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Dacier (André), né à Castres en 1651 d'un avocat protestant, mort en 1722, étudia à Saumur sous Tanneguy-Lefebvre, et eut pour compagne de ses études la fille de ce savant; il ne tarda pas à devenir épris de son émule et l'épousa en 1683. Tous deux abjurèrent le protestantisme dans lequel ils avaient été élevés. Dacier fut mis par Montausier au nombre des savants chargés de commenter les auteurs anciens pour l'usage du Dauphin; il obtint ensuite la place de garde des livres du Cabinet du Roi, fut reçu en 1695 à l'Académie des inscriptions, et peu après à l'Académie française, dont il devint en 1733 le secrétaire perpétuel. On a de lui Pomponius Festus et Verrius Flaccus, ad usum Delph., 1681; Horace, latin-français, avec remarques, 10 vol. in-12, 1681-1689; la traduction des Réflexions de Marc-Antonin, 1690; de la poétique d'Aristote; d'Epictète, 1715; des Hommes illustres de Plutarque, 8 vol. in-4, 1721; de tragédies de Sophocle, de dialogues choisis de Platon et autres ouvrages philosophiques. Ses traductions, quoique exactes, manquent d'élégance. 
Dacier (Anne Lefebvre, épouse -).  Femme du précédent, née à Saumur en 1654, morte en 1720, s'était déjà fait un nom quand elle épousa André Dacier (1683). Elle avait publié des éditions estimées de Callimaque, avec traduction latine, 1674; de Florus et d'Aurelius Victor, ad usum Delphinum, 1674, ainsi qu'une excellente traduction d'Anacréon, 1681. Elle a ensuite donné des traductions de quelques pièces de Plaute, d'Aristophane, du théâtre complet de Térence (1688); mais elle est surtout connue par ses traduction de l'Iliade (1699) et de l'Odyssée (1708). Son admiration exclusive pour Homère l'engagea dans des querelles scientifiques avec plusieurs savants qui avaient parlé irrévérencieusement de son idole, entre autres avec Lamotte et Hardouin; elle montra peu de modération dans la dispute. Mme Dacier a en outre coopéré à plusieurs des travaux de son mari, particulièrement au Plutarque. Boileau faisait grand cas de Mme Dacier et la mettait au-dessus de son mari.
Dacier (le baron Bon Joseph), né en 1742 à Velognes, mort en 1833, se fit connaître en 1772 par une traduction d'Élien, fut reçu à l'Académie des inscriptions la même année et en devint secrétaire perpétuel en 1782. Élu membre du corps municipal de Paris en 1790, il quitta bientôt ces fonctions pour vivre dans la retraite. Il fut nommé en 1800 conservateur des manuscrits de la Bibliothèque nationale et entra en 1823 à l'Académie française. On a de lui, autre sa traduction d'Élien, celle de la Cyropédie, 1777 , la continuation de l'Histoire de l'Académie des inscriptions, de nombreux Éloges d'académiciens, un Rapport sur les progrès des sciences historiques jusqu'en 1808, et un travail sur Froissart (publié par Buchon).
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