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Quand
São Tomé fut découverte, le 21 décembre 1471, par João de Santarem
et Pedro d'Escobar, elle n'avait pas un seul habitant. Alvaro de Caminha
en commença le peuplement en 1493. PrÃncipe suivit en 1500. Les Portugais
ont introduit la culture de la canne à sucre, exploitant le climat tropical
des îles et ont transformé São Tomé en un centre majeur de production
de sucre. Le travail des plantations demandait beaucoup de main-d'oeuvre,
des esclaves, tout d'abord, puis "travailleurs libres" ou ferros
(esclaves libérés) enrôlé sur la côte de Krou (La
Côte des Graines), au Dahomey, sur
le plateau de Novo Redondo, et même en Inde.
Des esclaves arrivés lors de l'échouage en 1520 sur les écueils des
Sete Pedras (d'après Ernesto de Vasconcellos) d'un navire en provenance
de l'Angola ont également laissé une descendance,
que l'on a appelée les Angolares. Ces Angolares furent confinés
au Sud de l'île, dans le pays peu cultivé, dit Santa Cruz dos Angolares,
où ils ont continué de parler la langue de leurs ancêtres, qui appartient
au groupe des langues bantoues.
Au XIXe
siècle, la production de sucre a diminué à cause de la concurrence des
Amériques, notamment du Brésil, mais São
Tomé a ensuite adopté la culture du café et du cacao ( le cacao jusqu'Ã
300 m d'altitude; le café, surtout entre 300 et 800 m), pour devenir l'un
des plus grands producteurs mondiaux de cacao au début du XXe
siècle.
Au fil du temps,
les esclaves ont organisé plusieurs révoltes contre leurs conditions
de vie horribles, bien que la plupart aient été brutalement réprimées.
L'esclavage ait été officiellement aboli en 1876, mais les conditions
de travail dans les plantations restaient extrêmement dures, et les travailleurs
étaient souvent traités comme des quasi-esclaves. Au début du
XXe siècle, des mouvements de protestation
contre les abus coloniaux ont commencé à se former, mais ce n'est qu'après
la Seconde Guerre mondiale que
la pression pour l'indépendance a réellement pris de l'ampleur. En 1953,
le massacre de Batepá (1953), où des centaines de Santoméens ont été
tués par les colons portugais lors d'une répression violente, a galvanisé
les sentiments anti-coloniaux et a été un tournant dans la lutte pour
l'indépendance.
Sous l'influence
des mouvements de décolonisation en Afrique, des groupes nationalistes
santoméens ont intensifié leur lutte dans les années 1960 et 1970. Le
MLSTP (Mouvement de Libération de São Tomé et PrÃncipe) est devenu
la principale organisation nationaliste. Après la Révolution des Oeillets
au Portugal en 1974, qui a conduit Ã
la chute du régime dictatorial portugais, São Tomé-et-PrÃncipe a finalement
obtenu son indépendance le 12 juillet 1975, avec Manuel Pinto da Costa
comme premier président.
Après l'indépendance,
le pays a adopté un régime marxiste-léniniste sous la direction du MLSTP.
L'économie était centralisée, avec des nationalisations de grandes plantations
et d'entreprises. Le pays a rapidement fait face à des défis économiques
importants, avec des problèmes liés à la gestion des terres agricoles,
la dépendance à l'égard des aides étrangères, et une mauvaise gestion
économique. Cela a conduit à une pauvreté croissante et à un mécontentement
populaire. Sous la pression populaire et internationale, São Tomé-et-PrÃncipe
a adopté une nouvelle constitution en 1990, qui a instauré un système
multipartite et ouvert la voie à des élections libres.
En 1991, Miguel Trovoada,
un ancien Premier ministre exilé, est revenu au pays et a remporté les
premières élections présidentielles démocratiques. Ce fut le début
d'une alternance politique, marquée par une relative stabilité. Malgré
les réformes politiques, l'économie est restée faible, largement dépendante
de l'aide internationale et des revenus du cacao, sujettes à des fluctuations
des prix sur le marché mondial. La découverte de gisements pétroliers
dans les eaux territoriales de São Tomé-et-PrÃncipe au début des années
2000 a suscité de grands espoirs pour l'économie du pays. Cependant,
l'exploitation de ces ressources a été retardée par des disputes avec
le Nigeria sur la zone économique conjointe, ainsi que par des problèmes
de transparence et de gestion.
Entre 1995 et 2003,
le pays a connu une série de coups d'État ou de tentatives de coups d'État
(1995, 2003), ainsi que de fréquents changements de gouvernement. La tension
entre le président et le parlement a souvent conduit à des crises politiques.
Malgré l'instabilité, São Tomé-et-PrÃncipe a maintenu un engagement
envers le processus démocratique, avec des élections régulières. En
2012, trois partis d'opposition se sont regroupés dans un vote de censure
pour faire tomber le gouvernement majoritaire de l'ancien premier ministre
Patrice Trovoada, mais en 2014, les élections législatives l'ont réélu.
Le Président Evaristo Carvalho, du même parti politique que le premier
ministre Trovoada, a été élu en septembre 2016. Le premier ministre
Trovoada a démissionné fin 2018 et a été remplacé par Jorge Bom Jesus.
Carlos Vila Nova a été élu président en septembre 2021.
Le pays a essayé
de diversifier son économie en se tournant vers le tourisme, mais les
résultats ont été mitigés en raison des infrastructures limitées.L'archipel
reste fortement dépendant de l'aide internationale. Des partenaires comme
le Portugal, l'Union européenne et des
organisations internationales jouent un rôle important dans le financement
des projets de développement. |
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