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Les
Cénomans (Cenomani) sont un des quatre peuples gaulois
de la nation aulerque, qui, à
l'arrivée des Romains, était
établi dans la Celtique transligérine.
Leur capitale était Vindinumn ou Suindinum ou, d'après la
table de Peutinger, Subdinum (Le
Mans) et ils avaient pour voisins, au Nord, les Esuvii et les Aulerci
Eburovices; à l'Est, les Carnutes;
au Sud, les Turoni et les Andecavi, et à l'Ouest, les Aulerci Diablintes.
Sous Auguste, ils formaient une civitas stipendiaria
de la provincia Lugdunensis; au IVe siècle,
ils faisaient partie de la Lugdunensis IIIa,
dont la civitas Cenomanensium était une des neuf cités.
A l'époque
carolingienne, le pagus Cenomanicus
répond en tout point au vaste diocese du Mans. Leur territoire a
formé une partie du Maine. J. Quicherat croyait que le mot Maine
ne dérive pas du latin Cenomanicum, mais de la variante Cenomania,
qui, ainsi qu'en témoigne la forme Cilmannis de l'ancien nom du
Maine, a dû être originairement Cilmaine ou Celmaine.
Tite
Live raconte qu a la suite de l'expédition de Bellovèse,
une bande de Cénomans, sous la conduite d'Elitovius, vint se fixer
en Italie vers Brixia (Brescia) et Vérone, le long du Pô.
D'Arbois de Jubainville ne voudrait pas « confondre les Cenomani
d'Italie avec les Cenomanie de Gaule.
Cenomani dans :
Te jubet
agnates visere Cenomanos
n'est pas le même
que Cenomani, le Mans : la quantité et l'accent diffèrent.
Dans Cenomani de Gaule, la syllabe man est longue et accentuée;
c'est pour cela qu'elle subsiste dans le Mans. Dans Cenomani d'Italie,
au contraire, la syllabe man est brève et atone; en français,
elle aurait disparu. En Italie, Cenomani est un nom de peuple; en Gaule,
c'est un surnom des Aulerci. » Il est possible que ce nom, en passant
les Alpes,
ait changé de quantité et d'accent, mais on ne peut pas en
conclure que les Cénomans du Maine et ceux de la vallée du
Pô n'aient pas une souche commune. (L. Will). |
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