| Delaroche (Hippolyte Paul). - Peintre d'histoire, né à Paris le 17 juillet1797, mort le 4 novembre 1856, était fils d'un expert en tableaux et eut Gros pour maître. Il ne commença à être remarqué qu'au salon de 1824, où parurent Saint Vincent de Paul prêchant pour les enfants trouvés et Jeanne d'Arc dans sa prison. Il exposa, dans les années suivantes : la Mort d'Élisabeth (ci-dessous), Miss Macdonald secourant le Prétendant, les Enfants d'Édouard, le plus populaire de ses tableaux, Richelieu traînant ses prisonniers sur le Rhône, Mazarin mourant, Straford marchant au supplice, Charles Ier insulté par des soldats, Cromwell regardant le cadavre de Charles Ier, le Supplice de Jane Gray, l'Assassinat du duc de Guise. A partir de 1837, il cessa d'exposer, mais n'en continua pas moins à travailler sans relâche : il termina en 1841, après quatre années d'assiduité, l'Hémicycle de l'École des beaux-arts, admirable peinture à fresque, qui rassemble les plus grands artistes de toutes les époques (on y compte 75 figures). - La mort d'Elisabeth I, par Paul Delaroche (1828). Parmi les autres fruits de sa retraite, on remarque Bonaparte franchissant les Alpes, Napoléon à Sainte-Hélène, Marie-Antoinette après sa condamnation, la Cenci marchant au supplice, le Dernier adieu des Girondins, et plusieurs sujets religieux : Moïse exposé sur le Nil, le Christ à Gethsemani, le Christ sur le croix, le Christ espoir des affligés, l'Ensevelissement du Christ, la Vierge au pied de la croix, la Vierge chez les saintes femmes, la Vierge en contemplation devant la couronne d'épine, une Jeune martyre. Paul Delaroche a peint en outre, pour le musée de Versailles, le Baptême de Clovis, le Sacre de Pépin, le Passage des Alpes par Charlemagne et son Couronnement à Rome, et a exécuté un grand nombre de portraits parmi lesquels on relève ceux de Guizot, Salvandy, Rémusat et Thiers. Il fut admis en 1832 à l'Institut et nommé, peu après, professeur à l'Ecole des beaux-arts. Il avait épousé une fille d'Horace Vernet, dont la mort prématurée assombrit ses dernières années. Paul Delaroche rajeunit l'art en traitant des sujets modernes. Il s'attachait à la représentation du vrai plutôt qu'à celle de l'idéal et de l'héroïque; il se plut surtout dans le choix de sujets dramatiques. On s'accorde à louer en lui la parfaite intelligence de la composition, la correction du dessin, un goût exquis et un rare talent d'exprimer par les traits de la physionomie le caractère et les sentiments les plus intimes de ses personnages. N'ayant guère traité que des anecdotes historiques et exécuté que des tableaux de petite dimension, il se place entre les peintres de genre et les vrais peintres d'histoire. Ses plus belles oeuvres ont été gravées par Henriquel Dupont, Calamatta, Mercuri, Prudhomme, Martinet, François. | |