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La constellation de la Couronne Boréale |
La constellation
de la Couronne Boréale
(Corona Borealis) est l'une des constellations reconnues par Ptolémée.
Cette Couronne, qu'on appelle Boréale pour la distinguer de celle
qui est au Sud, près
du Sagittaire, passe pour avoir
appartenu à la fille de Minos, à
Ariane, et avoir été placée
au ciel par Dionysos / Bacchus
son amant (Hyginus, Germanicus, Eratosthène).
Les mythes.
Elle avait été fabriquée par Héphaïstos / Vulcain (Hyginus), qui préside aussi, comme un des douze grands dieux, à la Balance, avec laquelle la Couronne Boréale se lève. D'autres disent, que Dionysos étant venu en Crète chez Minos , pour jouir des faveurs d'Ariane , il lui fit présent de cette Couronne, dont l'éclat la séduisit, et la fit consentir à accorder ses faveurs a Dionysos. On dit qu'Héphaistos l'avait composée d'or et de pierres précieuses de l'Inde, dont le brillant servit éclairer Thésée dans les sentiers obscurs du Labyrinthe. On dit aussi, que ce sont les cheveux de cette princesse, que l'on voit près de la queue du Lion (Eratosthène, Germanicus). Elle a neuf étoiles posées circulairement, dont trois sont très brillantes, près de la tête du Serpent. Ceux-ci en font une Couronne de lierre. Ils disent que c'est celle que portait Dionysos, et qu'il quitta, et plaça au ciel, après la mort d'Ariane, pour être un monument de ce malheur (Théon). Ceux-là en font un monument de son hymen avec Dionysos. Certains auteurs (Bayer) la font de laurier d'autres de myrte, d'autres de lierre avec sa grappe (Théon), ceux-ci radiée, ceux-là de mélilot (Photius Codex), ou de la même plante, qu'était composée celle qu'Isis trouva sur le bord de la mer, en cherchant Osiris, qu'elle venait de perdre (Plutarque). Voilà quelles sont les traditions Crétoises. Voici celles d'Argos. On dit que Dionysos, ayant obtenu de son père de ramener des enfers Sémélé sa mère, vint dans l'Argolide, cherchant un lieu, par où il pût descendre au séjour de Hadès. Il rencontra un certain Hypolipnus, qui lui en marqua la route; c'est celui que d'autres nomment prosymnus. Mais son guide exigea de lui une promesse, qui ne fait pas honneur à ses moeurs, ni à celles du dieu qui la lui fit. Dionysos, avant de descendre, déposa sa Couronne dans la constellation appelée Stephanos; il ne voulut pas l'emporter avec lui, dans la crainte, qu'elle ne fût souillée dans l'empire des morts. Après qu'il eut ramené sa mère, il plaça au ciel sa Couronne, pour perpétuer le souvenir de son nom. Dupuis remarque ici que Dionysos symbolise
le Soleil, et que sa descente aux Enfers est
son passage aux signes inférieurs; ce qui arrive, lorsqu'il s'unit
au serpent d'automne, sur lequel est placée la Couronne Boréale,
Schemali (Caesius), dont peut-être on a fait Sémélé;
à moins que Sémélé ne soit, comme on a pu le
penser, une des Hyades, Thyoné, fille
de Cadmus, comme Sémélé, et une des nymphes Hyades.
Delon Dupuis, le sens de ce mythe n'est pas difficile a saisir, quand on sait, que la Couronne Boréale descend au sein des flots, avant l'Ingeniculus, Thésée; que celui-ci s'y précipite aussitôt après elle et qu'il reparaît ensuite à l'Orient; précédé de la Couronne, qu'il semble rapporter avec lui. Dans le mythe du Labyrinthe, c'est elle qui guide et qui conduit Thésée; dans celle-ci, c'est Thésée, qui se précipite après elle dans la mer, comme pour aller la chercher, et qui la ramène ensuite sur la terre ou sur l'horizon. Quelques auteurs font Ariane fille de Pasiphaé (Hyginus), ou de la Pléiade placée sur le Taureau céleste laquelle, par son coucher, fait lever le Serpent, sur lequel est placée la Couronne. Cette filiation al lieu aussi dans les amours de Zeus avec Déméter / Cérès, dont naît Perséphone, à laquelle son père s'accouple également, sous la forme du Serpent; d'où nais ensuite le taureau fameux dans les amours de Pasiphaé. Dionysos donna à la fille de Pasiphaé, ou à Ariane, ajoute Hyginus, le nom de Libera, qui est le nom de Perséphone / Proserpine. C'est aussi le nom que lui donne Ovide dans ses Fastes, où il raconte l'aventure d'Ariane, et les motifs, qui firent consacrer aux cieux sa Couronne. Ariane, dans le discours où elle se plaint de Dionysos / Bacchus, rappelle les amours de Pasiphaë sa mère pour un taureau , et elle dit, qu'à plus juste titre , elle a pu titre elle-même éprise de la beauté des cornes, qui ornent le front de Dionysos . C'est alors que Dionysos; qui caché derrière elle l'écoutait, l'embrasse, sèche ses larmes, et l'enlève aux cieux, où il place sa Couronne, et où elle prend le nom de Libera, comme Bacchus celui de Liber. Les étoiles
de la Couronne Boréale.
Chez les Arabes, c'est Mumir, Munir, Malfelcare, Aliuschemali, Aclileuschemali, Achliluschemali. Abulmazar la nomme Ciel; ailleurs elle est appelée Parma; ici Oeil. Ces noms viennent de sa rondeur. Dans Ulugh-Beg, la Luisante de la Couronne est Naïr al-Phecca, Phecca. La Couronne elle-même se nomme chez les Arabes, Aliclîl, Schemali. Dans la population, on nomme ses sept étoiles circulaires, Kâse Shekèste , Scutella fracta, Kâschi dervishan, Scutella pauperum, Kasà-almasakin , Kasâalsaalik. Le nom de Nair et d'Alphecca, corrompu, a produit ceux de Malfelcare, Elpheta, etc. Alpheta, Alpheva, chez les Syro-Chaldéens; d'Alphelia, d'Alfalca, Alfacca, Alfalta. Deux des Etoiles voisines de Phecca se nomment Alnasakan et Almusakan. L'année
de la Couronne Boréale.
Columelle fixe, au quatre des nones de juillet, le coucher du matin de la Couronne; au trois des nones d'octobre, le commencement de son lever, avec annonce de tempête; au huit des ides d'octobre, le lever de la Luisante de la Couronne; au trois et à la veille des ides, le lever total du matin de la Couronne : alors souffle le vent auster, accompagné quelquefois de pluie. Ovide marque, au huit des ides de mars, un lever de la Couronne. C'est cette occasion, qu'il rapporte ses amours avec Bacchus. (Ch. Dupuis). |
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