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L'Empire romain I - Histoire du Haut-Empire |
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Octave,
décoré du nom d'Auguste en 27
av. J.-C, consacra sa vie à l'organisation
du nouvel empire. Sous la forme qu'il lui donna, celui-ci dura environ
trois siècles, jusqu'à la grande réforme politique
et administrative de Dioclétien. Ces
trois premiers siècles embrassent la durée du Haut-Empire
ainsi nommé pour le distinguer du Bas-Empire.
On y peut marquer plusieurs divisions : la période des douze Césars
ou du premier siècle; la période des Antonins
ou du second siècle; la période des princes syriens, et enfin
la période de l'anarchie et des empereurs
illyriens. La période des douze Césars comprend deux groupes
de souverains, d'abord ceux de la famille Julienne et Claudienne (Jules
César, Auguste, Tibère,
Caligula,
Claude, Néron);
à la fin, ceux de la famille Flavienne (Vespasien,
Titus,
Domitien). Entre ces deux dynasties s'intercalent
les règnes de trois empereurs éphémères (Galba,
Othon, Vitellius).
Auguste, lorsqu'il
eut pris possession officielle du pouvoir impérial (27
av. J.-C.) et ordonné l'administration
provinciale, d'accord avec le Sénat, fut
un des princes les plus actifs qu'ait possédés l'Empire.
En dehors de son travail d'organisation politique et administrative, de
la réforme complète de l'armée
romaine), des réformes financières, de la réforme
religieuse, de la protection éclairée donnée aux lettres
et aux arts, de ses grands travaux publics, il eut une politique extérieure
méthodique, poussant l'Empire jusqu'à des frontières
qui, à quelques exceptions près, resteront ensuite les siennes.
La conquête de l'Espagne Auguste, qui avait régné de l'an 30 av. J.-C. à l'an 14 ap. J.-C., eut donc pour successeur son beau-fils Tibère Celui ci continue la politique d'Auguste, sans remédier aux défauts de la première organisation de l'Empire. L'aristocratie romaine n'avait pas de motif de considérer comme une institution définitive le principat, dont le mode de succession n'était pas réglé; l'équivoque, résultant du maintien des formes républicaines, pèsera sur tout le premier siècle de l'Empire et sur les douze Césars dont la moitié auront une fin violente et qui tous seront en butte à des conspirations à Rome et à des soulèvements de l'un ou l'autre des groupes de leur armée permanente. Tibère fut d'abord menacé par la rivalité de Germanicus. Après sa mort (19), celle du fils de l'empereur, Drusus (23) isole l'empereur qui devient de plus en plus ombrageux et cruel. C'est l'époque des délateurs; la loi de majesté devient une arme terrible. D'autre part, la concentration de la garde prétorienne met Rome et l'Empire à la merci dune troupe de mercenaires. En revanche, l'administration de Tibère fut remarquable, surtout au point de vue de la gestion financière. Sa politique extérieure fut habile; il contint les Germains en les divisant et n'eut pas de grande guerre. Caligula
(37-41),
fils de Germanicus, était un aliéné; après
d'heureux commencements, il tourne mal; ses atroces cruautés, ses
folies mettent en relief la bassesse des Romains de son temps; cette capricieuse
tyrannie
finit par l'assassinat du maître. Après une vaine tentative
pour restaurer la liberté républicaine, on lui donne pour
successeur le timide Claude (41-54),
son oncle. Celui-ci remet le gouvernement à ses affranchis, réalise
de grandes améliorations dans la législation civile. Il signale
son règne par la conquête de l'île de Bretagne (Grande-Bretagne) Vespasien
(69-79),
le premier empereur plébéien, est le fondateur d'une nouvelle
dynastie, celle des Flaviens, qui durera peu, mais réorganise l'Empire.
