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La Guerre de Sécession IV - Grant et Sherman |
| | L'encerclement du Sud | Les grandes batailles | |
Meade, en Virginie, sa tenait depuis neuf mois sur une stricte défensive, séparé de l'armée de Lee par le cours du Rapidan. Après ce long intervalle de repos, l'armée fédérale, complétée et réorganisée, présentait un aspect formidable et un effectif évalué à 140 000 hommes. Quatre corps d'armée la composaient, dont trois (Hancock, Warren et Sedgwick) étaient sous les ordres directs de Meade et le quatrième (Burnside) formait la réserve. Grant, nommé lieutenant général et commandant en chef de toutes les armées fédérales, résolut de reprendre immédiatement les hostilités actives. Il envoya le général Sigel faire une diversion sur sa droite, dans la vallée de la Shenandoah, et confia 40 000 hommes à Butler pour s'établir au Sud de la rivière James et menacer de là Petersburg. Lui-même franchit le Rapidan le 4 mai 1864 et s'avança à la rencontre de l'armée de Lee composée des corps de Hill, Longstreet et Ewell. Les deux diversions, à l'extrême droite et à l'extrême gauche, ne réussirent pas. Sigel fut battu et rejeté sur le Potomac par Breckenridge qui vint ensuite rejoindre l'armée confédérée; Butler et ses 40 000 hommes, à peine débarqués sur la rive Sud de la James, au confluent de l'Appomattox, furent enfermés dans la presqu'île de Bermuda Hundred par Beauregard, appelé de Charleston pour protéger du cité du Sud les approches de la capitale confédérée. Grant lança pendant les deux journées des 5 et 6 mai toutes ses troupes sur les forces de Lee sans pouvoir les entamer (bataille du Désert ou de Wilderness). Par un mouvement sur son flanc gauche, il s'efforça alors de tourner l'aile droite de Lee, espérant arriver avant lui à Spottsylvania et le couper de la route de Richmond. Lee prévint ce dessein et Grant le trouva retranché à Spottsylvania (20 milles au Sud du Wilderness). Deux journées de lutte furieuse, 10 et 12 mai, laissèrent encore intactes les lignes de l'ennemi. Sedgwick fut tué et les corps de Hancock et de Wright subirent des pertes énormes à l'angle occidental des positions confédérées (bataille de Spottsylvania). Grant commença un nouveau mouvement de flanc au Sud-Ouest qui l'amena à la rivière North Anna (23 mai). Il franchit cet obstacle en deux points, mais trouva de l'autre côté Lee établi dans des positions telles qu'il n'osa l'attaquer. Il repassa sur la rive septentrionale du North Anna, reprit la marche de flanc au sud-ouest et franchit le Pamunkey (près de son embouchure) le 29 mai. De là, il comptait, par une marche rapide, atteindre le Chickahominy avant Lee et peut-être pousser jusqu'à Richmond. Mais Lee couvrait toute la ligne du Chickahominy, de Cold Harbor à droite à Honorer à gauche. Le 3 juin, sans avoir cherché le point faible de ces positions ou tenté d'en reconnaître les divers aspects, Grant ordonna un assaut général sur la droite de l'ennemi. L'armée fédérale perdit là 40 000 hommes en moins d'une heure et fut rejetée dans ses lignes. C'est la célèbre tuerie de Cold Harbor. Wilderness avait déjà coûté 15 000 hommes aux nordistes; Spottsylvania, 20 000. Grant descendit (12 juin) par une marche de nuit la rive gauche du Chickahominy, franchit la rivière à quelques milles du dernier champ de bataille et marcha sans être inquiété vers la James River qu'il fit traverser à toutes ses troupes (14 juin) sur des ponts préparés par Butler. Ce grand mouvement par la route de terre (Overland) qui venait de porter l'armée fédérale de la rive Nord du Rapidan à la rive Sud de la James, du 3 juin au 14 juin, avait exigé l'effrayant sacrifice de 60 000 hommes, et l'armée de Lee était à peine entamée. Après Spottsylvania, Grant avait demandé d'urgence des renforts; il écrivait au secrétaire de la guerre Stanton : « Envoyez-moi en infanterie tout ce que vous pourrez gratter et ratisser (rake and scrape).