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La Syrie antique |
Deux caractéristiques géographiques dominent toute l'histoire de la Syrie. En premier lieu, sa constitution en étroite bande de terrain resserrée entre la Méditerranée et le désert, offrant la seule voie terrestre pour passer d'Afrique en Asie. De tout temps les troupes égyptiennes et celles des empires asiatiques y font irruption et s'y livrent de mémorables combats à Mageddo, à Qadesh, à Issus, à Nizib. Le sort de la Syrie est lié à la fortune des armées étrangères. En second lieu, la nature montagneuse de cette zone habitée rend les communications si difficiles - de bonne heure la navigation dut y suppléer - que le pays se morcelle à l'infini et que dans sa continuelle vassalité il conserve, sous une légion de principicules, une autonomie proportionnée à l'éloignement et à la faiblesse du pouvoir central. Ces petits Etats sont en lutte perpétuelle, et chaque tribu ou famille rivale fait appel à l'étranger. Jamais le pays ne trouve un centre qui permette à ses éléments de s'unir, jamais les divers groupes ethniques ne fusionnent. Les domination égyptienne et assyrienne. Les routes que pouvait suivre une armée venant du Sud étaient : 1° en passant le Jourdain près de Beisân et se dirigeant par la plaine du Haurân sur Damas; 2° de la plaine de Megiddo (Ibn el-Amir) gagnant Damas par Banias : de Damas on pouvait atteindre Homs, soit par la vallée du Barada et Baalbek, soit par Yabroûd; 3° de la plaine de Megiddo suivant la côte par Tyr, Sidon (Saïda), Beyrouth - stèles commémoratives du Nahr el-Kelb - Tripoli d'où l'on continuait soit sur Arad, suit sur Homs, Hamah, Alep et l'Euphrate que l'on pouvait franchir aux gués de Carchemis et de Thapsaque. Les routes accoutumées des armées devenaient en temps de paix des routes de caravanes sur lesquelles s'échelonnaient d'importantes places de commerce : les religions et l'art se diffusaient par les mêmes voies. La mer doublait les routes souvent pénibles et peu sûres. Avec les annales égyptiennes et assyro-babyloniennes, les peintures des monuments égyptiens sont une mine inestimable de renseignements. On y voit le costume syrien régi par la mode chaldéenne. Les moeurs syriennes étaient si bien réglées sur celles de Mésopotamie que les princes syriens, même sous la domination égyptienne, continuaient à s'entourer de scribes maniant l'écriture cunéiforme : les chancelleries syriennes correspondaient en assyrien avec le suzerain égyptien, tout en essayant de se plier aux règles du protocole des bords du Nil. La découverte des tablettes de Tell el-Amarna (Egypte) a jeté sur ces rapports la plus vive lumière. La religion syrienne était aussi modelée sur celle de Chaldée. Les dieux locaux étaient en général désignés par les termes de Baal (maître) ou Melek (roi) suivis du nom de lieu. Les noms spécifiques étaient ceux de Shamash, le soleil, de Rashouf, représentant l'éclair et la foudre, de Dagon, etc. Aux dieux correspondaient des déesses proclamées Baalat (maîtresse) ou Milkat (reine) on portant le terme générique d'Astarté, ou les noms spécifiques d'Anat, de Qodshou, etc. Les cultes agraires locaux se mêlaient aux cultes planétaires tels que la Chaldée les avait définis, et si les Syriens n'élevaient pas les hautes tours, les ziggourat chaldéennes, c'est que la nature leur offrait à souhait de hautes montagnes et des pics imposants comme demeures de leurs dieux. Toutmès Ier (XVIIIe dynastie) inaugure la série des conquêtes égyptiennes en Syrie et dresse aux bords de l'Euphrate une stèle qui fixait la limite de son empire Gaza, Mageddo, Qadesh, Carchemis avaient été ses principales étapes. Toutmès II remporte une victoire mémorable, à Mageddo. Il revient à plusieurs reprises en Syrie, poussant jusqu'au Naharaina, dévastant la côte et châtiant l'orgueilleuse Qadesh sur l'Oronte. Ses successeurs n'eurent pas de peine à