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Histoire d'Oman
[Géographie d'Oman]
L'histoire d'Oman est connue depuis le début du Xe siècle, lorsqu'un chef de la tribu des Beni-Saméh-ben-Lavi le conquit au nom du calife Motadhed. On retrouve le fil de cette histoire au XVIe siècle quand Mascate, qui appartenait alors au roi d'Ormuz, fut occupée par Albuquerque  (1507). Les Portugais la perdirent ensuite en 1658. Les Persans en furent chassés à leur tour par des princes arabes de Sohar, de la dynastie des Saïd, en 1741. Ces Imams acquirent au XVIIIe siècle une grande influence par le nombre de leurs navires, l'étendue de leurs opérations commerciales et leur prestige religieux. 

De 1749 à 1780 régna Ahmed-ben-Said. Mais le principal sultan fut son petit-fils Seyid-Saïd (1805-1856), qui forma une grande flotte, conquit Zanzibar et la côte de Zanguebar, l'île de Socotra, enleva à la Perse les côtes du Mekran, les îles d'Ormuz, Kichm, Laredj, Bahreïn. En 1846, il conclut un traité de commerce avec la France. A sa mort, son empire fut divisé entre ses fils. Thoweïni eut l'Oman et les îles du golfe Persique, Mâdjid les possessions africaines, Amdjed les dépendances occidentales de l'Oman entre Barkah et le Katar avec Sohar, berceau de la dynastie.

Il s'ensuivit des guerres civiles, la scission de Zanzibar, une invasion des Wahhabites du Nedjed imposant de nouveau le tribut dont Seyïd s'était affranchi. L'Oman, bien qu'affaibli et privé des îles Bahreïn et des possessions persanes, demeurera la région la plus avancée de l'Arabie et sera compris dans l'arrangement franco-anglais de 1862 (abandonné pour Zanzibar), qui stipulait le respect réciproque de l'indépendance des territoires de l'Imam de Mascate. 

En fait, à partir de la guerre de Crimée, l'Angleterre s'est attribué une véritable hégémonie sur toutes les côtes du golfe Persique. En 1864, la France et l'Angleterre garantirent l'indépendance des États de Zanzibar et de Mascate. L'arbitrage de lord Canning, vice-roi des Indes, fixa définitivement les clauses du partage entre les souverains de Mascate et de Zanzibar. Le tribut de 40 000 couronnes, stipulé au profit du premier et à la charge du second, fut assumé en 1873 par l'Angleterre qui obtint ainsi une influence prépondérante. Mascate, à la mort de Saïd, furent partagés entre ses fils. Saïd Twain (Thoweïni) régna à Mascate; il eut pour successeurs Saïd Salim (1866), Saïd Turki (1874), auquel a succédé, en 1888, son fils, Saïd Feyçal. Ces princes n'auront qu'une autorité précaire en dehors de Mascate. Un prétendant, Abd-ul-Aziz, a longtemps inquiété Saïd Turki; en 1886, Saïd Turki, assiégé dans Mascate, dut recourir à l'aide des navires anglais. 

En 1889, Saïd Feyzal a dû réprimer la révolte d'Abd-ul-Aziz. A la même époque, les Wahhabites menacent aussi Mascate. En 1890, Ribot, ministre des affaires étrangères de la France, a fait connaître à la Chambre qu'en consentant à renoncer à défendre l'indépendance de Zanzibar, le gouvernement français maintenait la déclaration de 1862 en ce qui concerne Mascate. Un vice-consulat de France fut créé à Mascate en 1891. L'Angleterre y entretint un résident politique, dépendant du gouverneur général de l'Inde et fit usage de son influence en 1899 pour gêner la concession d'une station de charbon à BenderIssar accordée à la France. Une démonstration navale anglaise devant Mascate obligea le sultan à la révoquer, sauf à en donner une autre de moindre valeur.

Au fil du temps, la dépendance d'Oman vis-à-vis des conseillers politiques et militaires britanniques a augmenté, bien que le sultanat ne soit jamais devenu une colonie britannique. 

Saïd ben Taymour, sultan de Mascate entre 1932 et 1970, s'est attaché àe maintenir sa population à l'abri des influences extérieures, mais il a  été confronté à plusieurs crises etaux velléités séparatistes à peu près constante de différentes tribus de l'Oman, parfois soutenues par ses voisins, notamment, à partir de 1955, les rébellions dirigées dirigées par l'imam Ghàlib ibn Ali, qui dirigeait depuis Nizwa la communauté ibadite (chiite) majoritaire dans le pays, qui était soutenu par la plupart des pays arabes (en particulier l'Arabie saoudite et l'Égypte). 

Peu satisfaits de la situation les Britanniques poussent Saïd à quitter le pouvoir au profit de son fils, Qabous ben Saïd Al-Saïd. Installé sur le trône le 24 juillet 1970, celui-ci  vient à bout, en 1976, avec l'aide de troupes iraniennes, jordaniennes et anglaises, des séparatistes du FPLO (Front populaire de libération d'Oman), en rébellion dans le Dhofar depuis 1963, et qui bénéficient du soutien armé du Yémen du Sud communiste, de l'Égypte nassérienne et de l'URSS

Le vaste programme de modernisation du sultan Qabous a ouvert le pays au monde extérieur, et le sultan a donné la priorité aux liens stratégiques avec le Royaume-Uni et les États-Unis. La politique étrangère modérée et indépendante d'Oman s'est attachée à maintenir de bonnes relations avec ses voisins et à éviter les enchevêtrements extérieurs. Une certaine méfiance  demeure envers l'Arabie Saoudite, qui, en 1949, avait tenté de conquérir l'oasis de Buraïmi, potentiellement riche en pétrole, et qui reste soupçonnée de toujours vouloir se doter d'un accès direct à l'océan Indien. 

Inspirés par les Printemps arabes , ces soulèvements populaires qui ont secoué le Proche-Orient et l'Afrique du Nord à partir de janvier 2011, certains Omanais ont organisé des manifestations, appelant à plus d'emplois et d'avantages économiques, ainsi qu'à la fin de la corruption. En réponse à ces revendications, Qabous s'est engagé en 2011 à mettre en oeuvre des réformes économiques et politiques, telles que l'octroi de plus de pouvoir au corps législatif bicaméral d'Oman et l'autorisation d'élections directes pour sa chambre basse. (Ces élections ont eut eu lieu en novembre 2011). En outre, le sultan a augmenté les allocations de chômage, et, en août 2012, a publié une directive exigeant la mise en oeuvre rapide d'un plan national de création de milliers d'emplois dans less secteurs public et privé.

Dans le cadre des efforts du gouvernement pour décentraliser l'autorité et permettre une plus grande participation des citoyens à la gouvernance locale, Oman a organisé avec succès ses premières élections municipales en décembre 2012. Annoncés par le sultan en 2011, les conseils municipaux ont le pouvoir de conseiller la Cour royale sur la besoins des districts locaux dans les 11 gouvernorats d'Oman. Le sultan Qabous est décédé le 11 janvier 2020. Le même jour, son cousin, Haytham bin Tariq bin Taymour Al-Said, ancien ministre du Patrimoine et de la Culture, a prêté serment en tant que nouveau sultan d'Oman. 

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