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Le
Panama,
dont la côte a été explorée dès 1502
par le navigateur Rodrigo de Bastidas, n'a d'abord été, à
partir de 1519, sous le nom d'Istmo (= Isthme) qu'une partie de
la vice-royauté espagnole de Nouvelle Andalousie, puis de Nouvelle-Grenade,
qui comprenait en outre les républiques actuelles de Colombie,
du Vénézuela et de l'Equateur.
En 1810, cette colonie se souleva, forma en 1819 la république de
Colombie (ou Grande Colombie); mais, de 1829 à 1831, l'Équateur
et le Vénézuéla s'en séparèrent. L'ensemble
formé par la Colombie et le Panama actuels prit alors le nom de
République de Nouvelle-Grenade. En 1855, le département de
l'Isthme changea de statut en devenant l'Etat indépendant de Panama,
tout en restant une dépendance de Bogota.
En vertu de la nouvelle constitution proclamée en 1865, Panama fit
ainsi partie de ce qu'on appelait désormais les Etats-Unis de la
Colombie, substitués à la république de la Nouvelle-Grenade.
C'est vers cette époque que le percement d'un canal entre l'Océan
Atlantique
et l'Océan Pacifique
a commencé à être étudié sérieusement.
- Les canons de l'ancienne forteresse de Portobelo, au Panama. L'idée première du canal remontait à la domination espagnole; Humboldt en avait étudié la possibilité au début du XIXe siècle, et l'inauguration en 1855 d'une ligne de chemin de fer inter-océanique la remit à l'ordre du jour. Mais c'est seulement en 1875, avec Ferdinand de Lesseps, qu'on essaya de réaliser l'entreprise. Les difficultés très grandes présentées pour l'établissement du canal dans un terrain montagneux amenèrent la déconfiture financière de la Société du canal. Celle-ci fut dissoute en 1889 et, l'année suivante, les travaux furent abandonnés. Ils ne reprendront que dix ans plus tard sous l'égide des Etats-Unis. Le canal sera inauguré en 1914. Mais entre-temps le Panama aura pris sa complète indépendance vis-à-vis de la Colombie, en devenant un Etat souverain. C'est le 3 novembre
1903 qu'éclata, avec le soutien des Etats-Unis,
le soulèvement qui allait amener la formation de ce pays en Etat.
D'accord avec les officiers de la garnison, quelques habitants capturèrent
par surprise le gouverneur colombien Obaldia et les commandants des forces
militaires et navales de l'isthme. Seule, une canonière, le Bogota,
lança quelques obus sur la ville, mais elle cessa le feu devant
la riposte des forts. Le lendemain fut proclamé l'acte d'indépendance
et un ministère fut constitué. Le 5 novembre, le nouveau
gouvernement fit savoir au gouvernement des Etats-Unis qu'il était
à même d`assumer les charges d'une puissance indépendante.
Le 6, un Français, Philippe Bunau-Varilla, était nommé
ministre plénipotentiaire de la République à Washington
le 13, il fut reçu par le président Roosevelt.
Dès le 7, le consul des Etats-Unis était entré en
relations officielles avec le gouvernement de Panama.
L'Isthme de Panama et le tracé du canal en 1900. (cliquez sur l'image pour l'agrandir). Cette révolution
était depuis longtemps prévue car d'incessantes rébellions
attestaient, depuis un demi-siècle, l'état d'insubordination
de l'Isthme et la divergence de vues et de sentiments entre ce département,
où résidaient des commerçants étrangers, et
la Colombie continentale peuplée
d'Indiens et de créoles, pays enlisé dans ses archaïsme,
ayant à sa tête un gouvernement militariste et clérical.
Mais, de fait la tentative des citoyens de Panama eût été
vaine sans l'appui des États-Unis.
Le rejet par le congrès de Bogota du
traité Hay-Herran, qui devait rendre possible l'achèvement
du canal, outra les Nord-Américains. Il est à remarquer que
le mouvement séparatiste suivit ce vote de peu de jours. Les États-Unis
sont intervenus pour protéger au besoin leurs nationaux, mais si
rapidement que cette intervention semblait concertée d'avance, et
ce sont eux qui ont de suite mené toutes les affaires de l'isthme.
Le nouvel État s'empressa de déclarer qu'il respecterait
les droits de la compagnie française de Panama et la France
le reconnut le 18 novembre; les autres puissances firent de même.
Les ruines de l'ancienne prison de l'île de Coiba au Panama. L'île entière fut autrefois une colonie pénitentiaire; elle est maintenant une réserve naturelle. Dès le 18
novembre, un traité signé entre la république de Panama
et les États-Unis par Hay et Bunau-Varilla, consacra la mainmise
des États-Unis sur le canal de Panama.
Les États-Unis garantissent l'indépendance de la République,
et moyennant une somme de 10 millions de dollars et une rente annuelle
de 250000 dollars, ils obtiennent l'occupation et l'exploitation à
perpétuité du canal et des territoires qui on dépendent,
y compris les îles qui se trouvent dans le port de Panama, avec les
mêmes pouvoirs que, s'ils étaient réellement souverains
sur ces zones terrestres et maritimes, Panama renonçant à
l'exercice de ces pouvoirs. Le traité fut ratifié à
Panama le 2 décembre 1903 et à Washington le 23 février
1904.
Vues du canal de Panama. Images : The World Factbook. La mort de Torrijos ouvre la voie à la prise du pouvoir par un nouveau dictateur, le général Manuel Noriega. Bien qu'il ait été un ancien collaborateur de la CIA, les relations entre Noriega et les États-Unis se dégradent rapidement. Noriega est accusé par son ancien pygmalion de trafic de drogue. Après un putsch manqué contre lui en 1988, et des élections perdues l'année suivante, le dictateur annule le scrutin et proclame l'État d'urgence, ce qui sert de prétexte en 1989 à une intervention américaine baptisée Juste Cause. Les marines capturent Noriega et l'emprisonnent aux États-Unis où il sera condamné en 1992 à 40 ans de prison. L'occupation du pays durera jusqu'en 1993. Dans l'intervalle, une vie politique parlementaire s'est organisée tant bien que mal. Guillermo Endara parvenu à la tête de l'État avec le soutien des États-Unis en 1989 a cédé sa place dix ans plus tard à Mireya Moscoso. Celle-ci s'emploiera dès 2000 à faire la lumière sur les crimes commis par les dictatures de Torrijos et de Noriega, elle va également mener une politique anti-corruption. Mais ses échecs économiques et la crise sociale qu'elle ne parvient pas à endiguer lui font perdre les élections en 2004. Omar Torrijos, le fils de l'ancien dictateur est élu à la présidence. En 2006, la population a approuvé par référendum le financement destiné à l'élargissement du Canal de Panama. Cet ambitieux programme d'expansion visant à plus que doubler la capacité du canal, en permettant davantage de transits et le passage de plus gros navires, a été réalisée entre 2007 et 2016. (NLI). |
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