| Césaire (Saint), archevêque d'Arles, né à Châlon-sur-Saône en 469 ou 470, mort le 27 août 542. II devint moine à Lérins. L'abbé de Lérins l'ayant envoyé à Arles pour y rétablir sa santé épuisée par les austérités, l'archevêque Eonius l'y retint, le fit diacre et prêtre, le mit à la tête d'un monastère- (vers 499), puis le désigna comme son successeur. A la mort d'Ennius (502), Césaire chercha vainement à se dérober à l'épiscopat en se cachant dans un tombeau. Ses vertus lui firent des ennemis; un de ses secrétaires, Licinien, l'accusa auprès d'Alaric, roi des Wisigoths, d'avoir voulu livrer Arles aux Burgondes. Alaric l'exila à Bordeaux (vers 505-506) mais bientôt reconnut son innocence et le rappela; Licinien fut condamné à être lapidé, mais Césaire obtint sa grâce. En septembre 506 il présida le concile d'Arles. II travailla à rétablir la discipline dans son diocèse, et, par une mesure intéressante parce qu'elle atteste le maintien de l'influence hellénique dans le sud de la France, il ordonna que les fidèles aux offices chantassent les hymnes et les cantiques en grec ou en latin. De 507 à 512 il fonda à Arles un couvent de femmes qui fut dirigé par sa soeur et il rédigea lui-même une règle pour les religieuses de cette maison. Lorsqu'Arles, occupée par les Goths, fût assiégée par les Francs et les Burgondes, l'imprudence d'un clerc, parent de Césaire, qui s'enfuit de la ville pour gagner le camp des assiégeants, compromit l'évêque; on l'accusa de trahison, on l'emprisonna, on songea même à le jeter au Rhône. Rendu à la liberté lorsque son innocence fut évidente, il prit soin des captifs francs; pour les vêtir, pour les nourrir, il vendit même les vases sacrés de son église, et à ceux qui le lui reprochaient, il répondait : Je voudrais savoir s'ils seraient fâchés qu'on en fit autant pour eux. Cependant, à la suite de nouvelles accusations, Théodoric le fit arrêter et, conduit à Ravenne, Césaire dut se justifier auprès du roi goth. Théodoric l'accueillit avec bienveillance, lui rendit justice et lui fit des présents que l'évêque employa aussitôt à racheter des captifs. Césaire se rendit ensuite à Rome où il reçut le pallium du pape Symmaque. De retour en Gaule, il eut des démêlés avec l'évêque d'Aix au sujet des droits de l'église d'Arles. Saint Césaire chargea l'abbé Aegidius et le prêtre Messin d'aller les défendre à Rome; en juin 514, Symmaque déclara que l'archevêque d'Arles serait vicaire apostolique en Gaule et en Espagne. Césaire présida les conciles d'Arles en 524, de Carpentras en 527, d'Orange et de Vaison en 529. Bien qu'il eût combattu l'hérésie des semi-pélagiens, il fut accusé de la partager, mais se fit justifier au concile de Valence (529 ou 530), où il n'avait pu se rendre à cause de sa santé, par l'entremise de Cyprien, évêque de Toulon. Son tombeau, détruit par les Sarrasins, fut restauré en 873 par un certain Paulus qui composa à ce sujet une épitaphe métrique dont on connaît le texte. L'histoire de sa vie est très intéressante pour la connaissance du rôle des évêques de ce temps. Césaire a laissé des homélies, des règles monastiques, un traité de la grâce et du libre arbitre contre Faustus, des lettres, un testament. (C. Bayet). | |