-»Il ajoutait qu'il combattrait sur la ligne de terre, dût la lutte prendre tout l'été. Cette déclaration, reproduite dans tous les journaux de l'Union, excita un grand enthousiasme, chauffa à blanc le patriotisme et rendit Grant énormément populaire pour sa « ténacité de bouledogue». Tandis que l'armée fédérale achevait le passage de la James River, le commandant en chef résolut de tenter un coup de main sur Petersburg, clef des communications de Richmond avec le Sud. L'opération fut mal combinée, les ordres donnés sans précision, les corps d'armée lancés au hasard contre la place confédérée à mesure qu'ils parvenaient sur la rive droite du James. Hancock, égaré dans une fausse direction, ne se trouva pas sur le lieu du combat à l'heure décisive; pendant quatre journées, du 15 au 18 juin, les lieutenants de Grant s'acharnèrent vainement contre les lignes de Petersburg. lls ne purent les entamer et laissèrent 10 000 hommes sur la place. Les fédéraux furent encore repoussés le 22 juin dans une attaque contre le chemin de fer de Weldon; un nouvel assaut livré dans la nuit du 29 au 30 juillet ne réussit pas, mieux et leur coûta 5 000 hommes. Grant entreprit dès lors contre Petersburg les travaux d'un siège régulier. Sa flottille bloqua la rivière James, protégée par des estacades contre des bâtiments cuirassés construits à Richmond. Le chemin de fer de Weldon (Richmond-Wilmington) tomba bientôt entre les mains des fédéraux, et les sudistes échouèrent dans trois attaques (19, 21 et 28 août) pour le reprendre. Il ne leur resta plus que la ligne de l'Ouest (Petersburg à Lynchburg et à Danville). Ils se tinrent désormais sur la défensive, fortifiant sans cesse leurs positions. Pendant que Grant resserrait les mailles du réseau dont il voulait envelopper Richmond et Petersburg, Ewell, détaché de l'armée de Lee, effrayait subitement les habitants de Washington en passant de la vallée de la Shenandoah au Maryland et en Pennsylvanie (premiers jours de juillet). Deux fois cette troupe hardie put envahir le territoire fédéral, faire un butin considérable et l'emporter en sûreté en Virginie; mais ces expéditions ne pouvaient avoir de résultats stratégiques; des troupes suffisantes protégeaient les approches de Washington. Sheridan, détaché de l'armée de Grant, suivit le corps d'Ewell dans sa deuxième retraite en Virginie par Harper's Ferry, battit Early à Winchester, fut battu à son tour, ravagea complètement en reculant toute la basse vallée de la Shenandoah et prit une forte position près du Potomac. Les premières opérations de Grant avaient fait espérer que Richmond allait bientôt succomber. C'était la fin des hostilités, et pendant quelque temps, dans cette attente, les opérations avaient été suspendues sur d'autres points. Elles furent reprises partout dès qu'il fut démontré que la résistance des confédérés pouvait se prolonger longtemps encore. En août, l'amiral Farragut s'empara des forts défendant l'entrée de la baie de Mobile, après un brillant combat naval où le Tennessee, bélier cuirassé, appartenant aux confédérés, tint tète pendant deux heures à toute l'escadre fédérale. Johnston, après la défaite de Braxton Bragg à Chattanooga, avait rallié à Dalton les troupes fédérales dont le commandement lui était confié. L'effectif, quelques mois plus tard, ne s'en élevait encore qu'à 30 000 hommes (trois corps, Hood, Polk et Hardee). Sherman, chargé du commandement de l'armée du Tennessee, après le départ de Grant pour la Virginie (février 1864), reçut quelques troupes fraîches et répartit ses forces entre les généraux Thomas, Mac Pherson et Schofield. Sherman entra en campagne le 6 mai 1864, le jour où s'achevait au Sud du Rapidan la sanglante bataille de Wilderness. Il commençait l'invasion de