maintenir leur autorité en Syrie. Les tablettes de Tell el-Amarna nous donnent un tableau très précis de la situation politique au temps d'Amenophis III et Amenophis IV. Les formules d'obéissance et de soumission sont d'autant plus humbles que les lettres émanent d'un prince plus voisin de l'Egypte. La raison habituelle de ces missives est une demande de secours : le prince syrien implore l'intervention de Pharaon contre un rival qu'il accuse de trahir le maître. Il joint à sa lettre des protestations de dévouement et souvent des présents qu'il énumère avec soin : taureaux, servantes, parfois une de ses filles. Il s'engage à défendre les caravanes passant par ses Etats; mais il fait appel aux troupes égyptiennes et insinue qu'il manque d'or. Il termine en se prosternant « sept et sept fois, de la poitrine et du dos » devant le « roi son maître, le fils du Soleil ». Dans le chaos des luttes que soutiennent les uns contre les autres les petits potentats syriens, on démêle la préoccupation chez les princes de l'intérieur, particulièrement chez ceux de la vallée de l'Oronte et de la Békaa, de s'emparer d'un débouché sur la mer. Aussi les villes de la côte s'unissent-elles dans une sorte de confédération qui constitue la Phénicie. Les tablettes de Tell el-Amarna nous montrent les rois de la côte ligués contre Abdachirti et son fils Azirou, rois des Amorrhéens établis sur le haut et moyen Oronte, qui cherchaient à s'emparer d'un port de la côte, en particulier de Simyra. Azirou finit par atteindre son but et évite la colère de Pharaon en lui promettant de tenir tête aux Hittites. Ces derniers s'avançaient en effet en Syrie. Dès le début de la XIXe dynastie égyptienne ils occupent la vallée de l'Oronte jusqu'y compris Qadesh. Ils rompent ouvertement avec l'Egypte sous Ramsès II qui les défait, dans une bataille célèbre, sous les murs de Qadech. Mais il fallut encore plusieurs campagnes pour amener ce peuple à composition et pour signer avec son roi un traité où ce dernier apparaît sur un pied de parfaite égalité avec Pharaon : la Syrie était partagée entre les deux puissances, la frontière passant au Sud de l'Eleuthère et de Qadesh. Peu après, l'empire hittite fut ébranlé par une invasion de populations asiatiques et égéenes (les "Peuples de la Mer"). La puissance assyrienne se manifeste en Syrie sous Tiglatphalasar Ier. Dans les siècles qui suivent, les Israélites entrent en contact avec les princes de Damas. Cette ville, où dominaient les Araméens, devient le centre d'un royaume important sous Rézôn, tandis que la région du bas Oronte et d'Alep formait un royaume assez vaste : le Patinou. Au Nord, le royaume de Samal était encore dans la sphère d'influence de l'Araméen, des coutumes et de la religion babyloniennes. Les Hittites, dont la puissance était fort réduite, touchaient à l'Euphrate avec Carchemis comme grande place forte. Tous ces Etats et la Phénicie du Nord reconnaissent la suzeraineté assyrienne, au moins depuis les conquêtes d'Assurnasirabal (885-860) qui pénétra en Syrie jusqu'à l'Eleuthère. Salmanassar III, son successeur, entama la lutte contre Damas, mais ne réussit pas à rompre sa résistance. Cependant, quand le roi de Damas, Adadidri, fut mis à mort et remplacé par Hazaël, Salmanassar parvint à réduire ce royaume à la seule ville de Damas, et ses alliées Hamah et Arad payèrent de nouveau tribut à l'Assyrie. Israël resta longtemps dans une semi-dépendance vis-à-vis de Damas et ne reprit le dessus que sous Jéroboam II (803 et suivant). Dans la Syrie du Nord, Arpad prend la première place. Tiglatphalasar III détruisit le royaume de Damas. Dans cette dernière ville, qui tenait en échec l'Assyrie depuis plus d'un siècle, le puissant monarque reçut l'hommage d'Akhaz, roi de Juda, de nombreux princes syriens et chefs du désert. Damas et sa province furent désormais gouvernées par un fonctionnaire assyrien. Par la suite, sous