il achève la soumission de la Gaule Après la disparition des Flaviens, s'ouvre pour l'empire romain une ère nouvelle, celle des empereurs provinciaux se recrutant par le système de l'adoption. Ce fut la période la plus prospère de l'empire romain. Le court règne de Nerva (96-98) l'inaugure. Victor Duruy en a très bien marqué le caractère et celui de la première époque « Dix empereurs se sont partagés les quatre-vingt-deux années écoulées entre l'avènement de Tibère et celui de Nerva. Cinq provenaient de l'hérédité; cinq de l'élection des soldats; l'une donnait par exemple Caligula et Néron; l'autre Claude et Vitellius. D'après leurs résultats, les deux systèmes se valaient. C'est qu'ils différaient seulement par les apparences. Qu'Othon achetât l'Empire aux prétoriens ou que Domitien héritât de son père, il importait peu. Le prince, de quelque façon qu'il le fût devenu, était maître sans partage dans un pays qui n'avait cependant pas supprimé toute trace de ses institutions libres, et dans un temps où l'on se souvenait encore du peuple, du Sénat, des comices avec leurs magistrats annuels et responsables. Ainsi la la forme du pouvoir était en contradiction avec les moeurs et les traditions, deux grandes forces qui veulent être ménagées; mais elle paraissait d'accord avec une autre puissance dont il faut tenir compte; les intérêts, car partout régnait un immense besoin de paix et d'ordre public. Il y avait donc, pour cette société, deux questions très différentes; l'une, politique qui se débattait à Rome, et malheureusement aussi dans les camps, le plus souvent au milieu de péripéties sanglantes : celle de l'avènement, du maintien ou de la chute du maître; l'autre économique, qui était le seul souci des provinciaux : la paix sans concussions ni violences, la sûreté des routes et l'activité du commerce, sans impôts trop lourds. Auguste et Vespasien avaient satisfait à ce double besoin; sous eux, Rome avait été tranquille, la loi de majesté oubliée, le licteur sans emploi, et il y avait eu : à l'armée, de la discipline, dans les provinces, du bien-être; dans l'Etat, les formes extérieures de la liberté; mais ces biens provenaient de la sagesse de deux hommes, non des institutions, et ils passèrent avec eux. »Au IIe siècle, il n'y a pas de transformation radicale, mais une amélioration sensible. Cinq princes vont régner durant quatre-vingt-cinq années et aucun ne mourra de mort violente. Ils continuent pourtant la même politique générale que leurs devanciers, mais en la perfectionnant. C'est vis-à-vis de l'aristocratie romaine que leur plan de conduite est différent. Ils ne la jalousent plus, mais au contraire l'entourent d'égards. Décimée par les tyrans, reconstituée par Vespasien, elle se groupe autour du souverain. « Ses membres remplissent à ce moment toutes les hautes charges de l'Etat. Sans rendre aux grands le pouvoir, les Antonins paraîtront gouverner avec eux et pour eux. Ils feront des patriciens afin de tenir cette noblesse au complet. Cela suffira pour des ambitions devenues modestes : l'aristocratie qui était contre les Césars, même encore contre les Flaviens, en état de conspiration permanente, ne formera plus que de rares complots dont pas un ne réussira; et le Sénat qui croit avoir recouvré à jamais le droit de nommer le magistrat suprême de la République fera frapper des médailles avec cette légende Libertas restituta. »Ce sont en effet les sénateurs qui désignèrent Nerva. Trop faible pour gouverner, son grand mérite est d'avoir adopté Trajan. Trajan
(98-117),
natif d'Espagne Hadrien
(117-138),
fils adoptif de Trajan, fut aussi pacifique que
son prédécesseur avait été belliqueux; ce fin
lettré fut un excellent prince, qui consacra presque tout son temps
aux provinces. Sauf dans les dernières années, il passa son
règne à voyager à travers l'Empire,
étudiant sur place les besoins de chaque région et de chaque
cité. Sa politique extérieure reposa sur le régime
subsidiaire et la fortification des frontières;
il replia les légions à l'abri
de frontières nettement délimitées, et au delà
il pensionna les rois barbares afin de s'assurer de leur fidélité.
