| Étienne VI, élu pape en mai 896, détrôné et égorgé au mois de juillet de l'année suivante. Son court pontificat fut signalé par un sombre drame. L'Italie et Rome étaient alors agitées par les luttes du duc de Spolète, Lambert, et du parti qui avait fait appel à l'intervention germanique. En 896, le pape Formose avait couronné empereur Arnulf de Germanie. Le parti du duc de Spolète était avide de vengeance; Etienne VI fut l'instrument de ses haines. Après le départ d'Arnulf, au mois de janvier 897, un synode fut réuni à Rome; le cadavre de Formose, enseveli depuis neuf mois, fut arraché à sa tombe; on le revêtit du costume pontifical; on le plaça sur un siège dans la salle où se tenait l'assemblée et on instruisit son procès. Après un réquisitoire virulent et un simulacre de défense, on proclama la déposition de Formose; le cadavre fut dépouillé de ses vêtements, les trois doigts de la main droite, qui avaient servi aux bénédictions pontificales, furent brisés, et ces restes misérables, après avoir été le jouet de la populace, furent jetés au Tibre. Cet odieuse mascarade provoqua une réaction; la mémoire de Formose trouva des défenseurs, parmi lesquels Auxilius, dont l'oeuvre nous est parvenue; une insurrection éclata. Etienne VI fut vaincu, jeté en prison et égorgé. (C. Bayet). | |