Sargon II, vers 720, Hamah devient le centre de la révolte qui rallie Arpad, Simyra, Arad, Damas et Samarie. Les armées assyriennes comptèrent une victoire de plus : Hamah fut pillée et démantelée, son roi écorché vif. Quand Sennachérib, en 702, alla châtier Tyr et Juda où régnait Ezéchias, il reçut l'hommage de tous les princes de Syrie. Sous Asarhaddon qui s'empara de l'Égypte, la Syrie fut plus soumise que jamais : le monarque assyrien put faire graver tout à loisir au Nahr el-Kelb comme à Zindjerli des stèles affirmant sa puissance. Assurbanabal n'eut guère a réprimer que l'indépendance de Yakinlou, roi d'Arad, qui fut remplacé par son fils Azibaal. Avec Nechao II, les troupes égyptiennes reparaissent en Syrie (608); mais elles ne peuvent soutenir, près de Carchemis, le choc des Babyloniens commandés par Nabuchodonosor. Ce dernier s'installa à Riblah sur l'Oronte pour de là diriger une armée sur Tyr (stèle du Ouâdi Brissa) et une autre contre Juda. A l'époque perse, la Syrie et la Phénicie furent englobées dans la satrapie d'Arabayâ. Il faut signaler, sous Artaxerxès III Okhos, le soulèvement de la Phénicie, décidé dans un conseil des diverses cités, tenu à Tripoli : Okhos frappa Sidon, centre de la révolte, et toute la Syrie se soumit. L'époque séleucide. Pendant toute la période où l'influence hellénique prévalut en Asie occidentale, c.-à-d. d'Alexandre à Mohammed, pendant dix siècles, la Syrie dut à sa situation un rôle de premier ordre; c'était la route de la mer hellénique vers Babylone et l'Iran. Le centre de la vie politique, commerciale et industrielle de l'Asie antérieure, porté par Séleucus des bords de l'Euphrate et du Tigre aux rives de l'Oronte, ne fut reporté sur le Tigre qu'à l'époque des Abbassides. Cette révolution fut l'oeuvre de Séleucus. Le 1er octobre 312, il avait fondé son empire, composé d'abord de la Haute-Asie avec Babylone pour capitale. Bientôt il cède le bassin de l'Indus à Chandragoupta et s'oriente vers l'Ouest. La bataille d'Ipsus lui donne la Syrie et la moitié de l'Asie Mineure jusqu'à la Phrygie (302) ; il place alors sa capitale dans la cité nouvelle d'Antioche, sur l'Oronte, afin d'assurer ses communications avec le monde hellénique qui demeure sa base et son réservoir de soldats et d'agents, et d'être à portée des monarchies rivales d'Egypte et de Thrace (et Macédoine). A la fin de sa vie, il s'empare du reste de l'Asie Mineure et de la Thrace ; lorsqu'il tombe sous le couteau de Ptolémée Kéraunos (281), il avait presque reconstitué l'empire d'Alexandre et des Achéménides : il possédait le massif de l'Iran et des quatre bassins qui l'entourent, Pendjab, Transoxiane, Arménie, Mésopotamie, seul le premier lui manquait ; il y joignait les pays de la Méditerranée, Asie Mineure et Syrie. Mais cet empire, divisé en 72 satrapies, n'était pas homogène; aux anciennes nationalités : Perses, Bactriens, Babyloniens, Syriens, venait se superposer l'hellénisme, seul élément d'unité, mais trop faible pour absorber tous les autres à la fois. On pouvait concevoir un royaume gréco-perse, comme se fit sur le Nil un royaume gréco-égyptien, et plus loin un royaume gréco-bactrien, mais la tâche était plus ardue dans ce pays continental. Les Séleucides se contentèrent d'un Etat gréco-syrien. Dans leurs armées bigarrées, où figurent côte à côte des Macédoniens, des Grecs, des Thraces, des Lydiens, des Ciliciens, des Perses, des Arabes, des nomades turcs, le noyau était hellène, formé de mercenaires et du contingent des cités grecques. Séleucus, continuant la politique d'Alexandre, a été le propagateur très actif de l'hellénisme, un fondateur de cités. Par ces fondations qu'il multiplia surtout en Syrie, la vie hellénique fut introduite en Asie; autour rayonnèrent la langue et la civilisation du peuple conquérant. La Syrie se couvrit de monuments grecs, et, au temps de l'Empire romain, la langue grecque se