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Eustache Deschamps
est un poète français,
né à Vertus en Champagne
vers 1340, mort vers 1410. Il nous a donné sur lui-même, sur
ses occupations variées, sur ses voyages, de nombreux renseignements,
épars dans ses oeuvres. Mais nous ne connaissons, d'une façon
certaine, ni la date de sa naissance ni celle de sa mort: Deschamps se
borne à nous apprendre qu'il a vécu sous quatre rois, Philippe
de Valois, Jean le Bon, Charles
V et Charles VI. Après avoir étudié
le droit à l'université d'Orléans,
Deschamps vint à la cour où il remplit différents
emplois; il fut successivement écuyer, messager du roi et huissier
d'armes; Charles VI le nomma châtelain-gouverneur de Fismes et bailli
de Senlis. Familier des ducs d'Orléans,
de Berry et d'Anjou, il eut l'honneur de recevoir dans sa maison le roi
Charles V. II voyagea en Flandre, en Allemagne,
en Hongrie, en Bohème,
en Lombardie, et même, croit-on,
en Syrie et en Egypte,
où il aurait été prisonnier des Sarrasins. Deschamps
nous a tracé, dans plusieurs de ses poésies, un portrait
de sa personne fort peu flatteur, mais trop chargé sans doute il
se nomme lui-même « roi de laidure ». Son teint noir
et hâlé lui fit donner le surnom de Morel.
Eustache Deschamps écrivit beaucoup : ses vers remplissent un des plus gros manuscrits de la Bibliothèque nationale, fonds français 840, qui n'a pas moins de six cents feuillets. Crapelet qui, en 1832, a décrit longuement ce manuscrit, en tête des Poésies morales et historiques d'Eutstache Deschamps, y a compté 1175 ballade, 171 rondeaux, 80 virelais, 14 lais, 28 farces, complaintes et traités divers, et 17 lettres ou épîtres. Malheureusement le copiste de ce manuscrit, Raoul Tainguy, était l'un des plus audacieux interpolateurs de manuscrits qui aient jamais existé; de sorte qu'on peut se demander si toutes les pièces qui remplissent le manuscrit 840 sont bien réellement de Deschamps. La question est délicate et difficile à résoudre, puisque nous ne possédons pas d'autre manuscrit complet des oeuvres du poète champenois. Dans ses innombrables ballades, Deschamps traite des sujets les plus variés. Il s'érige en censeur des moeurs de son temps, et il prend comme règle de conduite l'obligation de dire toujours, sur tout et sur tous, ce qu'il estime être la vérité. Il n'entend ménager ni flatter personne. On risque, il est vrai, en agissant ainsi, de se faire des ennemis, Mais de Dieu vault mieux avoir l'amitiéVoici quelques titres de ballades citées au hasard, et qui donneront une idée des sujets le plus fréquemment traités par Deschamps : contre les Convoiteux, contre les Riches, contre le Métier des armes, contre les Vices du temps, contre la Vie mondaine, contre l'Oppression des puissants, contre la Cour, contre les Flatteurs, contre les Vieux Maris de jeunes femmes, contre Ceux qui épousent de vieilles femmes, contre Ceux qui jurent Dieu, sur les Chevaliers qui trouvent honteux d'étudier, contre les Modes du temps, contre les Parvenus, sur la Mort, sur la Vanité de la gloire, sur la Vieillesse, sur la Misère du pauvre peuple, sur les Impôts excessifs, sur la Vanité des grandeurs humaines, contre Ceux qui lui empruntent ses livres. Au nombre de ses ballades se trouvent plusieurs
fables fort intéressantes : la fable
du Villageois et du Serpent, le Renard et le Corbeau, la Fourmi et le Ceraseron
(cigale), le Chat et les Souris, le Lion et les Fourmis, la Grenouille
et la Souris, etc. La Fontaine en a imité
quelques-unes.
