| Daunou (P.-C.-François), né à Boulogne-sur-Mer en 1761, entra dans la congrégation de l'Oratoire en 1777, professa dans les collèges de cette congrégation, fut ordonné prêtre en 1781, et débuta dans la carrière des lettres par un discours intitulé de l'influence de Boileau sur la littérature française, couronné par l'Académie de Nîmes. Il embrassa avec ardeur les idées de la Révolution, défendit dans plusieurs écrits la constitution civile du clergé, et fut infidèle au sacerdoce qu'il avait reçu et à la congrégation dont il était membre. Elu député à la Convention en 1792, il soutint néanmoins avec éloquence que cette assemblée n'avait pas le droit de ,juger Louis XVI, et vota pour la détention du roi et le bannissement à la paix. Il rédigea le projet de la Constitution de l'an III et la loi sur l'organisation de l'Instruction publique. Devenu membre du conseil des Cinq-Cents, Daunou concourut à la formation de l'Institut, et en fut le premier président. En 1797 il reçut du directoire la mission d'organiser la république romaine. Après le 18 brumaire, il fit partie de la commission chargée de préparer la constitution de l'an VIII, et entra au Tribunat, d'où il fut bientôt éliminé. Il fut successivement garde de la bibliothèque du Panthéon, des archives du corps législatif en 1804, archiviste de l'empire en 1807, et professeur d'histoire au Collège de France en 1819. Elu député en 1818, 1828 et 1831, il cessa de siéger à la Chambre en 1834. Il devint secrétaire perpétuel de l'Académie des Inscriptions en 1838, fut créé pair en 1839, et mourut en 1840. Daunou avait publié en 1810 un Essai historique sur la puissance temporelle des papes, qui est un pamphlet très hostile à la papauté. Une érudition puisée à la source qu'il avait reniée et une remarquable précision de style caractérisent ses travaux historiques et littéraires. Son plus important ouvrage est le recueil de ses leçons au Collège de France, publié sous le titre de Cours d'études historiques, 20 vol. in-8°. 1842-1846. | |