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Chorège
(du grec choros, choeur, et aguéin, conduire), chef
de choeur, qu'il ne faut pas confondre avec
le coryphée. C'était celui qui
conduisait le choeur d'enfants et d'adolescents fourni par chacune des
dix tribus de l'Attique pour la célébration
des fêtes solennelles. Il devait être
âgé au moins de 40 ans et fournir à l'entretien du
choeur : il pourvoyait à la nourriture et à l'instruction
des choristes, donnait un local qui pût servir aux exercices préparatoires,
faisait les frais des costumes, etc. Dans le cas où personne ne
roulait s'imposer ces frais, qui étaient considérables, l'état
nommait un chorège d'office, ou ordonnait à deux citoyens
de s'associer pour les supporter. La personne du chorège était
inviolable, aussi bien que celle de chaque choriste.
Des concours étaient établis
entre les choeurs des différentes tribus : aussi les chorèges
préparaient-ils avec le plus grand soin leurs acteurs à la
lutte qu'ils auraient à soutenir solennellement; et l'on se disputait
d'autant plus vivement tes meilleurs poètes pour composer les hymnes,
les meilleurs artistes pour diriger le chant, que la gloire du triomphe
rejaillissait sur la tribu tout entière. Les fonctions de chorège
ouvraient d'ordinaire l'accès aux plus hauts emplois de la République.
Aristide et Thémistocle
à Athènes, Epaminondas
à Thèbes, et d'autres grands
hommes de le Grèce, ne dédaignèrent
pas d'accepter la chorégie.
Il y avait aussi des chorèges chargés
de fournir les choeurs pour les Didascalies.
A Rome, on
appelait chorège, ou plutôt chorage (choragus), le
citoyen qui était chargé de diriger, dans les Jeux
romains, les choeurs des danseurs et des musiciens, et de louer des
costumes pour habiller les acteurs des jeux scéniques. A cet effet,
il se mettait en relation avec les édiles. (P.). |
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