la Géorgie, suivant la ligne ferrée de Chattanooga à Atlanta. Johnston recula successivement à Calhoun, à Rome, derrière la rivière Etowah, dont il ne crut pas pouvoir défendre le passage, à Altoona et à Dallas, où il résista du 25 mai au 4 juin, et de là à Kensaw où il tint du 4 au 27 juin, enfin à Marietta qu'il évacua sans combattre, et à Atlanta, principal dépôt du matériel de guerre de la Confédération, grand centre d'arsenaux et d'usines. Le péril que courait cette place excita dans le Sud l'indignation contre Johnston qui n'avait pas su arrêter Sherman. Son commandement lui fut enlevé le 18 juillet et donné à Hood. Ce dernier put tenir six semaines à Atlanta. Mais lorsqu'il eut été battu le 31 août à Jonesboro et que le chemin de fer de Macon fut tombé aux mains de l'ennemi, il se décida à évacuer la ville le 1er septembre, après avoir fait sauter les magasins et brûler les approvisionnements. Hood, en retraite sur Macon, conçut la résolution hardie d'abandonner la Géorgie et d'envahir le Tennessee en décrivant une grande courbe autour d'Atlanta par l'Alabama. Sherman, qui avait avec lui environ 80 000 hommes, détacha Thomas pour la défense du Tennessee, puis, autorisé par Grant, entreprit de traverser la Géorgie pour gagner le littoral maritime. Il ne partit, toutefois, qu'après deux mois de repos et de préparatifs, le 14 novembre, six jours après la réélection de Lincoln à la présidence de l'Union contre Mac Clellan, candidat des démocrates. En partant, il détruisit la ville. La principale armée qui eût pu lui résister était déjà loin vers le Tennessee. Sherman avait avec lui 60 000 hommes divisés en quatre corps d'armée, groupés sous les ordres de Howard et de Slocum. Jefferson Davis était venu à Macon exciter la population de la Géorgie à se lever contre l'envahisseur; il confia, en outre, à Beauregard le commandement des forces de Géorgie, mais le Sud était épuisé et ces forces étaient insignifiantes. La marche à travers la Géorgie (The great March to the Sea) ne se heurta donc qu'à très peu d'obstacles et fut en réalité une grande promenade militaire. L'armée arriva le 29 novembre à Millen (70 milles au Nord de Savannah), après avoir tout détruit ou brûlé sur son passage. Elle parut bientôt devant Savannah, que bloquait déjà l'amiral Dahlgreen. Le fort Mac Allister, qui défendait la ville, fut enlevé le 13 décembre; Hardee, avec 15 000 hommes de la garnison, évacua la ville que les nordistes occupèrent le 21. Dans le Tennessee, Schofield avait tenu tête à Hood le 30 novembre à Franklin, combat très meurtrier, puis rejoint Thomas à Nashville. Hood parut devant la capitale du Tennessee le 2 décembre, mais Thomas et Schofield avaient déjà reçu des renforts; le 15, ils sortirent de leurs retranchements et, après deux journées de bataille, mirent l'armée de Rond en pleine déroute; ils l'auraient complètement détruite sans une charge brillante de Forrest qui ralentit la poursuite. Hood laissa son artillerie et un grand nombre de prisonniers aux mains de l'ennemi; avec ce qui lui restait de troupes, il passa le 27 décembre sur la rive méridionale du Tennessee. La grande lutte approchait maintenant de son terme. Jefferson Davis ne pouvait plus fournir de nouvelles divisions à ses généraux; le Sud avait épuisé ses dernières ressources; toutes les positions encore occupées par les confédérés allaient rapidement tomber au pouvoir des fédéraux. Le 7 janvier, le général Terry et l'amiral Porter enlevèrent le fort Fisher qui commandait l'entrée de la rade de Wilmington; le 9 février, Schofield, détaché de l'armée du Tennessee, vint rejoindre Terry, et les deux généraux occupèrent Wilmington le 21 du même mois. Ils allaient pouvoir bientôt combiner leurs opérations avec l'armée de Sherman parvenue déjà le 17 à Columbia (capitale de la Caroline du Sud). Après avoir brûlé les arsenaux