parlait à côté de celle du pays; Antioche fut comme Alexandrie une ville grecque; mais les centres commerciaux de l'intérieur, Damas, Palmyre, subirent aussi cette influence. Le centre de la monarchie séleucide fut la Syrie septentrionale qui devint une sorte de Macédoine asiatique; on groupe souvent, sous l'appellation commune de Séleucide, ses quatre satrapies d'Antioche, Séleucie, Apamée et Laodicée. La transformation, à peu près accomplie dans cette contrée, ne put se faire dans les pays montagneux et désertiques de l'Iran, où les colonies grecques ne furent guère que des points d'appui politiques et militaires; par contre, en Asie Mineure, où l'hellénisme était déjà implanté sur les rivages et accepté par les dynastes voisins, il opposa aux Séleucides son obstiné particularisme. Cités autonomes et dynasties locales furent également réfractaires à l'unité. Dans l'ensemble de la monarchie, les nationalités multiples ne purent s'amalgamer; l'entente réalisée en Egypte était ici impossible, jamais les Séleucides ne furent pour leur empire des souverains nationaux ; ils ne le furent quelque peu que dans la Syrie, et leur domination finit par se réduire à cette région. Leur régime étant la monarchie absolue, à l'asiatique, le pouvoir du souverain reposait sur la force matérielle, armée et trésor, et sur le concours des groupements autonomes, cités grecques et peuples vassaux, assez dociles tant qu'on ménageait leur religion. De l'empire achéménide l'Inde et l'Egypte s'étaient détachées; en Médie, Atropatène, une principauté perse, s'était constituée; en Arménie, le satrape perse, réinstallé après la mort d'Alexandre, avait été remplacé par une dynastie locale; de même dans les hauts pays du Pont, adossé au massif arménien, et dans la Cappadoce remplie d'Etats sacerdotaux (Comana, Benasa, Tyane, etc.); sur le littoral septentrional de l'Asie Mineure, les républiques grecques de Sinope, Tios, Amisos, Héraclée; sur le front oriental, celles de la vieille Ionie; au midi, la fédération lycienne; sur la plupart de ces cités, sur ces princes montagnards, la suzeraineté des Séleucides ne fut guère que nominale. Lorsque Antiochus Ier, prit la place de Seleucus il eut à lutter partout contre des soulèvements; au Nord-Ouest de l'Asie Mineure, Héraclée et le roi de Bithynie le tiennent en échec; le gouverneur de Pergame, qui a conservé le trésor de Lysimaque, se rend indépendant; les Galates, après avoir dévasté la Macédoine, se jettent sur l'Asie; les grandes villes du littoral réclament leur liberté; elles ont l'appui de l'Egypte qui, par sa flotte, est maîtresse de la mer; Ptolémée II revendique la Syrie méridionale au nom d'un partage conclu après la bataille d'Ipsus, et il s'en empare jusqu'à Damas. Antiochus fait la part du feu; il traite avec Antigone, lui laissant la Macédoine; il reconnaît la liberté des villes helléniques; il traite avec Nicomède de Bithynie et probablement avec les dynastes du Pont et de Cappadoce; il bat les Galates et les cantonne au centre de la péninsule, dans les vallées supérieures de l'Halys et du Sangarius, créant le long de ces districts une série de colonies militaires pour les y contenir. Il n'a plus alors affaire qu'à l'usurpateur de Pergame et à l'Egypte. La guerre de Syrie, ou il reprend Damas, se termine par la paix générale. Vers 262 le monde hellénique semble atteindre un régime à peu près stable. Trois grandes puissances se sont constituées et se font équilibre : Egypte, Macédoine, Syrie. La Syrie adopte une politique conservatrice que lui imposent sa composition hétérogène et la multiplicité de ses ennemis. Elle se contente d'une suzeraineté assez élastique sur les petits Etats de Pont, Cappadoce , Bithynie, Galatie, la fédération lycienne, les grandes cités de Rhodes, Byzance, Héraclée. Elle maintient encore la subordination de la Haute-Asie et développe les transactions commerciales. Les Séleucides