage de l'Ariège : Saint-Lizier et les Pyrénées. © Photo : Serge Jodra, 2011. Les vallées principales, celles du Lers, de l'Ariège et du Salat, sont couvertes de prairies dans leurs parties supérieures et très fertiles dans leurs parties inférieures. Principales communes
Cliquer sur les liens pour afficher la liste de toutes les communes. Situation, limites, superficieLe département de l'Ariège est traversé du Sud au Nord et partagé en deux parties inégales par l'affluent de la Garonne qui lui donne son nom. Il est borné au Nord et à l'Ouest par le département de la Haute-Garonne, au Sud par la Catalogne, la Principauté d'Andorre et le département des Pyrénées-Orientales; à l'Ouest par le département de l'Aude. L'Aude et l'Hers limitent le département pendant quelques kilomètres de leur cours. La frontière méridionale se confond presque absolument avec la ligne de faîte des Pyrénées. La superficie atteint 486,300 hectares. Les plus grandes dimensions sont de 130 km de Quérigut à Saint-Lary, et de 105 km de Lezat à L'Hospitalet.- Carte de l'Ariège (partie centrale). Curiosités naturellesOutre la variété de ses paysages, ses sites à la fois grandioses et charmants, ses lacs, ses étangs, ses neiges, ses forêts, ses cascades, ses gorges pittoresques, le département de l'Ariège renferme un grand nombre de curiosités naturelles dont l'énumération et la description serait trop longue. Nous nous contenterons de citer : la grottes du Mas-d'Azil, à dix minutes de la ville du même nom, immense excavation d'une hauteur de 80 mètres sur 48 mètres de largeur, qui sert de passage aux eaux de l'Arize; - la grotte de l'Herm, près de Pradières, labyrinthe composé d'un grand nombre de galeries adjacentes, dans lesquelles ont été découverts un grand nombre d'ossements fossiles; - la fontaine intermittente de Fontesorbe, dont les eaux coulent d'une manière régulière pendant 8 à 9 mois, et pendant trois mois de l'année présentent des phénomènes de diminution et d'augmentation alternatives; - les montagnes de Gourbit, abondantes en charmants paysages; - la grotte de Bédeillac,remarquable par ses admirables stalactites, et dans laquelle une légende a placé le tombeau de Roland. - Citons enfin les grottes d'Ornolac, de Lombrive (belles concrétions, lac souterrain) et de Niaux (peintures pariétales), dans les environs d'Ussat; celle de Las Roques, près de Gajan, et les trois grottes de Cazavet, la rivière souterraine de Labouiche. Relief du solStructure générale.Le département de l'Ariège est adossé à la grande chaîne des Pyrénées et s'incline du Sud au Nord, non pas insensiblement, mais par une série de gradins de hauteur décroissante. Il renferme en réalité quatre régions distinctes, tant au point de vue géographique qu'au point de vue géologique. 1° La région de la grande chaîne pyrénéenne qui sépare la France de l'Espagne.Cette pente générale du Sud au Nord qui est caractéristique du sol du département est marquée, quand on déchiffre une carte de ce département, par la direction même des eaux. Le Salat, l'Ariège et l'Hers coulent du Nord au Sud en se frayant une route à travers les chaînes successives qui leur barrent l'accès des plaines du Nord. Il est même remarquable qu'à partir de Tarascon le cours de l'Ariège est, pour ainsi dire, en ligne droite. Après avoir franchi l'obstacle du Plantaurel, les rivières pénètrent dans une vallée plane qu'elles ont formée de leurs alluvions. Le plan général du département de l'Ariège est donc complété par les deux plaines jumelles de l'Ariège et de l'Hers , au Nord-Est, et à l'Ouest par la plaine