et établissements industriels de cette ville, Sherman, refoulant devant lui tous les débris épars des divers corps confédérés de Hood, de Hardee et de Beauregard, continua son mouvement vers le Nord et arriva à Fayetteville le 12 mars. Les sudistes évacuèrent successivement tous les points qu'ils occupaient encore sur le littoral des deux Carolines, y compris la ville de Charleston (17 février). L'amiral Dahlgreen fit hisser sur le sommet démantelé du fort Sumter le drapeau de l'Union abattu depuis le 12 avril 1861. Un incendie violent dévora cette métropole de l'esclavage au moment où les régiments noirs y faisaient leur entrée : magasins, dépôts de coton, gares de chemin de fer, navires cuirassés et bâtiments en construction, tout fut consumé. La plupart des habitants avaient fui. Les confédérés n'étaient pas plus heureux sur mer; leur fameux corsaire l'Alabama (capitaine Semmes), qui avait fait subir tant de pertes au commerce américain, fut coulé le 19 juin 1864 par la corvette fédérale le Kearsage à la sortie de la rade de Cherbourg. Semmes, recueilli par un navire anglais, retourna en Amérique offrir ses services à Jefferson Davis et fut chargé du commandement de la flottille confédérée de la rivière James. Le 9 octobre 1864 une autre corvette fédérale, le Wassuchet, s'empara dans le port de Bahia (Brésil) d'un corsaire presque aussi redouté que l'Alabama, la Florida. Combat entre le Kearseage et l'Alabama, livré devant Cherbourg (19 juin 1864). Jefferson Davis réunit toutes les troupes confédérées de la Caroline du Nord sous l'autorité du général Johnston, chargé de tenir tête à Sherman, et confia à Robert Lee tous les pouvoirs militaires. L'heure critique avait sonné pour Lee comme pour les autres généraux du Sud. Grant, par une série de coups décisifs, allait venir à bout de sa résistance et écraser la dernière armée de la Confédération. Sur l'ordre du général en chef, Sheridan, qui avait livré en octobre 1864, à une dévastation en règle, toute la vallée de la Shenandoah et les vallées voisines, extrémité inutile peutêtre dans cette phase si avancée de la lutte, quitta Winchester (1er mars 1865) à la tête d'une forte division de cavalerie, arriva en quelques jours sur Early, campé à Staunton (sud de la vallée), l'atteignit à Wanesboro et fit prisonnier presque tout son corps de troupes, occupa Charlottesville, manqua Lynchburg, trop bien défendu, descendit toute la vallée de la James au Nord de Richmond et joignit Grant le 24 mars. Sherman, d'autre part, ayant refoulé Johnston à Raleigh (capitale politique de la Caroline du Nord), opéra sa jonction le 22 mars avec Schofield et Terry, venus l'un de New Bern, l'autre de Wilmington, et, laissant son armée en observation devant l'ennemi, alla combiner avec Grant les dernières opérations. La Chute de la Confédération Lee, voyant le cercle se fermer autour de lui, tenta de surprendre sur un point les troupes d'investissement. Il fit une vigoureuse sortie le 25 et s'empara d'un fort, mais ne put le garder et fut rejeté dans ses lignes. Le 28 commença, du côté des fédéraux, un mouvement général de flanc, tendant à intercepter la dernière ligne de communication de Richmond et de Petersburg vers l'Ouest (chemin de fer de Lynchburg). Six corps d'armée étaient échelonnés au Sud de Petersburg, la droite appuyée sur l'Appomattox. La gauche, commandée par Sheridan, devait s étendre au Nord-Ouest. A ce lieutenant favori de Grant, major général de l'armée régulière à trente ans, héros de la campagne de Shenandoah, était réservé l'honneur de porter le dernier coup à la rébellion. Il lui fallait tourner le flanc droit de l'armée de Lee et, si Lee se dérobait, le poursuivre et l'acculer à une destruction complète ou à une capitulation. Le 30 et le 31 mars, Sheridan attaqua vainement les positions des confédérés au carrefour des Cinq