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Andrea
Corsali ou Del Corsale est un navigateur né à
Florence le 29 juin 1487, entra au service
du Portugal et alla en Inde. Se trouvant à Cochin
lorsque Galvao partit pour l'Abyssinie,
en qualité d'ambassadeur, au commencement de 1516 (Francisco
Alvares), il l'accompagna la flotte, partie de Goa, fut accueillie
par des tempêtes à l'entrée de la mer Rouge,
et ne put aborder à Souakin. On souffrit
beaucoup de la soif; Galvao mourut, on rentra dans l'Océan Indien;
l'on prolongea la côte d'Arabie jusqu'à Calagata. Corsali
s'y embarqua sur un navire maure pour visiter Mascate et d'autres parties
de la côte d'Arabie, et rejoignit la flotte portugaise à Ormuz,
d'où l'on retourna par Goa à Cochin, après une absence
d'un an.
La relation de Corsali
est comprise en deux lettres écrites à Cochin; l'une du 6
janvier 1515, adressée à Julien (Giuliano)
de Médicis, contient son voyage depuis
Lisbonne jusqu'à Cochin; dans la
seconde, du 18 septembre 1517, adressée à Laurent
(Lorenzo)
de Médicis, Corsali raconte ce
qui lui est arrivé depuis son départ de Goa jusqu'à
son retour à Cochin; il donne la description de tous les pays qu'il
a eu l'occasion de voir, et parle en détail de ce qui concerne le
commerce des Indes. La relation de Corsali fait bien connaître l'état
de la géographie à l'époque à laquelle il écrivait;
il aura aussi indiqué l'existence de la Nouvelle-Guinée et
soupçonné une masse de terre au Sud de celle-ci (le continent
dont on fera l'Australie); il dit encore qu'au delà des Moluques,
vers l'Orient :
" l'opinion
d'aucuns est que la terre de Molucca se va joindre du côté
du Levant et du midi avec le Brésil, laquelle est si grande qu'on
ne l'a pas toute découverte, et que, vers le ponant, cette terre
se prolonge jusqu'aux îles appelées Antilles du roi de Castille,
et jusqu'à la terre ferme dudit roi."
Les indications géographiques
recueillies par Andrea Corsali, rappelle Giulia Grazi, seront par la suite
essentielles pour l'établissement de la carte de l'Asie de Gastaldi,
la mappemonde de Mercator (1569) et la carte
de l'Inde d'Ortelius (1570). termine sa
seconde lettre en annonçant qu'il va partir pour Méliapour,
d'où il se rendra à Paliacate, et ira ensuite à la
recherche de la terre ferme. Il promet d'envoyer l'année d'après
la relation de ce nouveau voyage. On ignore quel motif l'empêcha
de tenir sa parole.
La relation de Corsali
se trouve dans le tome premier du recueil de Ramusio,
qui la fit précéder d'un discours où il avertit qu'elle
sert en quelque sorte de préface à celle d'Alvares.
Gabriel Syméon la traduisit en français; elle est insérée
dans le tome II du recueil de son Recueil du Temporal, imprimé
à Lyon en 2 vol. in-fol., 1558.
Il semble encore
que Corsali ait voyagé vers 1510 en compagnie de Vespucci,
dont il aurait été le lieutenant à en croire Gabriel
Peignot (1810). Un point qui demande à être vérifié.
Ajoutons qu'on doit aussi à Andrea Corsali d'avoir, le premier,
parmi les Occidentaux, observé et dessiné les Nuages de Magellan
(GNM)
(quatre ans avant le voyage de Magellan et leur
mention par le chroniqueur de cette expédition, Pigafetta,
auquel on attribue ordinairement cette observation), et d'avoir donné
un nom à à la future constellation
de la Croix du Sud,
dont il donne aussi le premier dessin. (E-s.).
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