moins large du Salat. En résumé le département est accidenté; il offre une grande variété d'aspects. La région des Pyrénées. La chaîne cesse alors de suivre l'axe des Pyrénées, et, s'infléchissant vers le Nord-Est, elle sépare l'Ariège des Pyrénées-Orientales, jusqu'au Pic Pédroux (2838 m). Cette partie des Pyrénées, très sauvage et presque constamment couverte de neiges, est l'une des plus inaccessibles et des moins connues. La grande chaîne est coupée, à la vérité, en théorie, par un grand nombre de dépressions qui sont censées permettre le passage d'un versant à l'autre. On compte jusqu'à 41 ports depuis le Pic de Crabère jusqu'au Pic Pédroux, mais ces ports ne sont pour la plupart que des sentiers praticables pendant quelques mois seulement et périlleux en toute saison. Le Port de Giretta entre le Pic des Trois Comtes et celui de Barlonguère est à 2620 m d'altitude. Le plus fréquenté est le Col de Puymorens (1931 m), près du Pic Pédroux, par où passe la grande route de Toulouse et de Foix en Cerdagne. Il faut citer aussi le Port de Salau (2052 m). Après le mont Fourcat, nouvelle dépression, à Mercus, par où s'engouffre l'Ariège. De l'autre côté de la rivière, la chaîne se relève et offre de nouveau des sommets très notables à la montagne des Sondours (1067 m), le roc de Trabinet, (1652 m.), le Cap de las Costes (1739 m), le Cap de la Dosse (1935 m), le Pic des Trois Seigneurs (2165 m), le Pic de la Journalade (1949 m), le Pic d'Estibal (1669 m), le Pic de Fontfrède (1622 m), le Pricou de Berne (1716 m), le Pic de la Courate (1422 m). La chaîne se termine enfin sur la rive droite du Salat, après la forêt de Rivenert. La portion de l'arrondissement de Saint-Girons qui est au delà du Salat est couverte d'un enchevêtrement de montagnes, épanouissement de la grande chaîne pyrénéenne, qu'il est impossible de rattacher au système de Tabe. Le Plantaurel. Collines et plaines de l'arrondissement de Pamiers. GéologiePlusieurs auteurs ont traité en détail de la géologie très compliquée du département de l'Ariège, entre autres Leymerie, Mussy et Pouech. En 1884, Lacvivier a publié un livre qui résume et qui complète les travaux antérieurs.Formations éruptives. « C'est dans la vallée du Vicdessos, dit Lacvivier, qu'il faut prendre le deuxième massif de roches granitoïdes; ces roches se développent au Nord-Ouest et forment une masse énorme qui s'étend jusqu'à la vallée du Saurat, puis se divise en deux bandes dont l'une s'étend dans le canton de Castillon, l'autre aboutit au confluent de l'Arac et du Salat. »Le troisième massif, après avoir constitué le Saint-Barthélemy, traverse l'Ariège vers Mercus; de là il se dirige sur Brassac et aboutit au pont de Lacourt. Le massif de la Barguillière n'est qu'une dépendance de celui-là. Formations crystallophylliennes (Hébert). Série paléozoïque. Quant au terrain dévonien, Mussy en signale deux bandes la plus importante commence à la limite de l'Aude et se dirige par Montségur et Montferrier vers la rive gauche de l'Ariège, Alzen et la vallée du Salat. Lacvivier en signale en outre dans les vallées du Garbet et de l'Alet. Le permien et le carbonifère ne sont pas représentés dans le département de l'Ariège. Série mésozoïque. Dans le département, le jurassique ne paraît représenté que par trois de ses étages : l'infralias, le lias et le corallien. La découverte de l'existence de l'infralias (hettangien) dans le département a été faite en 1865 par Pouech, qui trouva des fossiles de cet étage sur le versant Sud de la barre rocheuse qui s'étend de Péreille au Salat. Le lias moyen est très