| Copistes. - Chez les Hébreux, ce nom désignait les savants, interprètes de la Bible. A Rome, sans parler des esclaves lettrés qu'employaient les gens riches pour copier les manuscrits, il y eut des copistes de profession, le plus souvent libraires en même temps, et des ateliers où plusieurs copistes écrivaient sous la dictée d'un lecteur. Au Moyen âge, avant la découverte de l'imprimerie et jusqu'au commencement du XVIe siècle, où cet art devint d'un usage commun en Europe, beaucoup d'hommes ont fait le métier de copistes, sans parler des moines, pour lesquels ce travail était une règle et un devoir. Les souverains et les grands seigneurs ont eu des copistes à leurs gages, surtout à partir du XIIIe siècle, et ceux-ci ont presque toujours joint au talent d'exécuter les lettres rondes, gothiques ou de forme, l'art de peindre et d'enluminer les manuscrits; toutes les bibliothèques importantes de l'Europe contiennent de précieux témoignages de leur habileté (Calligraphie). Au XVe siècle, les copistes formaient à Paris une corporation; la plupart étaient libraires ou vendeurs de parchemin. Le plus grand nombre des copistes appartinrent aux ordres monastiques, et chaque couvent avait pour eux une salle, dite scriptorium : si une piété mal entendue ou la rareté du parchemin portèrent quelquefois les religieux à gratter des ouvrages de l'Antiquité pour les remplacer par des formules de prières ou des sermons, il n'en est pas moins vrai que, dans les couvents de Bénédictins, on multipliait les copies, non seulement des Pères de l'Église et des historiens ecclésiastiques, mais aussi des auteurs profanes, et qu'il y avait certains jours destinés à prier pour ceux qui avaient écrit des livres. Depuis l'imprimerie, les copistes, devenus inutiles, n'ont pas tardé à disparaître, et on n'en trouve maintenant d'autre trace que ces écrivains publics, de jour en jour plus rares, qui transcrivent au net les papiers qu'on leur confie, et qui ont aussi, de plus en plus, pour rôle d'être des conseillers dans le maquis des démarches administratives. (B.). | |