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Critias.
- Homme d'État et philosophe grec, né vers le milieu du IVe
siècle avant J.-C., mort en 404, parent de Platon
qui a inscrit son nom en tête de l'un de ses dialogues. Comme Alcibiade,
il mit au service d'une élégante corruption les qualités
les plus brillantes de l'esprit. Socrate, dont
il fut l'élève, essaya en vain de contenir son ambition sans
scrupules. Pour des raisons demeurées inconnues ses concitoyens
l'exilèrent; rentré dans sa ville à la suite de Lysandre,
et l'un des Trente, il ensanglanta l'Attique
et fit adopter les mesures les plus violentes. Il périt dans une
rencontre avec les troupes de Thrasybule.
Le souvenir de ses cruautés fut si odieux que l'un des principaux
griefs invoqués contre Socrate fut de l'avoir eu pour disciple.
Plein de mépris pour les umains, cette misanthropie
avait conduit Critias à un amer agnosticisme; il ne voyait dans
la religion qu'une machine de gouvernement, dans la croyance à la
providence et à l'immortalité,
qu'une invention de quelque législateur. Poète, orateur,
historien, il est loué par Cicéron
et Denys d'Halicarnasse;
Platon (Lois, X) et Sextus
Empiricus (Adv. Math., IX, 54), vantent de même son mérite
comme philosophe. Selon Aristote (De Anima,
I, 2), il assignait pour siège et substratum à l'âme
le sang.
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En
bibliothèque - Les rares fragments
qui nous restent de lui ont été réunis et publiés
par Bach en 1827 sous le titre : Critiae tyranni carminum aliorumque
ingenii monumentorum quae supersunt (Leipzig, in-8). Voir aussi : Léonh.
Spengel, De Critia, dans Sunagwgh tecnwn; Stuttgart, 1828, pp. 120
et suiv. |
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