| Les Convènes (Convenae) sont un peuple ibéro-aquitain qui occupait la vallée supérieure de la Garonne. D'après un récit de saint Jérôme, confirmé par des passages de Pline et de Strabon, Pompée, en 72 av. J.-C., à son retour de la guerre d'Espagne contre Sertorius, fonda, au pied des Pyrénées, une ville qu'il appela Lugdunum Convenarum (aujourd'hui Saint-Bertrand de Comminges dans la Haute-Garonne), autour de laquelle il réunit en un corps de nation, qui prit le nom latin de Convenae, les restes fugitifs des légions de Sertorius, réfugiés dans les montagnes, ainsi que les peuples qui vivaient sans ordre et sans discipline le long des rives de la Garonne. Sur la carte de Lougnon, les Convenae ont à l'Ouest les Bigeriones, au Nord les Ausci, à l'Est les Volcae Tectosapes et les Consorani qui avaient peut-être la même origine qu'eux. Leur territoire s'étendait au Sud, au delà des Pyrénées sur le Val d'Aran et les eaux thermales de Lez; car cette vallée, que le roi Alphonse d'Aragon s'était appropriée au XIIe siècle, quoique soumise politiquement et administrativement à l'Espagne, n'en a pas moins continué à relever de l'ancien évêché de Comminges, dont il a fait partie jusqu'à la Révolution française. Les Convenae obtinrent le jus Latii (Pline, IV, 33) et Ptolémée (II, VII, 22) attribue à la ville de Lugdunum le titre de colonie. Dans la Notice des provinces, la civitas Convenarum est mentionnée parmi les cités de la provincia Novempopulana; plus tard, elle forma le diocèse de Saint-Bertrand de Comminges. La ville épiscopale de Convenae fut détruite en 585 par l'armée de Gontran; sur ses ruines l'évêque Bertrand de l'lle, cinq siècles plus tard, fonda la ville de Saint-Bertrand et en fit le siège de son diocèse; mais l'ancien nom des Convenae s'était conservé dans la circonscription administrative : le comté féodal, qui garda les limites à la fois du diocèse et de l'ancienne cité romaine, porta le nom de pagus Commenicus ou Gomminicus, par altération de Convenicus, et c'est de là que dérive l'appellation de Comminges, que porte encore ce petit pays pyrénéen. (L. W.). | |