| Fernando de La Cerda est un infant de Castille, fils aîné d'Alfonso X, né en 1254. Il épousa, en 1269, Blanche de France, fille de saint Louis. Lors du voyage que son père fit auprès du pape Grégoire X pour soutenir ses prétentions à l'empire d'Allemagne, c'est à D. Fernando qu'il confia le gouvernement de ses Etats, avec le titre de régent. Au moment où il se préparait à marcher contre les Maures de Grenade, La Cerda mourut à Ciudad-Real, recommandant sa femme et son fils à D. Juan Nuñez de Lara (1275). | |
| Alfonso et Fernando de La Cerda, fils du précédent, exclus du trône de Castille par les Cortès de Ségovie (1275) au profit de D. Sanche, fils cadet d'Alfonso X, se réfugièrent avec leur mère, Blanche de France, auprès da roi d'Aragon Pedro III. Malgré les protestations de Philippe le Hardi en faveur de ses neveux, le Castillan maintint la décision des Cortès. Par la suite, le roi de France renouvela ses réclamations, et obtint que l'aîné des infants serait reconnu roi de Jaen et prêterait hommage au roi de Castille, quand D. Sancho força son père à révoquer la concession qu'il avait faite. Le roi d'Aragon, son allié, fit même emprisonner les infants au château de Jativa (1231). A l'avènement de Sancho IV (1284), Alonso III d'Aragon leur rendit la liberté, se déclara leur défenseur, et fit proclamer l'aîné roi de Castille et Léon. Plus tard, avec le secours de son successeur Jaime II, les La Cerda renouvelèrent leurs tentatives, profitant des troubles et des guerres féodales qui signalèrent la minorité de Fernando IV. Unis à l'infant D. Juan et au parti des Lara, soutenus par le Portugal et par Mohammed Il de Grenade, ils se firent une fais encore reconnaître à Sahagun. Mais bientôt après, abandonnés par le roi d'Aragon, occupé de ses guerres de Sicile, les confédérés se dispersèrent. Enfin, après une dernière et désastreuse insurrection sous le règne d'Alfonso XI, La Cerda renonça définitivement à ses prétentions pour une rente de 150,000 maravedis (1305), ce qui lui valut le surnom de el Desheredado (le déshérité), et sa retira auprès de Philippe le Bel qui lui fit don de la baronnie de Lunel. Alfonso de La Cerda mourut en 1327. II avait épousé Mahaut, comtesse de Clermont, du sang de France, à ce que prétend Mariana. Son frère D. Fernando avait pour épousee Doña Juana de Lara. |
| Luis de La Cerda ou Louis d'Espagne, fils aîné d'Alfonso, vécut à la cour de France. Nommé grand-amiral par Philippe VI en 1341, il prit part à la guerre de la succession de Bretagne et soutint Charles de Blois. Forcé de lever le siège d'Hennebont, il s'empara de Dinan et de Guérande (1342), mais fut vaincu par Gautier de Mauny à Quimperlé où il perdit 7000 hommes. La même année, ayant réuni ses navires à ceux du Génois Aithon Doria, il livra aux vaisseaux anglais un combat indécis près de Guernesey. La tempête et la nuit séparèrent les deux flottes. La Cerda reçut, en 1344, du pape Clément VI le titre illusoire de Prince des îles Fortunées (îles Canaries), où il envoya, vers 1360, deux bâtiments espagnols qui abordèrent à l'île Gomera. |
| Carlos de La Cerda ou Charles d'Espagne, frère du précédent, fut le compagnon d'enfance et le favori du roi Jean qui lui remit l'épée de connétable après l'exécution de Raoul, comte d'Eu et de Guines (1350). Son maître le combla de si scandaleuses faveurs que l'Italien Matteo Villani a supposé qu'il existait entre eux des rapports intimes, mais sans que cette assertion semble prouvée. Charles d'Espagne mourut en 1354, massacré dans son château de Laigle, en Normandie, par le bâtard de Moreuil, partisan de son ennemi Charles le Mauvais, peu de temps après son mariage avec une fille du duc de Bretagne, Charles de Blois. Juan Nuñez de Lara, fils de Fernando de La Cerda, seigneur de Biscaye du fait de sa femme. Après une tentative de révolte contre Alfonso XI (1335), il fit sa soumission et le sertit fidèlement. A l'avènement de Pedro Ier (1350), il remplissait la charge d'alferez-mayor (grand porte-bannière). La même année, D. Juan succombait de la peste à Burgos, au moment où il allait soulever la Vieille-Castille et faire revivre les prétentions de sa maison. Il laissait un fils âgé de trois ans, Nuño, qui mourut peu après à Bermeo. |
| Juan de La Cerda. Ayant pris part à la rébellion d'Alonso Coronel, son beau-père (1352-1353), il obtint sa grâce sur l'intercession du roi de Portugal, et réussit mime à gagner la faveur de Pedro Ier. En 1354, La Cerda se déclara pour Albuquerque et Enrique de Trastamare, révoltés contre le roi. Sa soumission fut achetée par la donation de fiefs importants. A la suite d'une nouvelle trahison pendant la guerre d'Aragon, vaincu et fait prisonnier au combat de Gibraléon, D. Juan périt assommé à coups de masse d'arme dans la Torre del Oro, à Séville, sur l'ordre du roi de Castille (1358). Sa veuve, Doña Maria Coronel, fonda le monastère de Sainte-Inès, en 1374, où elle mourut en odeur de sainteté. Les ducs de Medina-Celi, grands d'Espagne, prétendent descendre des infants de La Cerda. (Lucien Dollfus). |