| Caribert Ier est un roi de Paris, fils de Clotaire I (Mérovingiens) et d'Ingonde, mort à Paris en 567. Du vivant de Clotaire, Caribert fut envoyé avec son frère Gontran contre Chramne, fils révolté de Clotaire. Ils le rejoignirent près de Saint-Georges-Nigremont, dans la Creuse, le menaçant d'un combat s'il ne se soumettait pas. Chramne les décida à la retraite en leur faisant croire que Clotaire, alors en guerre avec les Saxons, venait de mourir (557). A la mort de Clotaire (561), il s'allia avec ses frères Gontran et Sigebert contre Chilpéric, qui s'était emparé du trésor royal à Brennacum (Berny) et était entré à Paris. Les Etats de Clotaire furent partagés, et Caribert eut pour lot l'ancien royaume de Childebert avec Paris pour capitale. On a cherché à déterminer l'étendue de ses Etats; il semble qu'ils comprenaient toute la Gaule occidentale, depuis la Bresle, entre Amiens et Rouen, jusqu'aux Pyrénées. « Les cités les plus orientales, dont la possession par Caribert résulte des documents, sont Beauvais, Senlis, Meaux, Sens, Chartres, Tours, Poitiers, Limoges, Cahors, Albi et Conserans. » (Longnon). Le règne de Caribert offre peu d'événements notables. Un violent conflit éclate entre lui et Léontius, archevêque de Bordeaux, qui, dans un synode tenu à Saintes (563), avait fait déposer Emerius, évêque de cette ville, nommé par Clotaire sans le consentement du métropolitain, et lui avait fait substituer un prêtre de Bordeaux, Héraclius. Caribert exila Héraclius et frappa Léontius et d'autres évêques de fortes amendes. Il ne se montrait pas toujours aussi respectueux des volontés de son père. Clotaire avait promis à Austrapius, duc de Tours et de Poitiers, la succession de Pientius, évêque de Poitiers; mais, à la mort de Pientius, Caribert désigna Pascentius, abbé de Saint-Hilaire, malgré les réclamations d'Austrapias. Le poète Fortunat a consacré un petit poème (I. VI, n° 2) à célébrer les vertus de Caribert, et notamment sa justice, sa piété; il le loue de parler parfaitement le latin, quoique Sicambre; mais il serait imprudent de tirer aucune donnée historique de ces flatteries poétiques. Caribert fut surtout célèbre par le nombre de ses mariages. Il avait épousé Ingoberge, mais il s'éprit des deux filles d'un artisan en laine, Marcovefa, qui était religieuse, et Méroflède; Ingoberge fut délaissée; elle se consacra à une vie pieuse et mourut en 589. Après avoir épousé Méroflède, Caribert aima Theudegilde, fille d'un berger, puis il épousa la religieuse Marcovefa et encourut ainsi l'excommunication de saint Germain, évêque de Paris. Toutes ces femmes portaient simultanément le titre de reines, puisque Theudegilde, « une de ses reines », dit Grégoire de Tours, après la mort de Caribert, offrit à Gontran de l'épouser. Caribert ne fut pas aimé de l'Eglise, qui lui reprochait sa luxure, son mépris et sa haine pour les clercs. Grégoire deTours raconte qu'il s'empara d'une terre de l'église de Saint-Martin de Tours, à Nazelles, et qu'il déclara, malgré des signes de la colère divine, que, lui régnant, elle ne serait pas restituée : aussitôt après il mourut. De son mariage avec Ingoberge, il eut une fille, Adelberga ou Berthe, qui épousa Aethelbert, roi de Kent; de Theudegilde, un fils qui mourut à peine né. On lui connaît deux autres filles, Berteflède, qui fut religieuse à Saint-Martin de Tours; Clotilde, qui excita des troubles graves dans le monastère de Saint-Hilaire de Poitiers, et qui affirmait être née de Caribert. (C. Bayet). | |