|
. |
|
Les Pays tchadiens |
![]() |
Dans
la région sahélienne![]() Par leur position géographique, ces États ont joué le rôle de pivots dans les relations avec les puissance arabophones du Nord et les régions de l'Afrique intérieure. Ils ont été les points de passage de la pénétration de l'Islam, et ont aussi jusqu'au début du XXe siècle, parcourus sans cesse par les caravanes armées des marchands arabes, qui étaient souvent des marchands d'esclaves. Il s'y formait d'ailleurs continuellement des bandes conduites par les pourvoyeurs des marchés d'esclaves, et qui s'attaquent victorieusement en général aux habitants sédentaires du pays et y entretenaient une anarchie constante le long des grandes routes. Convoités depuis
plusieurs décennies par les Européens, ces pays ont été conquis Ã
la fin du XIXe
siècle. La partie occidentale a été
l'objectif des Français. L'occupation du Sahel saharien au Nord de la
ligne de Saï à Barroua fut confiée à la mission Voulet-Chanoine qui,
après la révolte et la mort de ses chefs, fut continuée par Pallier
et Joalland, rejoints par la mission Foureau-Lamy à Zinder (1899).
lIs soumirent au Nord du lac Tchad le Kanem et opérèrent dans le Baguirmi
leur jonction avec Gentil venu par le Congo sur le Chari. Ces trois expéditions
françaises vainquirent et tuèrent à Kousseri le récent conquérant
du Bornou, l'aventurier Rabah, et levèrent ainsi leur dernier obstacle
à l'occupation du pays.
Dates -clés : XIe s. - Fondation du Kanem. |
|
![]() |
L'espace
considéré ici s'étend sur plus de deux millions de kilomètres carrés
et a compté quelque 30 millions d'habitants. Il a vu fleurir principalement
trois grands États : 1° Le Bornou, (200
000 km², capitale Kouka![]() Les informations dont on dispose les époque anciennes reposent principalement sur les récits des voyageurs européens qui ont parcouru la région au XIXe siècle. Le Bornou a d'abord été visité par Oudney, Denham et Clapperton, en 1823 , puis par J. Richardson, H. Barth et A. Overweg, de 1849 à 1855. Segni, et Vogel, s'y rendirent aussi, en 1840 et 1853, respectivement. En 1869, on retrouve Barth, Overweg, et Vogel, ainsi que Beurmann et Rohlfs, puis Nachtigal. Enfin, en 1880, Matteucci et Massari visitent également le pays. Le Ouadaï, pour sa part, nous est surtout connu par le voyage de Nachtigal (1873), plus heureux que Vogel (1855), Cuny (1858) et Beurmann (1863), qui y furent massacrés. Matteucci a raconté y être allé en 1879, mais son récit a été mis en doute. Le Baghirmi a été visité en 1823 par Denham, en 1852 par Barth, en 1872 par Nachtigal, en 1881, par Matteucci et Massari. Tous ces explorateurs ont été les éclaireurs venus préparer la mainmise des puissances coloniales. Le Bornou, l'Ouadaï et le Baguirmi ont ainsi ont été démantelés par les Européens à la charnière du XIXe et du XXe siècle. Aujourd'hui, le nom de Bornou est donné à une circonscription du Nord-Est du Nigéria; ceux de Kanem, de Baghirmi et de Ouadaï à trois circonscriptions du Tchad, situées au Sud du 15e parallèle. L'empire
du Bornou.
Le Ouadaï Ce pays s'étendait de la rive orientale
du lac Tchad à l'Ouest au Darfour à l'Est, du Borkou au Nord au pays
des Nyam-Nyam (Azandé) au Sud. C'était un État d'ailleurs qui était
limité, comme la plupart des États africains à la même époque, de
la manière la moins précise. Ses frontières variaient avec le degré
de puissance du souverain et avec le déplacement de certaines tribus nomades,
qui, de migration en migration et de pâturage en pâturage, donnant au
Ouadaï des limites mouvantes. Comparé au Bornou, le Ouadaï, était médiocrement
fertile; les habitants en étaient beaucoup plus pauvres et vivaient dans
des huttes; ils possédaient des troupeaux de boeufs, de moutons, de chèvres
et des chameaux. La population se composait d'Arabes beaucoup plus nombreux
dans le Ouadaï que dans le Bornou L'histoire du Ouadaï n'est guère faite
que des cruautés et des débordements de la plupart de ses rois. Ce pays
connu aussi sous les noms de Bergou et Dar-Saleh s'est constitué en tant
qu'entité politique vers le début du XVIIe
siècle, après avoir été soumis à des païens auxquels on
attribue une origine sémitique, les Toundjour, qui avaient leur capitale
à Kadama, au Sud-Ouest d'Abéché. C'est vers 1615
