| Manuel Chrysoloras est un savant grec, le premier qui fit refleurir en Italie l'étude de la langue grecque, né à Constantinople vers le milieu du XIVe siècle, mort à Constance le 15 avril 1446 (La Renaissance). Il eut pour maître le grand platonicien Gémiste Pléthon. Issu d'une noble et ancienne famille, il fut envoyé à Venise, vers 1393, par l'empereur Manuel Paléologue pour demander des secours contre les Turcs; lorsqu'il fut revenu chez lui, la ville de Florence l'invita (mars 1396) à venir enseigner la grammaire et les lettres grecques, cum salario, florenorum centum quolibet anno, desex mensibus in sex menses persolvendo. II s'y rendit cette même année, devant professer pendant dix ans; mais en 1400, l'empereur lui-même étant venu à Milan, Chrysoloras alla le rejoindre dans cette ville, où il ouvrit une école; peut-être enseigna-t-il aussi à Pavie. En 1404, nous le voyons, après un court séjour à Rome, ambassadeur de l'empereur à Venise, probablement aussi à Londres, vers 1405. Il vint sûrement à Paris en 1408, comme le prouve une note de sa main, écrite sur un manuscrit contenant les oeuvres attribuées à Denis l'Aréopagite, actuellement conservé au musée du Louvre. Il semble qu'il fut, peu de temps après, chargé par le pape Alexandre V d'une mission à Constantinople, près du patriarche Matthieu. De retour à Rome, il vécut auprès du pape Jean XXIII, qui l'envoya, avec les cardinaux Antoine de Chalant et Francesco Zabarella, près de l'empereur Sigismond (1413), pour s'entendre avec lui sur le lieu de réunion du concile général demandé par ce prince. On choisit la ville de Constance; Chrysoloras s'y rendit vers la fin de 1414, et y mourut d'une fièvre pernicieuse. Son principal ouvrage est une grammaire grecque intitulée Erotemata, qui ,jouit d'une grande faveur et eut rapidement plusieurs éditions dès la fin du XVe siècle; la première est, suivant toute vraisemblance, de 1484. Chrysoloras laissa, en outre, plusieurs opuscules, parmi lesquels une Comparaison entre l'ancienne Rome et la nouvelle (Constantinople), adressée sous forme de lettre à Jean Paléologue, et quelques lettres adressées à ses disciples, Leonardo Bruni d'Arezzo, Guarini de Vérone, etc.; plusieurs ont été publiées. Il traduisit en latin l'Odyssée et la République de Platon. (M. Beaudouin). | |
| Chrysoloras (Demetrios), écrivain grec du XVe siècle, né à Thessalonique, fleurit vers 1430 (La Grèce au Moyen âge). Philosophe, théologien, astronome, il fut recommandé par Jean Cantacuzène l'empereur Manuel Paléologue, qui le chargea de plusieurs missions importantes, et dont il devint l'ami; la Bibliothèque nationale (n° 1191) et la Bodléienne conservent un recueil d'une centaine de lettres adressées par lui au souverain. Il prit une part active aux querelles religieuses entre Grecs et Latins, et dans plusieurs ouvrages de polémique, qui nous sont conservés, il combattit les partisans de saint Thomas d'Aquin et défendit sur la procession du Saint-Esprit les théories de Nilos Cabasilas. On possède encore de lui plusieurs lettres adressées à des évêques italiens, et un éloge de saint Demétrius. (Ch. Diehl). |