Deschamps a composé de nombreuses ballades sur lui-même. Les offices variés dont il fut revêtu à la cour lui avaient rapporté plus d'ennuis que d'argent; sa maison et ses champs avaient été dévastés par la guerre, le pillage et l'incendie; enfin, après avoir passé sa vie au service du roi, il avait été payé d'ingratitude et d'oubli. C'est alors qu'il écrivit ses ballades sur lui-même et sa triste situation, sur sa pauvreté, sur sa vieillesse délaissée, sur sa détresse et sa malchance. Deschamps détestait cordialement les Anglais, et il le dit souvent; l'une de ses, ballades, dans laquelle il prédit la ruine et la disparition de l'Angleterre, fut célèbre encore au XVe et même au XVIe siècle. La Flandre, où Deschamps avait dû se rendre quatre fois, de 1382 à 1386, n'est pas mieux traitée que l'Angleterre dans les vers du poète. Enfin, beaucoup de ballades ont besoin, pour être comprises, d'un véritable commentaire historique, toutes remplies qu'elles sont d'allusions à des faits ou à des personnages peu connus du XIVe siècle. Plusieurs nous seront toujours ou fort obscures ou même inexpliquées. D'autres nous apportent sur les événements du temps des renseignements nouveaux et intéressants. On a pu, avec quelque raison, appeler Deschamps un chroniqueur morcelé. Deschamps écrivit deux farces : la Farce de maître Trubert et d'Antrongnart et la Farce des quatre offices royaux, Panneterie, Eschançonnerie, Cuisine et Sausserie. Il traduisit en français, du latin, le Traicté de Getta et d'Amphitrion, de Vital de Blois. D'autres traités sont intitulés : Des Douze Estas du monde, Demonstracions contre sortileges, les Contenances du gieu des dez, la Complainte de l'Eglise, un Petit Régime pour santé garder, un Traicté de le fiction du Lyon et autres bestes sur le gouvernement du royaume, la Chartre des Fumeux, la Chartre des Bons-Enfants de Vertus, Lettres envoiées le plusieurs et diverses gens. Son poème le plus considérable, dirigé contre les femmes, est intitulé le Miroir de mariage. Les oeuvres de Deschamps sont remplies de ballades et de rondeaux dans lesquels l'amour et les dames sont célébrés sur tous les tons; ces pièces datent, sans doute, des premières années de la vie du poète. Devenu vieux, offensé de l'oubli
dans lequel il devait vivre, tiraillé par des besoins d'argent et
chargé d'enfants à élever, à doter et à
marier, il composa de nombreuses ballades contre les femmes en général
et la sienne en particulier, contre le mariage et les inconvénients
divers qui en résultent. Le Miroir de mariage, quoique inachevé,
De toutes les pièces qui remplissent
le manuscrit 840, trois seulement sont en prose; la plus intéressante
est le Petit Traictié de l'art de dicter. Eustache Deschamps
fut en rapports littéraires avec Guillaume de Machaut, qu'il appelle
« la fleur des fleurs de toutes mélodies » et à
la mémoire duquel il a consacré plusieurs ballades, avec
Christine de Pisan, et avec le poète anglais Chaucer.
Deschamps n'a pas l'aimable facilité et la douceur de son maître
Machaut; il n'a pas la science et les longues périodes de sa disciple
Christine de Pisan. Son style est rude, inégal, toujours énergique;
sa phrase est courte et souvent obscure. (A. Piaget).
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François-Michel-Chrétien'
Deschamps est un auteur
dramatique français, né près de Troyes
en 1683, mort à Paris le 10 novembre 1747. Poussé par Louvois,
il fut lieutenant de cavalerie, après avoir fait quelques études
pour entrer dans l'Eglise. Mais il quitta bientôt l'armée
(1703) pour prendre un emploi dans l'administration des finances. Il devint
commis de Paris-Duverney et réalisa une fortune assez considérable.
Il s'était de bonne heure occupé de littérature
et écrivit des pièces qui furent jouées avec quelque
succès.
Nous citerons de lui : Antiochus et Cléopâtre (Paris, 1707, in-12), tragédie en cinq actes; Caton d'Utique (1715, in-12), tragédie en cinq actes; Médus (1739, in-8), tragédie en cinq actes; un poème en vers libres contre l'épître à Uranie de Voltaire, sous le titre de la Religion défendue (Paris, 1735, in-8) et Examen du livre intitulé Reflexions politiques sur les finances (La Haye, 1740, 2 vol. in-12). (GE). |
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Léger-Marie Deschamps,
de l'ordre des bénédictins,
est un philosophe français,
né à Poitiers en 1716, mort
en 1774. Matérialiste et athée,
il n'abandonna pas pour cela son ordre, et obtint même neuf ans avant
sa mort un prieuré dans le Poitou.
Durant plusieurs années, il entretint une correspondance très
suivie avec Voltaire, Rousseau,
Helvétius, d'Alembert
et les plus fameux encyclopédistes; mais, tout en appelant de ses
vieux le règne sur la terre d'un « athéisme éclairé
», il restait soumis aux disciplines ecclésiastiques et continuait
de s'adonner à des pratiques religieuses auxquelles il ne croyait
plus. Est-ce amour de la tranquillité? Ou plutôt ne faut-il
pas voir là une application de l'un de ses axiomes favoris, que
« la vérité réside non seulement dans les contraires,
mais dans les contradictoires »?
