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L'île
de Sainte-Lucie a d'abord été peuplée par les Arawaks, une population
amérindienne, qui s'y seraient installés autour de 200 après JC. Vers
l'an 800, ils furent chassés ou absorbés par les Caribs, un autre groupe
amérindien qui domina la région à l'époque de l'arrivée des Européens.
Les Caraïbes appelaient l'île Iouanalao, c'est-à -dire l'île des iguanes.
Les premiers contacts européens avec Sainte-Lucie sont attribués
aux Espagnols, bien que Christophe Colomb n'ait pas atteint l'île lors
de son premier voyage. Il est possible que les Espagnols aient aperçu
l'île au début du XVIe siècle, mais
c'est aux Français et aux Anglais, qui ont revendiqué Sainte-Lucie tour
à tour, que l'on associe son exploration et sa colonisation.
La première tentative
de colonisation britannique dès 1605 a échoué lorsque les Caraïbes
ont attaqué les colons. Sainte-Lucie a ainsi été difficile à coloniser
en raison de la résistance des populations locales. À partir de cette
époque, l'histoire de Sainte-Lucie a été marquée par de fréquentes
luttes entre les puissances coloniales européennes, notamment la France
et la Grande-Bretagne. L'île a changé
de mains entre ces deux puissances 14 fois au total. En 1650, les Français,
sous la direction de deux aventuriers français, François Levasseur et
De Rousselan, s'installent à Sainte-Lucie et fondent une colonie. En 1660,
un traité de paix est signé entre les Français et les Caraïbes, permettant
aux colons français de prendre le contrôle de l'île. Pendant tout le
XVIIIe siècle, Sainte-Lucie est encore
passée plusieurs fois sous domination britannique et française, chaque
pays voyant l'île comme une position stratégique en raison de sa situation
au coeur des Caraïbes et de ses ports naturels. Le Traité de Paris en
1814 met fin à ces changements fréquents en cédant définitivement l'île
à la Grande-Bretagne.
Sous les régimes
coloniaux, Sainte-Lucie s'est développée comme une colonie de plantation,
axée principalement sur la production de sucre. Pour répondre aux besoins
en main-d'oeuvre, les colons ont importé des milliers d'esclaves
africains, comme dans de nombreuses autres colonies des Caraïbes. Ces
esclaves travaillaient dans les plantations de canne à sucre dans des
conditions très dures. L'esclavage a été aboli dans l'Empire britannique
en 1834, mais l'économie de l'île a continué de dépendre largement
de l'agriculture, avec des travailleurs anciennement esclaves devenus des
ouvriers agricoles. La Grande-Bretagne a maintenu son contrôle sur l'île.
Sainte-Lucie a été
intégrée dans diverses fédérations britanniques pour administrer ses
colonies des Caraïbes, notamment les Îles du Vent. En 1924, l'île a
obtenu son premier conseil législatif partiellement élu, un signe d'une
certaine autonomie, bien que le pouvoir réel soit resté entre les mains
des colons britanniques. Comme de nombreuses autres colonies britanniques,En
1958, Sainte-Lucie a rejoint la Fédération des Indes occidentales, une
tentative d'unification des colonies britanniques des Caraïbes, mais cette
fédération a échoué et s'est dissoute en 1962. En 1967, Sainte-Lucie
a obtenu le statut d'État associé avec la Grande-Bretagne, ce qui signifiait
qu'elle gérait ses propres affaires internes tandis que le Royaume-Uni
était encore responsable de sa défense et de ses affaires étrangères.
Le 22 février 1979,
Sainte-Lucie a accédé à l'indépendance au sein du Commonwealth. John
Compton, leader du Parti uni des travailleurs (United Workers' Party),
est devenu le premier Premier ministre du pays indépendant. Sainte-Lucie
a ensuite connu des périodes de stabilité et de développement, avec
une économie de plus en plus axée sur le tourisme, l'agriculture (notamment
la production de bananes), et des industries légères. Le pays a vu une
alternance régulière entre les deux principaux partis politiques : le
Parti travailliste de Sainte-Lucie (SLP) et le Parti uni des travailleurs
(UWP). Compton, qui avait conduit le pays vers l'indépendance, a joué
un rôle politique majeur jusqu'à sa mort en 2007.
Aujourd'hui, Sainte-Lucie
est une démocratie stable, avec une économie en croissance, largement
dépendante du tourisme. Le pays est également remarquable pour ses paysages
naturels spectaculaires, notamment les Pitons, deux montagnes volcaniques
inscrites au patrimoine mondial de l'Unesco. |
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