Fourches (Five Forks), mais les emporta le 1er avril, séparant l'aile droite des sudistes du reste de l'armée. Hill fut tué dans cette lutte acharnée, et des milliers de prisonniers tombèrent aux mains des nordistes. Le 2, assaut général; la première ligne de retranchements est enlevée. Le soir de ce même jour, Jefferson Davis et tout le gouvernement quittent Richmond et se retirent par le chemin de fer à Danville; Lee quitte Petersburg avec toutes ses forces et se dirige vers l'Ouest, remontant l'Appomattox. Ewell et Lee unissent leurs forces, mais la poursuite est aussi rapide que la fuite; confédérés et fédéraux arrivent presque en même temps, le 3, à Amelia Court House, le 6 à Deatonville; là Ewell, succombant sous le nombre, est pris avec presque toute sa troupe; le 7, Lee parvient à Farmville. Il apprend que la route lui est fermée sur Danville; il résiste toute la journée aux ennemis arrivant de trois directions à la fois et se porte dans la nuit à Appomattox Court House. Définitivement entouré, il se résigne à capituler le 9 avril 1865. Il n'avait plus que 25 000 hommes. Johnston, que Sherman serrait de près à Raleigh, conclut une suspension d'armes le 18 et se rendit le 26 aux mêmes conditions qui avaient été faites à Lee. Les fédéraux venaient d'entrer à Mobile (8 avril). Les confédérés, qui avaient évacué cette place, mirent bas les armes (4 mai). Sur la nouvelle de la reddition de Lee, Magruder rendit Galveston (2 juin). Kirby Smith, à l'Ouest du bas Mississippi, licencia ses troupes (26 mai) et se retira au Mexique. L'autorité fédérale était rétablie dans toute l'Union. Tirage au sort pour la conscription. La question de l'émancipation attira dès le début de la guerre l'attention du président et du Congrès, mais elle fut traitée avec prudence, et Fremont, dans l'Ouest, fut destitué de son commandement pour avoir voulu dans cette affaire devancer la décision des pouvoirs fédéraux. L'esclavage fut aboli dans le district de Columbia et dans les Territoires, par les lois du 16 avril et du 9 juin 1862. Une proclamation du 1er janvier 1863 déclara libres tous les esclaves des États en rébellion. Un amendement constitutionnel, le treizième, voté par le sénat le 8 avril 1864, et par la Chambre le 31 janvier 1865, puis ratifié par les législatures des trois quarts des États, sanctionna l'abolition complète de l'esclavage aux États-Unis. Cet amendement entra en vigueur le 18 décembre 1865. De telles mesures, ainsi que toutes celles que le Congrès votait pour la poursuite de la guerre, et la création des énormes ressources qu'elle exigeait, se heurtaient dans le Nord à une vive opposition. Il existait encore un fort parti de démocrates, dont quelques-uns mêmes, flétris dans l'opinion sous le nom de Copperheads, sympathisaient avec les sudistes et souhaitaient leur triomphe, réclamant le rétablissement de la paix par des concessions aux rebelles. Le Congrès dut, pour dompter cette opposition, qui croissait avec les difficultés et les charges de la guerre, autoriser passagèrement la suspension de l'Habeas Corpus. En 1864, les démocrates opposèrent Mac Clellan à Lincoln pour l'élection présidentielle. Le candidat du parti républicain obtint 212 voix contre 21 données à son rival et 81 suffrages non exprimés, appartenant aux États confédérés. Le budget des dépenses s'éleva en 1865 à 1 450 000 dollars. La guerre laissait aux États-Unis la charge d'une dette d'environ 3 milliards de dollars, et d'un tarif douanier hautement protectionniste. Jefferson Davis, en fuite après la reddition de Lee, fut pris le 10 mai 1865, enfermé à Monroe, puis mis en liberté après quelques années. Une première proclamation d'amnistie fut lancée en 1865, d'autres suivirent jusqu'en 1868, époque où l'amnistie fut pratiquement universelle. (A. Moireau). |
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