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On désigne
sous le nom d'École d'Athènes
plusieurs néoplatoniciens,
de la fin du Ve siècle de notre
ère, et du début du VIe
, qui s'inscrivent dans la tradition métaphysique-spéculative
du Néoplatonisme.
Elle fut fondée
vers 400 par Plutarque d'Athènes (à distinguer de Plutarque
de Chéronée), et eut pour principaux représentants.
Sous son impulsion, les diggérents représentants de l'école
d'Athènes ont donné au Néoplatonisme un caractère
théologique et systématique (dialecticien, pourrait-on dire),
avec une importance particulière accordée à l'idée
d'émanation, notamment à travers l'utilisation de système
des triades. Parallèlement à cela, ces philosophes se signalent
par leur commentaires sur les oeuuvres de Platon
et d'Aristote.
L'école d'Athènes
a été fermée en 529 par ordre de l'empereur
Justinien. Les derniers représentants
de la secte se rendirent alors à la cour de Chosroès,
roi de Perse; il reviendront en peu
plus tard dans l'empire byzantin, mais
dans l'intervalle, ils installent quelque temps, à partir de 532
à Harrân, qui deviendra plus tard un des centres de la transmission
de la pensée antique au monde musulman.
Plutarque
d'Athènes.
Plutarque
d'Athènes, fils de Nestorius, est né vers 350, et est
mort vers 433; il eut pour disciples directs de Syrianus, de Proclus. Il
eut également pour élève le fondateur de l'école
néoplatonicienne d'Alexandrie, Hiéroclès.
Syrianus.
Syrianus
(Syrianos) d'Alexandrie, sucesseur de Plutarque, sera le maître
de Proclus et et d'Hermias d'Alexandrie.
Il a laissé un commentaire sur quelques-uns des livres de métaphysique
d'Aristote, mais qui n'a été imprimé que dans une
traduction latine.
Proclus.
Proclus
(Proclos), né en 412 à Constantinople,
mais surnommé le Lycien, parce que son père était
né en Lycie, est le plus célèbre philosophe Néo-Platonicien,
depuis la fondateurs de cette école, Plotin, Porphyre et Jamblique.
Olympiodore l'instruisit à Alexandrie
dans la philosophie péripatéticienne. Il vint, après
la chute de l'école d'Alexandrie, enseigner la philosophie néoplatonicienne
à Athènes, où s'étaient
réfugiés les derniers défenseurs des croyances de
l'Antiquité païenne. A Athènes,
il écrivit, à l'âge de vingt-huit ans, son commentaire
sur le Timée de Platon, qui est regardé comme un chef-d'oeuvre
d'érudition. Syrianus le désigna pour son successeur, ce
qui lui fit donner le surnom de Diadochus (diadochos = successeur).
Il se jeta aveuglément dans la théologie mystique, fut initié
dans les secrets de toutes les sectes orientales dont il amalgama les principes,
et porta le système néo-platonicien à sa perfection.
A un belle intelligence, à une mémoire prodigieuse et à
un amour infatigable du travail, il réunit un excellent caractère.
Après sa mort, on le vénéra à l'instar d'un
dieu. Proclus fut un homme très savant et fort laborieux. Une vingtaine
des nombreux ouvrages qui restent de lui.
Marinus.
Marinus
(Marinos), de Flavia-Neapolis en Palestine,
fut le disciple et ensuite le successeur de Proclus en 485. Il a écrit
la biographie de ce philosophe sous le titre de Proclus, ou de la félicité,
parce que son but a été de faire voir que, par la réunion
de toutes les vertus, Proclus a atteint le vrai bonheur.
Isidore
de Gaza.
Nous savons de lui
seulement que sa pensée s'inspirait de celle de Jamblique, et qu'il
fut un des philosophes athéniens qui suivirent Damascius, Simplicius,
Hermias et Priscien, lorsqu'ils se rendirent en Perse à la
cour de Chosroès, à la suite du décret de Justinien
qui fermait l'école d'Athènes.
Hégias.
Tout ce que nous
savons de ce disciple de Proclus, c'est qu'il vécut au Ve
siècle, qu'il enseigna à Athènes,
et qu'il succéda dans la direction de l'école néoplatonicienne,
à Isidore, lui-même successeur de Marinus. Proclus, dit-on,
avait fondé sur lui de grandes espérances; mais Damascius
déclare que la philosophie à Athènes n'était
jamais tombée plus bas qu'au temps d'Hégias. En revanche,
on loue son zèle à l'égard de la religion grecque.
D'après Suidas, il fut moins un véritable
philosophe qu'un esprit curieux, plutôt attaché à l'étude
de la nature qu'ami des spéculations transcendantes. Hégias
semble avoir appartenu à la famille de Plutarque d'Athènes.
Priscien
de Lydie.
On place à
la même époque Priscien de la Lydie,
qui a commenté l'ouvrage de Théophraste sur le sens, l'imagination
et l'entendement.
Damascius.
Damascius
(Damascios), dernier chef (scholarque) de l'Ecole d'Athènes,
est aussi l'un des derniers philosophes éclectiques.
Il est né dans le Ve siècle,
prit le parti de se retirer en Perse
auprès de Chosroès, lorsque Justinien
eut défendu aux païens l'enseignement de la philosophie.
Son retour dans sa cité fut une des condition de la paix que ce
prince fit avec Justinien en 533. Damascius avait composé la Vie
des principaux personnages de sa secte, auxquels il attribue toutes les
vertus chrétiennes et même le don des miracles. Il nous en
reste des fragments dans Photius.
Simplicius.
Simplicius
(Simplicios) de Cilicie, disciple
d'Ammonius et de Damascius (commencement du VIe
siècle) est le plus savant et le plus clair de tous les commentateurs
d'Aristote. On a aussi de lui un Commentaire sur le Manuel
d'Epictète, où l'on trouve une
morale pure et élevée.est considéré comme le
dernier représentant de l'école d'Athènes. |
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