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Cubières

Michel de Cubières-Palmezeaux, connu sous le nom de Dorat-Cubières, est écrivain français, né à Roquemaure (Gard) le 27 septembre 1752, mort à Paris le 18 août 1820. Destiné à l'état ecclésiastique, il commença aux séminaires d'Orange, de Nîmes et de Saint-Sulpice, des études qu'il n'acheva pas. 

Congédié par ses supérieurs pour avoir fait insérer des vers assez légers dans l'Almanach des muses, de 1772, et les Étrennes lyriques, il prit en 1775 le nom de Palmezeaux qu'il n'avait pas porté jusqu'alors, fut nommé, la même année, écuyer de la comtesse d'Artois et reprit peu après son premier nom auquel il ajouta en 1794, de son autorité privée, celui de Dorat, dont il n'était nullement parent, mais qui avait encouragé ses premiers essais. Voulut-il consacrer ainsi l'analogie évidente de leur genre de talent ou la liaison qu'à l'exemple de son émule il entretint publiquement avec la comtesse Fanny de Beauharnais? On ne sait. Il voyageait avec, elle en Italie lorsqu'éclata la Révolution et revint à Paris quelques jours après la prise de la Bastille. 

Signalé dès ce moment par son enthousiasme pour les idées nouvelles, et qu'il manifestait en vers et en prose, il remplit les fonctions de secrétaire-greffier de la Commune du 10 août, dont, contrairement à une tradition courante, il ne fut jamais membre. Il signa en cette qualité une foule de pièces plus ou moins compromettantes, entre autres un bon de vin pour les « ouvriers » employés à l'Abbaye les 2 et 3 septembre et qu'il endossa comme n'importe quelle autre pièce administrative, et, s'il est vrai, comme le prétend Morellet, qu'il contribua à lui faire refuser un certificat de civisme, il s'honora en sauvant la vie au comte de Barruel-Beauvert et la comtesse d'Angiviller

Atteint, malgré ses protestations et ses déclarations ignominieuses pour la mémoire de sa propre mère, par la loi du 28 germinal an Xl (17 avril 1794), qui excluait les cidevant nobles de toutes fonctions publiques, il échappa du moins aux représailles qui suivirent le 9 thermidor et il en fut pour quelques jours d'emprisonnement. Cubières chanta tour à tour le 18 brumaire, la victoire de Marengo, le premier retour des Bourbons. Menacé d'une arrestation durant les Cent-Jours, il dut cette fois, à Barruel-Beauvert, d'échapper aux poursuites et de recevoir même, lors de la seconde Restauration, la décoration du Lis. Sa vieillesse et sa fin furent misérables et solitaires. Il avait, par testament, légué à la Bibliothèque royale divers manuscrits (entre autres une Histoire du 31 mai) que cet établissement n'accepta pas et qui semblent perdus. (GE).

Louis Pierre, marquis de Cubières, né en 1747, à Roquemaure (Gard), mort en 1821, frère aîné du précédent, était écuyer de Louis XVl et lui resta dévoué au milieu de ses malheurs. Il n'émigra pas et échappa cependant aux massacres de la Révolution.

Il consacra ses loisirs aux sciences et aux lettres, et écrivit une Histoire des coquillages de mer, 1799, in-4. Il a aussi composé des poésies et des comédies, entre autres le Charlatan.

Amédée-Louis Despans de Cubières est un général français, né à Paris le 4 mars 1786, mort le 6 août 1853. Il était fils du marquis de Cubières, agronome et naturaliste distingué, et neveu du poète Dorat-Cubières (ci-dessus). Après avoir passé par l'école militaire de Fontainebleau, il entra comme sous-lieutenant dans un régiment de ligne (23 octobre 1804), se fit remarquer par sa bravoure à Austerlitz, fut blessé à Auerstaedt, gagna la croix de la Légion d'honneur à Friedland, le grade de capitaine à Essling (1809) et conquit celui de chef de bataillon à la bataille de la Moskova, où il eut trois chevaux tués sous lui. 

Rallié à Napoléon pendant les Cent-Jours, il combattit à Ligny, où il reçut encore une blessure (16 juin 1815). Aussi fut-il écarté de l'armée pendant les premières années qui suivirent la seconde Restauration. Il est vrai que l'influence de son père lui valut d'être appelé à la recette générale du département de la Meuse. Chevalier de Saint-Louis en 1820, il put quelque temps après reprendre du service militaire, commanda un régiment pendant l'expédition d'Espagne (1823), concourut en 1828 à la campagne de Morée et devint maréchal de camp le 27 avril 1820. 

Il accueillit avec joie la révolution de Juillet et reçut en février 1832 une mission de confiance du nouveau gouvernement, qui le chargea de l'occupation et du commandement militaire d'Ancône. Il s'acquitta de sa tâche avec autant de tact que de fermeté, fut promu lieutenant général le 31 décembre 1835, rentra en France en 1837 et fut, à deux reprises (1839, 1840), nommé ministre de la guerre.

Il était à peu près oublié lorsque l'attention publique fut de nouveau appelée sur lui par l'accusation de corruption intentée contre l'ancien ministre Teste et dans laquelle il se trouva impliqué. Jugé par la cour des pairs, il fut condamné à la dégradation civique et à cent mille francs d'amende. Il est vrai qu'il poursuivit plus tard sa réhabilitation et qu'il l'obtint par arrêt de la cour d'appel de Lyon du 17 août 1852. (A. Debidour).

Marie-Aglaé Buffault, dame de Cubières, est une écrivaine française, née près de Lyon le 16 décembre 1794, morte à une date inconnue. Elle épousa le précédent en 1843. Elle a écrit : Marguerite Aymond (Paris, 1822, 2 vol. in-12); les Trois Soufflets (Paris, 1824, 2 vol. in-12); Emmerick de Mauroger (1837, in-8); Léonore de Biran (1839, 2 vol. in-8); M. de Goldon (1842, 2 vol. in-8), etc., romans qui ne manquent pas d'agrément.
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