 | On désignait sous le nom d'Enfants Sans-souci certaines troupes de clercs de la basoche qui, organisées en confréries dramatiques, jouèrent en France , du XIVe au XVIe siècle, la comédie, morale ou politique, sous les titres de soties on de moralités. Charles VI consacra par lettres patentes l'existence des « Enfants sans-souci » , qui avaient pour chef le prince des sots; après lui venait la mère-sotte, dignité dont le fameux Gringoire fut revêtu sous Louis XII; aussi les appelait-on fréquemment les «-compagnons du prince des sots »,. L'origine des Enfants sans-souci est obscure. Ce qu'on en raconte est légendaire. C'est à tort que, sur la foi des frères Parfait, on a représenté les Enfants sans-souci comme des jeunes gens de famille jouant la comédie devant le peuple pour le moraliser en l'amusant. Ils formaient, non la « jeunesse dorée», mais la « bohème» du XVe siècle. La confrérie possédait, cependant, une maison située rue Darnetal (Greneta), et connue sous le nom de Maison des sotz atlendans. Clément Marot fit partie des « Enfants sans-souci », mais durant sa jeunesse seulement, et il composa pour ses compagnons la Ballade des Enfants sans-soucy. La révolution littéraire de la Renaissance porta un coup mortel à la prospérité des « Enfants sans-souci ». Leurs représentations se prolongèrent cependant , mais sans originalité ni succès, jusque dans la seconde moitié du XVIe siècle. (NLI). | |