| Constance Ier Chlore, empereur romain de 305 à 306, mort le 25 juillet 306. Flavius Valerius Constantius, comme il s'appelle sur les médailles et les inscriptions, surnommé Chlorus, c.-à-d. le Pâle, appartenait par sa naissance dans une ville de la Dardanie, la Serbie d'aujourd'hui, à ces provinces de l'Illyricum, qui fournirent à l'empire, au cours du IVe siècle, plus d'un chef énergique; on ignore la date de sa naissance. Sa mère Claudia était la nièce de l'empereur Claude Il le Gothique. Il fit sa carrière dans les légions; vers 282, sous le règne de Carus, il était gouverneur de la Dalmatie. Quand Dioclétien pensa à inaugurer, en 291 ou 292, le régime de la tétrarchie, c.-à-d. du partage de l'empire entre deux augustes et deux césars, il jeta les yeux sur lui, et l'éleva à la dignité de césar, en même temps qu'un autre général, Galère. La part de l'empire qui lui était assignée comprenait la Gaule, Espagne, la Bretagne; sa résidence habituelle était à Trèves. Il se distingua par des campagnes heureuses contre les Francs, contre les Alamans, qu'il vainquit auprès de Langres, contre un aventurier Allectus qui s'était proclamé empereur en Bretagne; il fit rentrer dans l'unité de l'empire cette province, qui avec Carausius et Allectus en avait été détachée depuis neuf ans (296). En mai 305, par suite de la double abdication de Dioclétien et de Maximien, Constance Chlore et son collègue Galère furent promus à la dignité d'augustes, c.-à-d. d'empereurs; les deux nouveaux césars furent Sévère et Maximin Daïa, des créatures de Galère. La nomination de ces césars n'avait pas été sans lui causer un vif dépit; car il avait un fils, Constantin, que Dioclétien avait gardé comme otage à Nicomédie, et auquel il avait espéré voir donner le rang de césar. Il réclama son fils, qui vint en effet le rejoindre à la suite de divers incidents, dans son gouvernement de Gaule, à Gesoriacum (Boulogne-sur-Mer), au moment où il s'embarquait pour diriger une nouvelle expédition en Bretagne, contre les Calédoniens et les Pictes. Le père et le fils réunis songeaient peut-être à prendre les armes contre Galère et les deux césars, quand la mort du premier prévint ces projets de guerre civile. Constance Chlore mourut dans son expédition contre les Pictes, dans la ville d'Eboracum (York), qui avait déjà vu mourir un siècle environ auparavant l'empereur Septime Sévère. Au début de sa carrière, il avait épousé une femme de basse condition, une hôtelière, du nom d'Hélène; elle lui avait donné un fils, Constantin. Devenu césar, il dut, pour se conformer à la politique de Dioclétien, répudier cette femme, à laquelle il n'était uni d'ailleurs que par les liens du concubinat, et épouser Flavia Maximiana Theodora, belle-fille de l'auguste Maximien Hercule; de cette seconde union, il lui naquit six enfants, dont l'un devait être le père de Julien l'Apostat. Les écrivains ecclésiastiques sont favorables à Constance Chlore, qui pratiqua en effet une politique de tolérance; Lactance rapporte qu'il exécuta les ordres barbares de Dioclétien contre les chrétiens en se contentant de démolir quelques églises sans faire couler le sang des martyrs. D'après Eusèbe, il avait des chrétiens dans sa société habituelle. Son fils Constantin lui fit décerner, aussitôt après sa mort, les honneurs divins de l'apothéose impériale. Le rhéteur gaulois Eumène, qui avait été chargé par Constance Chlore de rouvrir les écoles d'Autun, a prononcé, vers la fin de 296, à Trèves, un Panégyrique de ce prince. (G. L.-G.). | |