répandu, principalement dans la vallée de Siguer au Rancié, dans la gorge de la Frau, sur la rive gauche du Salat. Terrains crétacés. « Il y a des lacunes dans le crétacé inférieur de l'Ariège, de même que sur d'autres points des Pyrénées. En effet, le néocomien n'est représenté que par son sous-étage moyen ou urgonien. Essentiellement calcaire, il forme, dans presque toute la largeur du département, deux bandes minces. Le Gault, qui l'accompagne partout, est marneux et riche en fossiles. Le crétacé supérieur est complet dans l'Ariège. Moins constant que le Gault, il le recouvre sur tous les points où il se montre (Cabanères, Péreille, Morenci). »
Régime des eauxLe département appartient à la fois à deux systèmes hydrographiques, au versant de l'océan Atlantique et au versant de la mer Méditerranée.Versant de la Méditerranée. Versant de l'Océan. Le Salat naît au-dessus du hameau de Salau, par neuf sources (850 m). Il traverse les gorges de Conflens (706 m) et de Ribaouto. Sa vallée s'élargit à partir d'Eychel et forme la belle vallée de Saint-Lizier. A La Bastide du Salat, il entre dans le département de la Haute-Garonne. Dans le département, il reçoit à droite l'Aleth (20 km), grossi de l'Ossèze; le Garbet (30 km), la rivière d'Aulus; l'Arac (30 km) grossi du Liers; le Nert, qui traverse les gorges boisées de Riverenert; le Baup. A gauche, il reçoit le ruisseau d'Estours, celui d'Esbints, l'Arrout et le Lez (40 km). Le Lez sort d'un lac des montagnes qui séparent la France et le Val d'Aran; traverse la vallée de Biros, dont la sol est riche en zinc et en plomb; recueille l'Orle, le Rivarat de Bordes, le torrent de Bethmale et la Bouigonne. La vallée de l'Arac. - L'Arac arrose le bassin de Massat et tombe dans le Salat au pont de Kercabanac. Le Volp n'est qu'un ruisseau de l'arrondissement de Saint-Girons qui va se jeter dans la Garonne à Cazères. L'Arize est un torrent dont le bassin est beaucoup moins considérable que ceux de l'Ariège et du Salat. Elle a 75 km de cours (Ariège et Haute-Garonne), mais elle n'est navigable ni flottable sur aucun point de son parcours. Elle reçoit, à droite, la Picade, l'Aujole, l'Aillères, le Gabre, le Ménay, la Dourne; à gauche, l'Artillac, le ruisseau de Clermont, le Camarade, le Montbrun, l'Argain. L'Ariège a pour origine la source de Font-Nègre, au pied du pic Nègre d'Embalire (2812 m), qui se, dresse sur les confins du val d'Andorre et des Pyrénées-Orientales. Elle entre dans le département près de l'Hospitalet. De là, elle coule dans d'étroites gorges rocheuses jusqu'à Ax. D'Ax à Tarascon, la rivière est enserrée presque continuellement entre deux murailles de rochers. Mais après Tarascon sa vallée tend à s'élargir, et, à Varilhes, l'Ariège débouche dans une plaine fertile. Jusqu'à Saverdun, elle longe, à gauche, la base de collines cultivées; à partir de Saverdun, elle arrose une plaine unie, mais, à 5 km de ce bourg, à l'endroit mène où elle devient flottable, elle entre dans le département de la Haute-Garonne. Dans la partie moyenne de son cours, entre Foix et Saverdun, l'Ariège roule des paillettes d'or. Les affluents de l'Ariège dans le département ne sont que des ruisseaux, à l'exception de quatre. Il suffit de les énumérer : le Sisca, qui sort de l'étang du même nom et forme une belle cascade; les ruisseaux des Besines, de Crémal, de Cargathi et du Nabre, qui descendent des montagnes qui forment, à droite, la bordure de l'Ariège entre l'Hospitalet et Mérens. Le ruisseau de Mourguillou prend naissance dans un petit étang au pied du pic de Castille et se jette dans l'Ariège, par