s'appuient sur les villes libres pour résister à la grande puissance maritime des Lagides. Mais ils ne maintiennent leur autorité qu'à la condition de ne presque pas l'exercer. Les nations réunies par la conquête perse reprennent peu à peu leur indépendance, tandis que les rois de Syrie s'épuisent dans la lutte contre l'Egypte. Sous le faible Antiochus II (261-246), la crise éclate. Il prend possession de la Thrace méridionale, mais l'Egypte intervient. Elle lui enlève toutes les côtes : Cilicie, Pamphylie, Ionie, jusqu'à Ephèse; Antiochus ne peut résister qu'en affranchissant les villes d'Ionie, mais Ptolémée Philadelphe conserve la Lycie et la Carie (248). L'Egypte a pris le dessus, la monarchie séleucide se décompose : la Bactriane se détache, puis les Parthes, peuple turc iranisé, se soulèvent et fondent un nouveau royaume (250). Antiochus II, épouse Bérénice, fille de Ptolémée Philadelphe; il est empoisonné par sa première femme Laodice qui, d'accord avec le parti national, égorge l'enfant de Bérénice, puis la reine même, et provoque ainsi la troisième guerre de Syrie. Ptolémée III, vengeur de sa soeur, conquiert la Syrie, la Babylonie, la Susiane, la Perse, les côtes de l'Asie Mineure; Séleucus est réfugié en Phrygie, tandis qu'en Silicie, Laodice s'efforce de faire un apanage à son fils cadet, Antiochus Hiérax. Les cités grecques se déclarent pour Séleucus, la Syrie hellenisée du Nord prend les armes en sa faveur; il réoccupe aisément la Mésopotamie, mais est battu par les Galates alliés de son frère et contraint de lui céder l'Asie Mineure jusqu'au Taurus. L'empire est ainsi divisé lors de la paix générale de 239. Séleucus II se tourne vers l'Orient, où il restaure une autorité nominale dans les satrapies d'Asie, Arachosie, Perse et Médie; puis il reprend contre son frère une lutte confuse et acharnée où, l'un après l'autre, ils succombent en combattant les Galates et Attale de Pergame. Séleucus III est assassiné au moment où son oncle Achaeus reconquiert l'intérieur de l'Asie Mineure. Son frère Antiochus III le Grand, jusque-là vice-roi de Babylone, lui succède (223-187). Il restaure le prestige des Séleucides, reprend l'Asie Mineure à Achaeus rebelle, comprime Mulon, révolté en Médie, inflige aux Parthes un échec. Après une première tentative infructueuse en 217, il reprend à l'Egypte la Coelésyrie et la Palestine, avec l'aide des Juifs (198), puis les rend nominalement en 193 à titre de dot de sa soeur Cléopâtre. L'arrivée des Romains. Un régime nouveau s'établit alors pour des siècles; les incursions des Parthes sont repoussées, notamment en 40 av. J.-C., et les riches populations agricoles et commerçantes jouissent enfin de la paix. Leur histoire se confond avec celle de l'Empire romain. La bataille d'Actium (31) eut une telle répercussion en Syrie, qu'un grand nombre de villes, principalement de la côte, adoptèrent cette date comme point de départ d'une nouvelle ère. Sous la suprématie romaine, des dynasties locales subsistèrent plus ou moins longtemps : en Judée jusqu'en 44 ap. J.-C.; à Damas jusqu'en 105 ap. J.-C.; à Palmyre, à Abila jusque vers 70; à Emèse jusque sous Caracalla; à Chalcis jusque sous Domitien. Dans le cours du second siècle, la Syrie comprenait : la Grande Syrie, métropole Antioche (à laquelle Septime Sévère substitua Laodicée) et la Phénicie, métropoles Tyr, Damas, Émise et Palmyre. Depuis Dioclétien, les divisions sont :1° Syrie I ou Coelésyrie, capitale Antioche; 2° Syrie Il ou Salutaire, cap. Apamée; 3° Syrie d'Euphrate, cap. Hiérapolis; 4° Phénicie maritime, cap. Tyr; 5° Phénicie ad Libanum, cap. Emèse, villes principales Damas et Palmyre. La Syrie retombe sous la domination asiatique par l'invasion de Khosroës, roi des Perses (611), qui prépare la conquête arabe (635-638). Elle appartient désormais au monde musulman. (R. Dussaud). |
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