| John Dryden est un poète anglais, né en 1631 à Adwinkle (Northamptonshire) mort en 1701, commença à faire des vers au collège. D'un caractère versatile et vénal, il débuta devant le public par des stances à la louange de Cromwell (1658), et deux ans après, il célébra le retour de Charles II, dans un poème intitulé : Astrea redux; il composa aussi en honneur de ce prince l'Annus mirabilis (1666), et fut en récompense nommé poète lauréat (1668). II s'adonna ensuite au théâtre, fit des comédies et des tragédies, et obtint pendant trente ans une suite de succès non interrompue : ses meilleures pièces sont les Femmes rivales, Don Sébastien et la Conquête de Grenade. Il s'exerça aussi dans le genre satirique, publia des satires politiques et littéraires, entre autres Absalon et Achitophel (contre la révolte de Monmouth) et Mac-Flecknoe (contre le poète Shadwell), qui lui attirèrent beaucoup d'ennemis et l'exposèrent même à de mauvais traitements. Dryden s'était fait catholique sous Jacques II, peu avant la révolution de 1688 : aussi perdit-il, sous Guillaume d'Orange, son titre de poète lauréat, avec les avantages qui y étaient attachés. N'ayant plus d'autre ressource que son talent, il se remit à l'oeuvre, quoique déjà vieux. C'est alors qu'il composa plusieurs de ses meilleurs ouvrages : sa traduction de l'Énéide, 1697; ses traductions de Juvénal et de Perse, ainsi que ses Fables, 1698, et la plus belle de ses odes, la Féte d'Alexandre, pour la Sainte-Cécile (mise en musique par Haendel). Outre ses ouvrages en vers, il en a composé quelques-uns en prose; le plus estimé est l'Essai sur la poésie dramatique, en dialogue. Dryden est à la tête des poètes classiques de l'Angleterre pour l'élégance, l'harmonie, le goût; on le regarde comme le père de la critique dans son pays. Il est à regretter que, pressé le plus souvent par le besoin, il ait travaillé avec trop de précipitation. Walter Scott a donné en 1808 une édition complète de ses Oeuvres, Londres, 18 vol. in-8. | |