la rive gauche, à Merens. L'Orlu ou Oriège traverse deux étangs (étangs de Fauzy, d'Enleyre), reçoit la rivière d'Orgeix et se jette dans l'Ariège, par la rive droite, à Ax. A Ax, débouchent aussi, du même côté, la Lauze et le ruisseau de la Fouis. D'Ax aux Cabannes, l'Ariège reçoit, à droite, le torrent de Caussou et le ruisseau de Souquet; à gauche le torrent de Nagear et les ruisseaux de Lagal, de Luzenac et de Mourègnes. L'Aston (30 km) descend d'un étang situé au pied du pic de Joucla (2766 m) et se jette dans l'Ariège au-dessous de Cabannes, à gauche (515 m); l'Aston reçoit lui-même à gauche les torrents de Guixel, de Querlong, grossi de la Courre de Jax, de Calvière, le Sirbal et le Ressec. Les deux plus grands affluents de l'Ariège, l'Hers et la Lèze, n'ont qu'une partie de leur cours dans le département : Le Grand Hers prend sa source (1792 m) dans le canton de Lavelanet, à quelques kilomètres au Nord d'Ax. D'abord, tantôt il limite les département de l'Ariège et de l'Aude, tantôt il s'engage dans l'un ou dans l'autre; au-dessous de Sonac, il rentre pour quelque temps dans l'Ariège et, à partir de Mirepoix, décrit une grande courbe du côté de l'Ouest. A Rieucros, l'Hers débouche dans la plaine de Pamiers. Il baigne encore le département de l'Aude au-dessous de Gaudiès pendant quelques kilomètres, puis il repasse dans l'Ariège (Mazères), qu'il quitte bientôt définitivement pour le département de la Haute-Garonne. L'Hers reçoit sur sa rive gauche le ruisseau de Brière le Douctouyre; sur sa rive droite, la Frau, la source intermittente de Fontestorbes, l'Ambrole. Quant à la Lèze, elle prend sa source à 450 m d'altitude dans le canton de Varilhes. Sa vallée, en ligne droite, est fertile et pittoresque (75 km). Au-dessous de Lézat, elle entre dans la Haute-Garonne; elle reçoit l'Argenoux, le Cazaux, le Monesple et le Latou.
Le département de l'Ariège renferme environ 150 lacs dans les montagnes. Les plus dignes d'être cités sont le lac d'Albe (2212 m), l'étang de Médacourbe (2192 m), d'où sort le Vicdessos; l'étang de Fontargente (2146 m); d'où sort l'Aston; le lac de Bethmale; les trois étangs de Tabe, situés sur le pic de Saint-Barthélemy. ClimatComme le climat de tous les pays montagneux situés dans une région méridionale, le climat de l'Ariège est extrême et variable suivant les lieux. La neige couvre les montagnes de septembre à avril; elle recouvre les hautes plaines pendant tout l'hiver. Mais, dans la plaine de Pamiers, le thermomètre monte en été jusqu'à 36°C . Les orages de grêle sont fréquents; la moyenne annuelle des jours de pluies est de 128; la hauteur annuelle des pluies est de 0,120 m vers les sources de l'Ariège, de 0,73 m à Foix, de 0,60 m à Pamiers. Le vent du Nord-Ouest est le plus fréquent, comme dans l'Aude et les Pyrénées-Orientales. Les vents du Nord et du Sud sont rares.Flore et faune naturellesIl importe de remarquer surtout, à propos de la flore naturelle de l'Ariège, que les forêts se trouvent presque toutes disposées sur les flancs de la rangée des montagnes de Tabe. Les flancs et les contreforts de cette chaîne sont boisés par les grandes forêts de Riverenert, du Bosc, de Brassas, de Ganac, de Montoulieu, de Prayols, du Basque et d'Embeyre, de Tiblac et des Hares.Dans les montagnes pyrénéennes, la faune sauvage est encore assez riche. On y trouve des ours, qui ont dû y être réintroduits. Autrefois, les habitants d'Ustou se livraient à l'élevage des oursons que les saltimbanques achetaient pour les promener dans les foires. (GE).
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