seulement que l'islam Son fils Kharout (1655-1678) poursuivit l'islamisation du Ouadaï. Kharif (1678-1681) et Yakoub-Arous (1681-1707) essayèrent à plusieurs reprises de secouer la tutelle du Darfour; le second réussit enfin à battre et à capturer Omar-Lélé, roi du Darfour. Après une lutte malheureuse contre le Baguirmi conduite par Mohammed Ez-Zaouni, la guerre entre le Ouadaï et le Darfour recommença sous Djoda (1745-1795), sous le règne duquel le premier de ces États étendit son influence sur une partie du Kanem. Saboun (1803-1813), après avoir ravi le trône à son propre père, Saleh-Derret ou Dered, se signala par des expéditions victorieuses contre le Baguirmi et contre ses vassaux révoltés du Tama. C'était un prince cruel et sanguinaire, qui périt assassiné par un inconnu. Son fils Youssef, dit Kharifine, fut peut-être plus barbare encore. Vers 1829, après une régence féminine qui fut marquée par les pires atrocités, Abdelaziz, petit-fils de Saboun, s'empara du pouvoir; il eut à lutter contre de continuelles rébellions, qu'il noya dans le sang. A sa mort (1835
environ), une armée du Darfour envahit le Ouadaï, à la suite de déprédations
commises dans les provinces occidentales du premier de ces royaumes par
des Ouadaïens que la, famine poussait au pillage. Les troupes envoyées
par Mohammed-Fadel, roi du Darfour, entrèrent dans Ouara et placèrent
sur le trône du Ouadaï un nommé. Mohammed-Chérif, qui s'engagea Ã
accepter la suzeraineté du Darfour. Ce Mohammed-Chérif (1835-1858)
paraît avoir été le seul souverain du Ouadaï qui se soit montré réservé
en fait d'exécutions capitales. Il jouit d'un réel prestige et d'un pouvoir
considérable. Il ne craignit pas de s'attaquer au puissant cheikh Omar,
sultan du Bornou Un nommé Ali lui succéda, qui s'occupa surtout de favoriser le commerce avec la Méditerranée et de remettre de l'ordre dans le pays. Il reçut la visite de Nachtigal en 1873-1874, au moment de sa lutte contre Abou-Sekkine, mbang du Baguirmi. C'est lui qui fit construire, par deux Tripolitains, le palais royal d'Abéché et qui annexa le Rougna et le Kouti. Le roi Youssef (1874-1898)
laissa le Baguirmi reprendre son indépendance. C'est sous son règne que
Rabah, venant du Bahr-el-Ghazal, fit irruption dans le Kouti (1879),
puis dans le Rougna, razzia les dépendances méridionales du Ouadaï et
installa comme sultan du Kouti et du Rougna le nommé Senoussi (1890).
Ce dernier, une fois Rabah au Bornou A cette époque, l'autorité du sultan du Ouadaï ne s'étendait déjà que sur la partie Nord de ses États, certaines tribus, comme les Koukas, ayant conservé une sorte d'autonomie. La partie Nord du royaume est divisée en provinces à la tête desquelles sont des gouverneurs. Les villes principales s'ont Abéché, la capitale, fondée en 1850, centre militaire du pays et actif foyer de propagande musulmane; population de 20 000 à 25 000 habitants; Nimro, centre de la tribu des Djellabas; Amm-Demm, renommé pour ses sources d'eau chaude; Yaoua, etc.; l'ancienne capitale, Ouara, fut abandonnée en 1850 et tomba en ruine. Ces villes, d'ailleurs, à l'exception d'Abéché, ne comptent que quelques centaines de maisons.Ibrahim (1898-1901) périt des suites de blessures infligées par des rebelles. Abou-Ghazali (1901-1902) eut à lutter contre un de ses officiers, Acil, qui chassa le roi d'Abéché, puis se réfugia lui-même au Fitri, où il se mit sous la protection des troupes françaises. Doudmourra remplaça Abou-Ghazali. En 1909, les Français prenaient Abéché et plaçaient Acil sur le trône du Ouadaï; Doudmourra, réfugié dans le Nord du pays, continuait la lutte pendant deux ans et enfin les Français n'obtinrent sa soumission qu'en 1911. Quant à Acil, ils le déposèrent en 1912, il n'a pas eu de successeur. Le Baguirmi Le Baguirmi (ou Baghirmi), situé au Sud
du lac Tchad, traversé par le Chari, a été un Etat qui s'étendait sur
un pays fertile où l'on cultivait le sorgho, l'indigo et le coton.
Le Baguirmi a longtemps fait avec Benghazi (Tripolitaine)
un commerce d'humains très florissant qui a été à l'origine de sa prospérité
au XVIIIe siècle,
mais que les obstacles apportés à la traite des esclaves au siècle suivant
ont diminué son importance. La population se composait d'Arabes et de
Noirs, et son histoire se résume en une perpétuelle oscillation entre
le joug du Bornou Son neuvième successeur, Borkoumanda-Tadlélé
(1734-1739),
fut un guerrier : après avoir dirigé une expédition vers le Borkou et
le Kaouar, il vainquit à deux reprises le roi du Ouadaï, Mohammed Ez-Zaouni.
Mais Alaouine (1739-1741)
fut vaincu à son tour par l'empereur du Bornou Un autre fils de celui-ci, Tchigama, déposa
son frère, fut arrêté sur l'ordre de Sa-boun, amené prisonnier à Ouara,
capitale du Ouadaï, puis relaxé, et revint à Massénia, où il régna
sous le nom d'Ousmân-Borkoumanda de 1807
à 1846, payant assez régulièrement
le tribut exigé par le Ouadaï. Il conduisit plusieurs expéditions contre
le Bornou |
. |
|
|
||||||||
|