Il a composé trois ouvrages dont deux seulement : Lettres sur l'esprit du siècle (Londres, 1769) et la Voix de la raison contre la raison du temps (Bruxelles, 1770) ont été publiés. Dans la pensée de Deschamps, ces deux écrits étaient en quelque sorte les prolégomènes d'un vaste traité : la Vérité, ou le Vrai Système, où se trouve exposée la partie métaphysique de sa doctrine. Cette doctrine, à la prendre par son côté pratique, est une sorte de communisme' nihiliste : plus de famille, plus de propriété, plus de lois même, mais l'égalité de tous les biens entre tous les humains, laquelle amènera l'avènement d'idées solides, seules règles des moeurs. On a voulu voir dans ces théories une anticipation de l'idéalisme hégélien; selon d'autres, au contraire, il n'y aurait là qu'un spinozisme corrompu. L'une et l'autre opinion peuvent être acceptées. La proposition fondamentale de dom Deschamps est que « le tout universel est un être qui existe, le fond dont tous les êtres sensibles sont des nuances ». Un système n'est jamais l'oeuvre d'un penseur unique : il est formé de multiples éléments qui se combinent plusieurs fois diversement et ne parviennent qu'après une série de tâtonnements à leur synthèse définitive : historiquement, l'influence exercée par Deschamps sur Hegel a été probablement nulle; son système n'en est pas moins une ébauche, informe il est vrai, de la grande construction hégélienne, et à ce titre il peut offrir quelque intérêt. (L. Bélugou). |
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L'abbé Claude-François
Deschamps est un instituteur de sourds-muets, né le 10 avril
1745 à Orléans, mort en janvier
1791. Entré dans les ordres, il ne tarda pas à les quitter,
à la suite de différends qu'il out avec les jésuites;
dès Iors, il se consacra tout entier à l'éducation
des sourds-muets, et transforma à cet effet l'institution qu'il
avait fondée à Orléans. Il voulut se rendre compte
par lui-même de la valeur comparative des différentes méthodes
alors en usage, et ce n'est qu'après les avoir l'une après
l'autre essayées toutes qu'il adopta le système de Péreire.
La découverte de l'abbé de l'Epée avait permis aux sourds-muets de communiquer entre eux. Péreire, en leur apprenant à lire sur les lèvres, faisait un pas de plus, et les mettait en rapport avec le reste des humains. L'abbé Deschamps accepta avec enthousiasme les idées de Péreire, et engagea même à ce sujet une ardente polémique avec l'abbé de l'Épée. Sa tentative ne réussit qu'à moitié, et lorsqu'il mourut, en 1791, personne ne se chargeant de le remplacer, rétablissement disparut. Deschamps était né pédagogue; il connaissait bien les enfants, et l'on trouve à cet égard de judicieuses remarques dans ses quelques ouvrages, dont voici la liste : Lettre à M. de Sailly, capitaine de cavalerie, sur l'Institution des sourds-muets (Paris, 1777, in-12); Cours élémentaire d'éducation des sourds-muets (Paris, 1779, in-42); De la Manière de suppléer aux oreilles par les yeux (Paris, 1783, in-12). (L. B.). |
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Jean-Marie Deschamps est un littérateur français, né à Paris vers 1750, mort en 1826. Commis au ministère des affaires étrangères, il devint sous le Premier Empire secrétaire des commandements de l'impératrice Joséphine, et demeura attaché à sa maison après le divorce. II a écrit un très grand nombre de pièces de théâtre qui ont obtenu de très francs succès, et traduit de l'anglais plusieurs romans. Nous citerons de lui : la Revanche forcée (Paris, 1792, in-8), comédie en un acte; Piron avec ses amis ou les Moeurs du temps passé (1793, in-8), comédie en un acte; Claudine ou le Petit Commissionnaire (1794, in-8), opéra-comique en un acte; le Nouveau Magasin des modernes (1799, in-8), comédie; la Succession (1796, in-8), opéra-comique; Charles Rivière-Dufresney ou le Mariage rompu (1798, in-8), comédie; une Soirée de deux prisonniers ou Voltaire et Richelieu (1803, in-8), comédie. | |||
Claude Deschamps
est un ingénieur français, né le 9 janvier 1765 à
Vertus (Marne), mort à Bordeaux
le 13 novembre 1843. Elève de l'ancienne Ecole des ponts et chaussées
(1782), avant la création de l'Ecole polytechnique, Deschamps fit
ses premières armes, sous les ordres du célèbre ingénieur
de Chézy, à la construction du pont de Charenton.
