| Don Carlos. - Infant de Navarre, prince de Viane, né en 1420 de Jean, prince d'Aragon, et de Blanche, reine de Navarre, devait en 1441, à la mort de sa mère, hériter de la couronne de Navarre; mais cet héritage lui fut enlevé par son père. Don Carlos prit les armes pour défendre ses droits; il fut vaincu à Aibar (Aybar) (1452), fait prisonnier, et ne sortit de prison qu'au prix d'une renonciation. La guerre se ralluma néanmoins en 1455; don Carlos, de nouveau vaincu. alla chercher un refuge à Naples, près de son oncle, Alphonse le Magnanime; mais la mort de ce prince le laissa sans appui, et, en 1460, il fut perfidement arrêté par l'ordre de son père, que Jeanne, sa deuxième femme, poussait à ces actes odieux. A la nouvelle de cette arrestation, plusieurs provinces se révoltèrent, et Jean fut contraint de reconnaître don Carlos pour son héritier et de consentir au mariage de ce prince avec Isabelle de Castille, que la reine Jeanne destinait à son propre fils. Cette marâtre prévint leur union par un crime : don Carlos fut empoisonné en 1461. Ce prince joignait à de brillantes qualités le goût des lettres; il a laissé, entre autres écrits, une traduction de la Morale d'Aristote, et en manuscrit une Chronique des rois de Navarre. | |
| Don Carlos, fils de Philippe Il et de Marie de Portugal, né en 1545, annonça dès son bas âge un caractère violent et vindicatif, que les circonstances vinrent encore aigrir. Il devait épouser Élisabeth de France, fille de Henri II; mais son père, alors veuf de Marie d'Angleterre, le supplanta dans ce mariage (1560). Plus tard, en 1565, on lui fit espérer la main de l'archiduchesse Anne, fille de l'empereur Maximilien; mais son père s'opposa encore à cette union. En 1564, Philippe II avait fait venir en Espagne les archiducs Rodolphe et Ernest, ses neveux, afin de leur assurer la succession de ses États, au détriment de son fils qu'il disait incapable de gouverner. Irrité de cette conduite, don Carlos osa traiter, en 1567, avec les Pays-Bas révoltés contre son père, et promettre aux rebelles de se mettre à leur tête. Philippe parut croire que don Carlos avait conspiré contre sa vie et le fit arrêter : il fut condamné par l'Inquisition; quelques mois après, il mourut dans sa prison, selon les uns, de consomption, selon d'autres, empoisonné (1568). Sa mort a fourni un sujet de tragédies à Campistron, Chénier, Otway, Schiller, Alfieri, etc. St-Réal a fait le récit de sa conspiration. |
| Don Carlos de Bourbon. - Deuxième fils de Charles IV et frère de Ferdinand VII, né en 1788, mort en 1855, fut contraint d'abdiquer à Bayonne entre les mains de Napoléon, avec son père et son frère (1808), et fut comme eux détenu à Valençay pendant l'occupation de l'Espagne. Il rentra à Madrid en 1814 et devint bientôt l'appui du parti rétrograde. Son frère Ferdinand VII n'ayant pas eu d'enfants de trois mariages, don Carlos semblait destiné à régner; mais le roi, ayant épousé en quatrièmes noces Marie-Christine, en eut deux filles, dont l'une, par une disposition spéciale, fut appelée à lui succéder sous le nom d'Isabelle II (1830). Don Carlos protesta contre le décret qui abolissait la loi salique et fut exilé. Après la mort de Ferdinand, il prit le titre de roi sous le nom de Charles V, rentra en Espagne les armes à la main (1834). Les Carlistes, ses partisans, ayant été vaincus en 1839, il se réfugia en France, fut interné à Bourges, et mourut à Trieste en 1847. - Ses prétentions ont été reprises par son fils, le comte de Montemolin, et par son petit-fils, Don Carlos, qui, sous le nom de Charles VII; les renouvela sous le roi Amédée (juillet 1872) et sous la république de 1873, et s'empara de plusieurs villes du Nord de l'Espagne. Don Carlos (Charles VII), vers1870. |