| Conon est un géomètre et astronome grec du IIIe siècle av. J.-C., originaire de Samos, est surtout connu pour avoir, d'une part, formé une constellation nouvelle sous le nom de Chevelure de Bérénice, à la suite de la disparition, dans le temple de d'Aphrodite Zéphyritis, de l'offrande consacrée par Bérénice, la reine d'Égypte, femme et soeur de Ptolémée IV Evergète (247-2Z2 av. J.-C.); pour être regardé, d'autre part, comme le premier inventeur de la spirale généralement connue sous le nom d'Archimède. La première de ces traditions s'appuie sur l'autorité d'un petit poème de Callimaque, imité par Catulle (LXVI) et qui commençait par un magnifique éloge de Conon ; la seconde repose sur une assertion de Pappus, qui semble avoir mal interprété le langage d'Archimède. Les titres scientifiques de Conon sont plus sérieux. Il avait composé sept livres astronomiques (De Astrologia, Probus), dédiés à Ptolémée Evergète, dans lesquels il avait recueilli les anciennes observations d'éclipses faites par les Chaldéens, et qui durent être, dès lors, le point de départ des travaux d'Hipparque sur cette matière. Il avait également rédigé un parapegme, calendrier indiquant, avec prédictions météorologiques, les levers et couchers des étoiles fixes, d'après les propres observations qu'il avait faites (La Sphère céleste), suivant Ptolémée, dans la Grande-Grèce et en Sicile. Ce fut alors sans doute qu'il se lia avec Archimède; celui-ci lui adressa une série d'écrits géométriques, aujourd'hui perdus, mais auxquels il fait allusion dans ses préfaces à Dosithée, ami de Conon, et qui le remplaça, après sa mort, comme correspondant du géomètre de Syracuse. Il semble d'ailleurs qu'Archimède avait surtout proposé à Conon des théorèmes découverts par lui-même et dont il jugeait son ami capable de trouver la démonstration. D'après le langage qu'il tient, Conon serait mort encore jeune et sans avoir pu donner tout ce qu'il promettait. Nous n'avons d'indication que sur un seul de ses travaux géométriques; dans un ouvrage adressé à Thrasydaios, il aurait fait des recherches sur le nombre réel des points d'intersection de deux coniques, sujet capital pour l'analyse ancienne, puisqu'il y équivalait à la discussion de l'équation complète du quatrième degré. Ce sujet fut repris par Apollonius de Perge qui en fit la matière de son livre IV des Coniques, et qui nous apprend dans sa préface que l'oeuvre de Conon fut critiquée par un Nicotélès de Cyrène. Tout en signalant comme imparfait le travail de son premier précurseur, à qui paraît surtout avoir manqué la conception des deux branches de l'hyperbole comme représentant une seule courbe, Apollonius le défend contre les attaques de son contradicteur, et l'on ne peut douter que le livre IV des Coniques ne soit seulement une refonte de l'oeuvre de Conon. Le géomètre qui jeta les fondements d'une théorie aussi importante, l'astronome qui discuta et réduisit les antiques observations chaldéennes, à qui nous devons donc ce qui nous en est resté, méritait sans aucun doute l'amitié et l'estime d'Archimède; il mérite mieux de la postérité que le souvenir d'une flatterie dont rien ne prouve d'ailleurs qu'il ait eu la première idée ou que la croyance qu'il ait inventé une courbe sans pouvoir en reconnaître les propriétés . (Paul Tannery). | |
| Conon. - Général athénien, se laissa bloquer dans Mytilène par les Lacédémoniens, 406 av. J .-C., fut délivré par la victoire des Arginuses; réussit, après le désastre d'Aegos-Potamos (405); à sauver 8 vaisseaux avec lesquels il se réfugia à Chypre; suscita les Perses contre les Lacédémoniens; fut mis à la tête de leur flotte, remporta sur les Lacédémoniens; près de Cnide, une victoire décisive, 394 fit rentrer les Cyclades sous le joug, de sa Cité; puis rentra dans Athènes dont il releva les murs, Accusé plus tard auprès d'Artaxerxès d'avoir voulu soulever l'Ionie. et l'Eolie, il fut attiré par le satrape Téribaze à une entrevue dans laquelle il fut arrêté; mais il fut relâché peu après. Il se retira à Chypre, où il mourut vers 390. Selon d'autres, il aurait été tué dans sa prison par Téribaze dès 393. Conon eut pour fils Timothée. Cornélius Nepos a écrit sa Vie. |