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Jean Damascène. - Savant religieux de la première moitié du VIIIe siècle, mort après 754. C'est un des hommes les plus remarquables de son temps et par la dignité de son caractère et par l'étendue de ses connaissances. Originaire de Damas, il sortait d'une famille du nom de Mansour, qui était au service du calife. Il reçut une très bonne éducation et, entre autres maîtres, eut un moine nommé Kosmas, qui était venu de Sicile à Damas comme prisonnier de guerre. Il entra ensuite dans les conseils du calife; mais il ne tarda pas à en sortir pour se faire ordonner prêtre.

Il fut mêlé à toutes les controverses religieuses de son temps et joua un rôle actif dans la querelle des iconoclastes. Du fond du monastère de Saint-Sabas, à Jérusalem, où il s'était retiré, il défendit l'orthodoxie avec toutes les ressources d'une dialectique infatigable. Toutefois son biographe Jean semble avoir beaucoup exagéré et poétisé son rôle. A l'en croire, le calife lui avait fait couper la main, pour avoir défendu les images et quitté son service, et Jean l'aurait recouvrée grâce à l'intervention miraculeuse de la Vierge. Or ni Jean Damascène ni les chroniqueurs ne font mention de ce supposé miracle. On sait seulement que Jean fut, au concile de 754, frappé d'anathème avec Germain et Georges. 

Jean Damascène a laissé un nombre considérable d'ouvrages des écrits de polémique, des traités dogmatiques, des couvres poétiques et des épîtres (La littérature byzantine). On en trouvera une liste, incomplète toutefois, chez Lequien, le meilleur éditeur des oeuvres de Jean (Lequien, Sancti J. D. Opera omnia, 1712. Patrologia graeca, XCIV-VI). Un de ses principaux titres de gloire est d'avoir été, avec Kosmas, le plus important représentant de la troisième période de la poésie religieuse grecque. On lui attribue généralement un traité de musique liturgique; toutefois, cette paternité a été contestée récemment. Il est plus probable que Jean n'en fit qu'une révision.

Comme poète, Jean imite Grégoire de Nazianze. A la simplicité d'un Romanos il préfère les artifices compliqués de la versification et de la composition. Il se complaît dans les tours de force poétiques, au détriment de la chaleur des sentiments et de la clarté de l'ex.pression. L'intelligence de ses poésies en souffre constamment; il en est qui sont aussi obscures que les choeurs des tragiques grecs. Son originalité consiste à avoir substitué, dans ses poésies religieuses, la quantité à l'accentuation. Toutefois Jean montre une préoccupation constante de faire sentir, dans ses trimètres ïambiques, les syllabes accentuées, qui reviennent d'une manière régulière. (Beaulieu).

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Dictionnaire biographique
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