Comme presque tous les hommes de sa génération, Deschamps
était remarquable par la force du caractère; il en eut besoin
dans le service ingrat de Rethel, où il fit preuve d'un dévouement
complet à la chose publique, de 1793 à 1802. A cette dernière
date, il devint ingénieur en chef et servit en cette qualité
à la construction des routes du mont Cenis et du mont Genèvre,
sous la direction de l'inspecteur Dausse. Il résida ensuite en Belgique,
puis à Mézières et
fut enfin nommé inspecteur divisionnaire à Bordeaux, en remplacement
de l'illustre Brémontier, et c'est
là qu'il devait mériter comme son devancier une célébrité
durable. On lui doit la construction de la route de Paris en Espagne,
section de Libourne à Bordeaux, et
au Sud de Bordeaux à travers les Landes; des études pour
la traversée des Pyrénées, pour la navigation de la
Garonne, de la Dordogne et de toutes les rivières de la région.
Son oeuvre capitale fut la construction du pont de Bordeaux. Ses prédécesseurs n'avaient pas osé aborder ce travail, rendu très difficile par la mauvaise nature du sol. En 1811, Deschamps présenta le projet des fondations; il y avait, outre les deux culées, seize piles de prévues, devant supporter des arches en maçonnerie de 20 à 26,50 m d'ouverture. Ces piles devaient être fondées au moyen de caissons reposant sur des pieux recépés à 4 m. sous les basses eaux et entourés d'enrochements. Les travaux, commencés en 1813, furent suspendus par suite des événements de 1815, et, le trésor public étant épuisé, une société de négociants de Bordeaux se présenta pour avancer à l'Etat les fonds nécessaires. Une loi du 10 avril 1818 accepta cette offre, en assignant une durée de trois ans à l'achèvement des travaux; mais les arches devaient être construites en fer. Deschamps n'arriva à vaincre les craintes du conseil général des ponts et chaussées, au sujet de la résistance des fondations sous la charge d'arches en maçonnerie, qu'en produisant un projet d'évidement de certaines parties des ouvrages, avec emploi de la brique partout où c'était possible. Enfin, les luttes administratives terminées, l'éminent ingénieur surmonta également les difficultés matérielles, qui étaient énormes pour l'époque, et en 1821 le pont de Bordeaux fut livré à la circulation au milieu de l'enthousiasme de la population. On a de Deschamps plusieurs mémoires
sur l'amélioration des Landes et sur des projets de canaux de la
Garonne à la Charente et à l'Adour, et trois volumes (1834
à 1838) de recherches sur les canaux et rivières. Il n'a
rien publié sur le pont de Bordeaux.
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Émile Deschamps
est un poète et écrivain
français, né à Bourges
le 20 février 1791, mort à Versailles
en avril 1871. Il fut, en 1828, un des champions de l'École
romantique, composa quelques jolis vers. Fils d'un administrateur des domaines
qui consacrait tous ses loisirs aux lettres, il reçut de lui une
éducation plus complète qu'on ne la donnait alors et se fit
connaître dès 1812 par une ode intitulée la Paix
conquise qui lui valut les compliments de Napoléon.
En même temps il entrait dans les bureaux; du ministère des
finances et ne les quitta que lorsqu'il eut atteint l'âge de la retraite.
Les véritables débuts d'Emile
Deschamps datent de sa collaboration avec H. de Latouche à deux
comédies en vers, représentées toutes deux à
l'Odéon en 1818 : Selmours (trois actes) et le Tour de
faveur (un acte); la seconde fut jouée plus de cent fois et
fournit, dit-on, à Camille Delavigne,
l'idée première des Comédiens.
