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Sierra Leone et Libéria |
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La
Côte
des Graines, du Poivre ou de Malaguette est la
partie occidentale de la côte de Guinée qui s'étend entre la Sierra-Leone
et le cap des Palmes. Elle tire son nom d'une plante appelée par les explorateurs
« graine du paradis », « poivre de Guinée-»
ou « malaguette ». Cette dernière appellation est d'origine française
d'après Villault de Bellefond; d'après Humboldt,
au contraire, ce serait une abréviation du mot mellaghoo qui désigne
le poivre de l'Inde. Dans tous les cas, c'est en 1455
que nous la voyons appliquée pour la première fois au poivre d'Afrique.
Après l'abolition de la traite, deux États ont été formés sur cette
côte, le Sierra Leone et le Libéria. Avec le statut de colonie pour l'un
et d'État indépendant, dès le départ, pour l'autre, ils ont été initialement
voués à l'accueil des esclaves affranchis.
Après avoir longtemps servi aux Britanniques de de terre d'approvisionnement en esclaves, le Sierra Leone est devenu à partir de en 1787 une terre d'accueil pour les esclaves libérés. Le statut du pays, resté possession anglaise, fut alors celui d'une colonie le long du littoral et, sur le papier, d'un protectorat pour l'intérieur des terres. Depuis son indépendance en 1961, le Sierra Leone est en proie à une instabilité politique chronique marquée par de multiples coups d'État. Libéria a été
créé par les États-Unis |
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Les
peuples de la Côte des Graines
Les hauts plateaux
qui dominent le littoral sont occupés par les Mandingues ( Le groupe le plus puissant du Sierra Leone était celui des Timné (Timni), dont un chef vendit aux Anglais la péninsule de Sierra-Leone. Habitant entre la Petite-Scarcie et le Ribbi, ils sont traditionnellement agriculteurs. Une littérature a fleuri dans leur langue. Avant la formation de l'État du Sierra Leone, le pouvoir réel appartient à une sorte de société secrète ou cérémonielle. Les Boullom sont partagés en deux fragments distincts : ceux du Nord, peu nombreux, sur le littoral, entre la Nellacorée et l'estuaire de Sierra-Leone; et ceux du Sud on Mampoua, qui habitent l'île Cherbro et les territoires limitrophes. Le langue du Boullom est de même souche que celle des Timné. Les Mendé (Mendi), au passé belliqueux, peuplent, à l'Est des Mampoua, les régions forestières voisines de Libéria. Au Nord-Est de ceux-ci, les Limba, dans les régions moyennes de la Petite-Scarcie et de la Rokelle, ont aussi été jadis un peuple redouté par les voyageurs et les caravanes. Les Saffroko, les Kono habitent, au Sud des précédents, les régions montagneuses des hauts bassins. C'étaient des peuples guerriers. Il en est de même des Gallinas, qui vivent aux abords de la rivière de ce nom et dans la vallée de la Mannah, sur les frontières du Libéria. Ils se distinguent par leur goût artistique. Ils sont souvent en guerre avec leurs voisins, les Kossou au Nord, et les Veï an Sud-Est. Le XIXe
siècle a connu une poussée des peuples
vers l'Ouest. Au Nord-Est, les Houbou (apparentés aux Peuls Les Krou.
Lorsqu'a été fondé dans leur pays l'État du Libéria, au début du XIXe siècle, les Krou étaient divisés en petites républiques, dont le chef n'était guère qu'un ministre des affaires étrangères chargé des rapports avec l'État de Libéria; le pouvoir appartenait en réalité au conseil des Anciens, présidé par le chef des prêtres; celui-ci avait en même temps la haute main sur la justice, le commerce et l'agriculture. L'armée n'était composée que des hommes faits. La terre, propriété collective en principe, appartenait en fait à celui qui la cultivait; mais si celui-ci ne pouvait en être dépouillé, il ne pouvait pas davantage la vendre. Les Krou s'offraient fréquemment comme matelots aux Européens et sans eux, le commerce aurait été presque impossible sur la côte de Guinée. Le commerce de la Côte des Graines était cependant peu considérable. Le trafic, qui se portait dans un premier temps vers les États-Unis, se détourna du côté de l'Angleterre et de Hambourg, depuis la création de lignes régulières de navigation entre l'Europe et la côte d'Afrique. Le mouvement des ports du Libéria était, en 1883, de trois cent vingt-cinq navires, jaugeant 260427 tonnes. Les principaux articles d'exportation étaient : l'ivoire, les bois colorants, le caoutchouc, l'huile de palme, et les produits de la culture, café et arachides. Les articles d'importation étaient, au contraire, des objets manufacturés : étoffes, instruments, papier et surtout eau-de-vie et tabac. (Ch. Delavaud. / Delafosse / A.-M. B.). |
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