Les places fortes qu'il éleva, surtout le long du Danube, seront
pendant deux siècles les boulevards de l'empire romain. A aucune
époque l'ensemble des pays méditerranéens n'a été
aussi tranquille et aussi prospère qu'en cette apogée de
l'Empire. La réorganisation du consilium principis, le recrutement
de l'administration centrale parmi les chevaliers
romains et non plus parmi les affranchis, donnent au régime impérial
le caractère d'une grande monarchie centralisée et lui assurent
les avantages du gouvernement impersonnel. A cet égard Hadrien prépare
le Bas-Empire, la centralisation
administrative et la hiérarchie bureaucratique qu'il a légués
à l'Europe moderne Antonin (138-161) laisse se détendre les ressorts tendus par Hadrien; son excessive bonté et la sécurité complète dont jouit alors l'Empire lui valurent une immense popularité; son oeuvre législative est considérable. - il eut pour successeur son gendre, Marc Aurèle (161-180). Ce stoïcien vit reparaître le danger à la frontière. Les Parthes furent défaits, l'empereur lui-même dirigea sur le Danube une interminable guerre contre les barbares et réussit à arrêter une invasion dangereuse et dévastatrice. Son associé au trône, Lucius Verus, ne régna que de nom. Commode (180-193), fils et successeur de Marc Aurèle, se comporta en gladiateur couronné. Avec lui finit la période des Antonins. Il fut assassiné. Il y eut alors une
période de troubles et de guerres civiles acharnées, pire
que selles qui avaient suivi la mort de Néron.
Le grave Pertinax (193)
fut bientôt égorgé par les prétoriens
: ceux-ci vendirent l'Empire à Didius
Julianus. Mais les légions de
Syrie proclamèrent empereur Niger,
celles de Bretagne Albinus, celles de Pannonie
Septime
Sévère. Ce dernier l'emporta; reconnu à Rome,
il défit Niger en Asie, puis Albinus, avec qui il avait d'abord
partagé l'empire à Trévoux (196).
Septime Sevère (193-211),
bien que d'origine africaine, est le premier des empereurs dits orientaux
: sa femme était Syrienne et exerça une grande influence.
Ce fut un prince sévère et énergique qui fit de grandes
réformes; il dépouilla l'Italie Les fils de Septime
Sévère, Caracalla et Géta,
règnent ensemble sous la tutelle de leur mère syrienne, Julia
Domna. Caracalla égorgea son frère et régna seul (212-217).
Son grand acte fut l'extension du droit de cité
romaine à tous les habitants libres de l'Empire.
il marque le terme du travail d'assimilation progressive des vaincus aux
vainqueurs. Il combattit avec succès les Alamans
et les Parthes. Il fut assassiné et
remplacé par Macrin (247-248).
Les princesses syriennes, Julia Domna, Julia Moesa, Soaenias et Mammée
renversent celui-ci au profit d'un jeune prêtre d'Emèse Maximin
(235-238)
ne fut pas accepté par les Romains;
ni l'aristocratie ni le peuple ne le supportèrent longtemps, malgré
ses victoires sur les Germains. Gordien
fut proclamé en Afrique Gallus
(251-254),
associé à son fils Volusianus
(Volusien) et à celui de Decius, Hostilius
(Hostilien), achète la retraite des Goths
et rentre en Italie Le mouvement commence
en 258,
par les légions de Pannonie Claude
II (268-270)
est le premier de ces énergiques empereurs illyriens
qui vont restaurer l'empire romain et refouler la première invasion.
Vite débarrassé d'Aureolus, il fait une boucherie des Germains
qui avaient passé le Danube et menaçaient la péninsule
balkanique par terre et par mer. La terrible bataille de Naissus (Nisch,
sur la Nissawa) sauve la domination romaine. Emporté par la peste,
Claude a pour successeur son frère Quintillus,
mais les légions désignent Aurélien,
et Quintillus disparaît au bout de trois semaines. Aurélien
(270-275)
évacue la Dacie |
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