L'un des fondateurs de la Muse française (1823), organe des novateurs, il y inséra des poésies et des articles signés du pseudonyme le Jeune Moraliste qui devint plus tard la titre même du volume où il réunit ses essais (1826). Les Etudes françaises et étrangères (1828, in-8), précédées d'une très importante préface, que l'on peut considérer, avec celle du Cromwell de Victor Hugo, comme la charte de l'école romantique, renferment deux séries de poésies, les unes nées de l'inspiration propre du poète, les autres empruntées aux diverses littératures étrangères et surtout à l'Espagne et à l'Allemagne. Cinq éditions réelles des Etudes françaises attestent l'accueil qu'elles trouvèrent auprès des contemporains. Emile Deschamps traduisit aussi en vers Roméo et Juliette (1829), avec Alfred de Vigny, et Macbeth, mais ces traductions très remarquables n'ont pas vu le feu de la rampe; il a également écrit pour Niedermeyer le livret de Stradella et fourni à celui des Huguenots quelques-uns de ses meilleurs vers. Parmi ses écrits en prose, citons encore des Contes physiologiques (1854, in-16) et Réalités fantastiques (1854, in-46), recueils de nouvelles et de fantaisies. Depuis lors et surtout après qu'il se fut retiré à Versailles, il ne donna plus guère que des poésies de circonstances, prêtant avec une condescendance infatigable son concours à toutes sortes d'oeuvres charitables ou mondaines auxquelles il ne refusait jamais un prologue, ou même des acrostiches ou des bouts-rimés. Une édition posthume de ses Oeuvres complètes (1872-1874, 6 vol. in-18) a été publiée par les soins de sa famille et de ses amis. Un buste d'Émile Deschamps, oeuvre du statuaire Baffier, a été érigé à Bourges en 1891 sur l'initiative d'Armand Silvestre, dont le poète avait encouragé les débuts. (M. Tx). |
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Antoine-François-Marie, dit Antony Deschamps, frère du précédent, est un poète français, né à Paris le 24 ventôse an VIII (12 mars 1800), mort à Passy le 29 octobre 1869. Après avoir terminé ses études à Orléans, il voyagea en Italie et fit partie, comme son frère, du premier cénacle romantique. Atteint d'une névrose dont les accès l'obligeaient à chercher de lui-même un asile dans la maison de santé du Dr Blanche, Antony Deschamps n'a produit qu'un petit nombre d'oeuvres d'une inspiration mélancolique et d'une forme très personnelle : la Divine Comédie de Dante, traduite en vers français (1829, in-8); Trois Satires politiques (1831, in-8); Résignation (1839, in-8); Poésies d'Emile et d'Antony Deschamps, nouvelle édition revue et augmentée (1841, in-12); la Jeune Italie (1844, in-12). (M. Tx.). | |||
Pierre-Charles-Ernest Deschamps est un bibliographe français né à Magny-en-Vexin (Val-d'Oise) en 1821, mort en 1906. Ancien bibliothécaire de Félix Solar. Il a publié, entre autres : Essai bibliographique sur M. T. Cicéron (1863); Dictionnaire de géographie à l'usage du libraire (1870), au point de vue de l'histoire de la typographie universelle; Supplément au Manvel du libraire de Brunet (1878-1880, 2 vol.), avec la collaboration de Gustave Brunet. (G. P-I.). | |||
Jean-Baptiste Deschamps est un sculpteur français, né à Tournus (Saône-et-Loire) le 1er novembre 1841, mort à Naples le 20 juillet 1867; il fut enlevé en trois heures par une épidémie de typhus, au retour d'une excursion à Pompéi. Cet artiste, élève de Truphème, avait obtenu le grand prix de Rome en 1864, sur une figure d'Ulysse bandant son arc. Ses envois de Rome se composaient, en 1865, d'un bas-relief, Offrande à Hermès, et d'un buste en marbre de Tanaquil; en 1866, d'une statue en plâtre, le Joueur de disque, et d'une dizaine de dessins d'après les maîtres. Au Salon de 1868, neuf mois après sa mort, fut exposé le bronze de sa statue du Discobole. (M. D. S.). | |||
Blanche Deschamps
est une cantatrice dramatique française, née à Lyon
vers 1860, morte à Paris en 1923. Elle
fit ses études musicales au Conservatoire
de cette ville, où elle obtint un premier prix de chant
en 1878, passa ensuite une année environ au Conservatoire de Paris
dans la classe de Saint-Yves-Bax, puis bientôt allait débuter
au théâtre de la Monnaie de Bruxelles,
où son beau physique, sa voix superbe de mezzo-soprano
et son grand sentiment dramatique lui valurent pendant six années
des succès éclatants et ininterrompus.
En dehors du répertoire, elle créa à Bruxelles plusieurs rôles extrêmement importants, dans Hérodiade, Sigurd, Méphistophélès, de Boito, et les Maîtres chanteurs de Nuremberg, de Richard Wagner. Appelée alors à l'Opéra-Comique; elle y joua cent fois Carmen avec le plus grand succès, et se fit applaudir aussi dans diverses créations, entre autres le Roi d'Ys et Benvenuto. Elle a épousé, en 1890, Jehin, ex-second chef d'orchestre au théâtre de le Monnaie, et appartint ensuite à l'Opéra. |
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