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Les Bellovaques,
Bellovaci ou Belovaci sont une ancienne population
celtique de la Gaule Belgique, jouissant
d'une grande réputation de puissance et de bravoure. Leurs voisins
étaient au Nord les Ambiani et les Veromandui, au Nord-Ouest les
Caletes, au Sud-Ouest les Veliocasses, au Sud. les Parisii,
à l'Est les Suessiones. Leur pays s'étendait entre la Somme,
l'Oise et la Seine et il est probable qu'entre l'embouchure de la Somme
et la Bresle, il atteignait même le littoral de la Manche. Ce territoire
correspond à peu près au diocèse de Beauvais.
César affirme
que les Bellovaques étaient en état de mettre sur pied jusqu'à
100,000 combattants, dont 60,000
hommes d'élite. De son temps ils avaient pour centre principal Bratuspantium
: c'était moins une capitale qu'un lieu de refuge, ou plutôt
un vaste camp retranché que César appelle oppidum et dans
lequel, en cas de danger, les habitants du pays se retiraient avec leurs
familles, leurs troupeaux et tout ce qu'ils pouvaient emporter (César,
La Guerre des Gaules, II, 13.)
A cette époque, ils étaient
les alliés, peut-être même les clients des Eduens;
ils entrèrent néanmoins, en 57, lors de la deuxième
campagne de César, dans la ligue des peuples du Belgium;
mais ils ne purent prendre part à la bataille de l'Aisne, parce
que l'Eduen Divitiacus, l'ami des Romains,
chargé d'opérer une diversion, avait fait irruption dans
leur pays. Après la déroute des Belges aux bords de l'Aisne,
les Bellovaques, retirés à Bratuspantium, demandèrent
la paix. Grâce à l'intercession de Divitiacus, ils l'obtinrent
à des conditions favorables : ils durent livrer six cents otages
et remettre toutes leurs armes. Lors de l'insurrection générale
de 52, les Bellovaques prétendant faire la guerre par eux-mêmes,
ne voulurent point fournir leur contingent à Vercingétorix
qui les avait imposés pour 10,000 hommes.
Cependant pressés par les sollicitations de l'Atrébate Commius,
ils finirent par en envoyer 2000, tandis que les autres marchèrent
sur Lutetia pour combattre Labiénus.
Après la chute d'Alésia,
les Bellovaques avec leur chef Corréus se mirent à la tête
d'une puissante coalition de peuples belges, contre laquelle César
dut en personne entreprendre sa huitième campagne. Corréus
fut tué en combattant et les Bellovaques, après s'être
défendus avec autant d'adresse que de bravoure, durent faire leur
soumission. Ils en furent quittes pour donner des otages à César
et lui promettre fidélité. On a pensé que Corréus
est peut-être le même que Ciricus, dont le nom se trouve sur
des monnaies en or, en argent et en cuivre, qu'on a trouvées en
foule dans le Beauvaisis et les régions
limitrophes. On attribue également aux Bellovaques de magnifiques
statères et quarts de statères, avec une tête chargée
d'ne coiffure immense au droit et avec cheval surmonté d'un génie
ailé au revers.
L'empereur Auguste
avait pour principe politique de déplacer les centres de population
et de s'attacher les peuples en les prenant comme clients, en donnant ou
laissant prendre son nom à leurs capitales En 28 avant notre
ère, lorsqu'il réorganisa la Gaule, il réunit le territoire
des Bellovaques à la province impériale de Belgique, et Bratuspantium
fut remplacé par Caesaromagus comme capitale. On a voulu identifier
les deux villes, mais Caesaromagus, plus tard civitas Bellovacorum, aujourd'hui
Beauvais, est d'origine romaine, tandis
que la première était une cité gauloise, dont on ne
connaît plus l'emplacement. L'abbé Barraud croyait l'avoir
découvert près de Breteuil; mais plus tard il a renoncé
lui-même à cette attribution. C'est également près
de Breteuil qu'on lit le nom de Bratuspantium avec un point d'interrogation
sur la carte celtique publiée par la Commission topographique de
la Gaule.
Au IVe
siècle, les Bellovaci formaient une des douze cités de la
Provincia Belgica secunda, cité qui, lors du partage de 511, fut
comprise dans le royaume de Paris.
(L. Will). |
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