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Avant
l'arrivée des Européens, la région qui correspond aujourd'hui à la
Guinée
équatoriale était habitée par divers groupes ethniques. Sur le continent,
les principaux groupes Ă©taient les Fang et les Bubi, ces derniers vivant
principalement sur l'île de Bioko (anciennement appelée Fernando Póo).
Les Fang, une population bantoue, migrèrent
progressivement du sud du Cameroun et
du Gabon vers la Guinée équatoriale. Ces
populations vivaient principalement de l'agriculture, de la pĂŞche et du
commerce local.
L'exploration europĂ©enne commence Ă la fin du XVᵉ siècle, lorsque les navigateurs portugais arrivent dans la rĂ©gion. En 1474, l'explorateur portugais Fernando PĂło (FernĂŁo do PĂł) dĂ©couvre l'Ă®le qui portera son nom. Les Portugais revendiquent alors la rĂ©gion, mais leur prĂ©sence reste limitĂ©e. En 1778, le Portugal cède les Ă®les de Bioko et d'AnnobĂłn ainsi qu'une partie du territoire continental (le Rio Muni) Ă l'Espagne par le traitĂ© de San Ildefonso, en Ă©change de territoires en AmĂ©rique du Sud. Cependant, l'Espagne ne commence Ă rĂ©ellement coloniser la rĂ©gion qu'au milieu du XIXᵉ siècle. L'Espagne consolide progressivement son contrĂ´le sur Bioko et le continent Ă partir de 1844. L'Ă®le de Bioko devient un centre de plantation, notamment de cacao, oĂą des travailleurs forcĂ©s ou contractuels venus d'Afrique de l'Ouest, principalement du Liberia, du Nigeria et de la Sierra Leone, sont employĂ©s. Cette exploitation intensive de ressources naturelles et de main-d'oeuvre marque durablement l'Ă©conomie de la rĂ©gion. Sur le continent, dans la rĂ©gion du Rio Muni, l'Espagne Ă©tablit son autoritĂ© au dĂ©but du XXᵉ siècle après des rĂ©sistances locales de la part des populations Fang. Ă€ partir des annĂ©es 1950, avec la dĂ©colonisation croissante en Afrique, un mouvement nationaliste Ă©merge en GuinĂ©e Ă©quatoriale. En 1959, l'Espagne rĂ©organise ses territoires africains et fait de la GuinĂ©e Ă©quatoriale une province espagnole, donnant ainsi aux habitants un statut similaire Ă celui des Espagnols mĂ©tropolitains. Cependant, cette mesure ne rĂ©pond pas aux aspirations croissantes Ă l'indĂ©pendance. En 1963, sous la pression des mouvements nationalistes et des instances internationales comme l'ONU, l'Espagne accorde une autonomie interne limitĂ©e Ă la GuinĂ©e Ă©quatoriale. Une AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale et un Conseil de gouvernement sont mis en place, avec des reprĂ©sentants locaux. Ce processus aboutit finalement Ă l'indĂ©pendance du pays le 12 octobre 1968, sous la prĂ©sidence de Francisco MacĂas Nguema, qui devient le premier prĂ©sident de la GuinĂ©e Ă©quatoriale. Dès les premières annĂ©es de son règne, MacĂas Ă©tablit un rĂ©gime de plus en plus autoritaire et dictatorial. En 1971, il se fait proclamer prĂ©sident Ă vie et concentre tous les pouvoirs entre ses mains. Le rĂ©gime de MacĂas est marquĂ© par une rĂ©pression brutale de toute opposition, une politique de terreur, et une dĂ©gradation Ă©conomique et sociale du pays. Il met en place un culte de la personnalitĂ© et s'isole progressivement sur le plan international. La pĂ©riode est Ă©galement marquĂ©e par des violations massives des droits humains, avec des exĂ©cutions, des emprisonnements arbitraires, et un exode massif de la population, surtout des intellectuels et des membres de la classe moyenne. En aoĂ»t 1979, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, alors commandant en chef de l'armĂ©e et neveu de MacĂas, mène un coup d'État contre son oncle. MacĂas est capturĂ©, jugĂ© pour gĂ©nocide et autres crimes, puis exĂ©cutĂ©. Obiang prend le pouvoir et instaure un rĂ©gime qui, malgrĂ© des promesses initiales de libĂ©ralisation, reste autoritaire. Sous le rĂ©gime d'Obiang, la GuinĂ©e Ă©quatoriale connaĂ®t une relative stabilitĂ© politique, mais la rĂ©pression de l'opposition demeure forte. Le pays reste isolĂ© sur le plan international jusqu'Ă la dĂ©couverte et l'exploitation de vastes rĂ©serves de pĂ©trole dans les annĂ©es 1990, ce qui transforme radicalement son Ă©conomie. Dans les annĂ©es 1990, la dĂ©couverte de gisements pĂ©troliers offshore fait de la GuinĂ©e Ă©quatoriale l'un des pays les plus riches d'Afrique en termes de PIB par habitant. Cependant, cette richesse profite principalement Ă une Ă©lite restreinte, dominĂ©e par la famille Obiang, tandis qu'une grande partie de la population reste dans la pauvretĂ©. Le rĂ©gime d'Obiang est rĂ©gulièrement accusĂ© de corruption, de dĂ©tournement de fonds publics et de violations des droits humains. MalgrĂ© les critiques internationales, Obiang reste au pouvoir, reconduit Ă plusieurs reprises lors de scrutins largement dĂ©noncĂ©s comme frauduleux. Son rĂ©gime maintient un contrĂ´le strict sur les mĂ©dias et rĂ©prime sĂ©vèrement les opposants politiques. Depuis les annĂ©es 2000, Teodoro Obiang prĂ©pare progressivement son fils, TeodorĂn Nguema Obiang, Ă lui succĂ©der. TeodorĂn occupe plusieurs postes clĂ©s, notamment celui de vice-prĂ©sident, et est Ă©galement connu pour son style de vie extravagant et les multiples accusations de corruption portĂ©es contre lui Ă l'Ă©tranger. Teodoro Obiang est, Ă ce jour (aoĂ»t 2024), le chef d'État en exercice le plus ancien du monde. Sous son règne, la GuinĂ©e Ă©quatoriale reste un rĂ©gime autoritaire avec une Ă©conomie basĂ©e presque exclusivement sur le pĂ©trole. Les inĂ©galitĂ©s sont profondes, et la situation des droits humains reste très prĂ©occupante. |
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