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Jean Gaston'
Darboux est un mathématicien
né à Nîmes le 13 août
1842, et mort le 23 février 1917 à Paris.
Admis le premier, en 1861, à l'Ecole polytechnique et à l'Ecole
normale supérieure, il opta pour cette dernière, fut reçu
docteur ès sciences en 1866 avec une thèse sur les Surfaces
orthogonales (Annales de l'Ecole normale, 1re
série, t. III, p. 97), fit la même année une suppléance
au Collège de France et,
de 1867 à 1873, professa les mathématiques
spéciales au lycée
Louis-le-Grand. Il était depuis cinq ans maître de conférences
à l'Ecole normale supérieure et depuis huit ans professeur
suppléant de mécanique et de géométrie
à la faculté des sciences de Paris, lorsque, en 1881, il
fut nommé professeur titulaire de géométrie supérieure
à la même faculté. Il en fut doyen à partir
de 1889.
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Gaston
Darboux (1842-1917).
En 1884, l'Académie
des sciences l'élit membre de la section de mathématiques
en remplacement de Puiseux; elle lui avait auparavant
décerné en 1876, le grand prix de mathématiques pour
une oeuvre considérable, un Mémoire sur les solutions
singulières des équations aux dérivées partielles
(Mémoires des savants étrangers, t. XXVII, n°
2), et en 1883 le nouveau prix Petit d'Ormoy comme au mathématicien
« que l'étendue de sa réputation, la maturité
de son talent, le nombre et la variété de ses travaux désignaient
plus particulièrement à ses suffrages ».
Darboux se distingue en effet par un remarquable
talent d'exposition et de généralisation, par une extrême
lucidité dans les démonstrations,
par une grande diversité et une rare profondeur de connaissances
: savant géomètre et habile analyste, il a tour a tour abordé
avec succès toutes les branches des sciences mathématiques.
Ses travaux les plus saillants ont porté : en géométrie,
sur les sections du tore, les lignes de courbure, la représentation
sphérique des surfaces, les lignes asymptotiques, les surfaces orthogonales
les cyclides la surface des ondes les cercles géodésiques,
les surfaces applicables, les surfaces à courbure totale constante;
en analyse pure, sur la série de Laplace, les équations aux
dérivées partielles, le théorème
de Sturm, le problème de Pfaff, les équations
différentielles du premier ordre, et du premier degré;
en mécanique et en physique mathématique, sur les fonctions
des très grands nombres, le choc des corps,
les systèmes articulés, l'équilibre astatique, les
forces centrales, la théorie du mouvement d'un corps solide de Poinsot.
Plus particulièrement il a fait
voir, à l'occasion de ses recherches sur les équations aux
dérivées partielles, que d'un système orthogonal à
n variables on peut déduire un système analogue à
n - 1 variables; il a déterminé les lignes de courbure
des surfaces tétraédrales de Lamé
et les lignes asymptotiques des surfaces de Steiner,
des surfaces des centres de l'ellipsoïde et d'un grand nombre d'autres;
il a donné une démonstration nouvelle des théorèmes
de Poncelet et Chasles
sur les polygones inscrits et circonscrits à des coniques; il a
appliqué les fonctions elliptiques à l'étude des déformations
d'un quadrilatère articulé; il a signalé, en même
temps qu'une méthode nouvelle pour former
l'équation différentielle des surfaces applicables sur une
surface donnée, la possibilité d'exprimer par des fonctions
hyperelliptiques de deux paramètres variables les coordonnées
d'une surface du troisième ordre; il a indiqué un mode de
définition de la condition d'intégrabilité d'une fonction;
il a considérablement précisé et généralisé
la théorie des équations différentielles; il a étendu
aux équations aux dérivées partielles la méthode
d'intégration par différentiation; il a fourni une analyse
ingénieuse des principes sur lesquels est fondée la démonstration
du parallélogramme des forces. A la solution du problème
des deux corps, Hamilton avait rattaché
l'étude d'une courbe qu'il nomma hodographe; en 1888, Darboux a
appliqué les propriétés de cette courbe pour écrire
presque immédiatement immédiatement les trois intégrales
fondamentales, dues à Laplace, employées
dans cette solution.
Ses écrits sont du reste très
nombreux. Outre cent cinquante mémoires de géométrie,
d'analyse, de physique mathématique, de mécanique et d'astronomie
parus à partir de 1864 dans les Nouvelles Annales de mathématiques,
les Comptes rendus de l'Académie des sciences, les Annales
de l'Ecole normale, le Bulletin de la Société philomathique,
le Bulletin des sciences mathématiques, qu'il a fondé
en 1870 avec Houël et J. Tannery, le Journal de Liouville,
le Bulletin de la Société mathématique, les Mathematische
Annalen, il a publié à part : Sur les Theorèmes
d'Ivory relatifs aux surfaces du second degré (Paris, 1872,
in-8); Sur une Classe remarquable de courbes et de surfaces algébriques
(Paris, 1873, in-8); Mémoire sur l'équilibre astatique
(Paris, 1877, in-8); Sur le Problème de Pfaff (Paris, 1882,
in-8); Leçons sur la théorie générale des
surfaces et les applications géométriques du calcul infinitésimal
(Paris, 1887-1891, 3 vol. in-8). Il a enfin donné de nouvelles éditions,
avec notes et commentaires très originaux, de la Géométrie
analytique de Bourdon (Paris, 1880, in-8), de la Mécanique
de Despeyrous (Paris, 1886, 2 vol. in-8), des Oeuvres scientifiques
de Fourier (Paris, 1888-1890, 2 vol. in-4).
(Léon Sagnet). |
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