Les côtes sont hautes et escarpées à l'Est et à l'Ouest; mais du côté de l'Océan Pacifique, elles forment comme une muraille continue, tandis qu'à l'Est elles sont profondément entaillées par la mer qui y découpe des baies et des promontoires. Dans l'île, des collines atteignent 800 m, mais l'intérieur est encore maintenant couvert d'épaisses forêts qui en ont retardé l'exploration. Cette luxuriante végétation est favorisée par le climat très doux et très humide. La chute d'eau annuelle à Ancud dépasse 3 m. 

Les cours d'eau sont abondants, peu importants naturellement. Cependant quelques-uns sont navigables au voisinage de leur embouchure, notamment le Pudeto, au Nord.

L'île de Chiloé (primitivement Chilihue) fut découverte en 1558 et, dès 1566, C.-G. de Castro y fonda la ville à laquelle il donna son nom. Lors de la guerre de l'indépendance, les Espagnols s'y maintinrent jusqu'en 1826. La population est formée de métis Araucans parlant la langue Hiulliche. Convertis depuis longtemps au christianisme par les Espagnols, ils sont resté à l'écart du monde moderne. Ils vivent de la pêche et de l'abattage de leurs bois qui constituent le principal produit de l'île. L'agriculture est presque nulle. La principale ville est Ancud, chef-lieu de l'île. L'ancien ch.-l. Castro est presque abandonné.

La province de Chiloé est formée par l'île de Chiloé avec les îles qui en dépendent et d'autres plus méridionales, surtout l'archipel des Chonos.