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Ramon de Cardona
est un condottière du XIVe siècle.
Cet aventurier, qui semble d'origine catalane, a été à
plusieurs reprises général du parti des Guelfes
et général ordinairement malheureux. Après s'être
distingué au siège de Gênes,
il fut choisi en 1320 pour général de l'armée pontificale
qui, avec celle de Robert, roi de Naples,
cherchait à conquérir le nord de l'Italie,
fut battu le 6 juillet 1322 par Marco Visconti, au pont de Basignano, mais
put refaire son armée avec l'aide des Florentins, prit Cortone,
Alexandrie et assiégea même Milan.
Marco Visconti
accourut, battit Ramon de Cardona, à Nauri, sur l'Adda, le 28 février
1324, et le fit prisonnier, ainsi que bon nombre de ses officiers. On lui
laissa la liberté sous la condition qu'il négocierait près
du Saint-Siège en faveur des
Gibelins et qu'il ne porterait plus les
armes contre eux ; le pape Jean XXII le releva de son serment et lui permit,
ou même lui donna l'ordre d'aller se mettre à la tête
des Guelfes florentins,
menacés par le vaillant Lucquois Castruccio Castracani (3 décembre
1324).
Pour ses débuts, comme capitaine
de la République, Ramon de Cardona prit et rasa le chateau d'Artimmo
près de Pistoia; on lui donna alors
l'armée la plus belle que les Florentins eussent jamais levée;
15.000 fantassins et 4000 cavaliers, et avec
elle il eut quelques succès partiels et déconcerta un moment
Castruccio ; le 29 juillet 1325, il prit Montefalcone; perdit un temps
précieux pour s'emparer d'Altopascio, laissa à Castruccio
le temps de recevoir des secours de Azzo Visconti et se fit battre complètement
au pont de Cappiano (23 septembre 1325).
Il fut fait prisonnier avec son fils, et
Florence, qui racheta les autres captifs,
ne voulut poas payer sa rançon ; il demeura captif jusqu'à
la mort de Castruccio, en 1328. « Ramon de Cardona, dit Perrens,
à partir de ce moment, disparaît de l'histoire. » (E.
Cat). |
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Don Ramon de Cardona
est un général espagnol du XVIe
siècle. Très aimé de Ferdinand
le Catholique, dont il passait pour être le fils, il fut nommé
en 1509 vice-roi de Naples. En 1510, il eut
à calmer une sédition excitée en ce royaume par une
tentative pour y établir l'Inquisition
et fit abandonner ce projet par le roi. En 1511, il fut nommé généralissime
de l'armée de la sainte Ligue et alla d'abord assiéger Bologne
qu'occupaient les Français (janvier 1512); mais Gaston
de Foix accourut avec une armée de renfort et pénétra
dans la place (5 février); suivant quelques auteurs, le général
espagnol aurait livré passage aux Français moyennant 30.000
écus.
Ramon de Cardona forcé de battre
en retraite reçut de Ferdinand l'ordre de ne pas livrer de bataille
à l'habile général français, mais n'en tenant
aucun compte, il quitta une forte position qu'il occupait et se rencontra
avec Gaston de Foix à Ravenne
(12 avril). Après une lutte sanglante, l'armée espagnole
fut enfoncée, et selon la tradition, Cardona aurait fui du champ
de bataille, avant la fin du combat. La mort de Gaston de Foix au milieu
de sa victoire permit cependant au vice-roi de reprendre ensuite l'avantage;
sous prétexte d'expulser les Français des forteresses, il
mena vivre ses troupes dans les riches cantons de la Lombardie.
Chemin faisant, il mit à sac Prato
(30 août) où 3000 individus furent impitoyablement égorgés,
n'épargna Florence que moyennant une forte somme d'argent, pilla
Crémone, Brescia, Bergame et parcourut
tout le pays jusqu'à Padoue, ne laissant que des ruines. Il s'empara
même de Padoue en 1513 malgré les efforts d'Alviano, arriva
en vue de Venise et bombarda la grande cité, puis se retira avec
1500 chariots chargés des dépouilles de la Vénétie.
Alviano le poursuivit et l'attaqua à
Vicence (7 octobre 1513), mais l'infanterie espagnole remporta une victoire
complète; elle passa l'hiver dans les cantons du voisinage et se
tint sur la défense pendant toute l'année 1514. En 1515,
Cardonne devait s'unir aux Suisses et à l'armée du pape pour
arrêter François Ier;
mais il ne s'accorda pas avec les généraux ennemis, laissa
les Suisses livrer seuls la bataille de Marignan et dut se retirer précipitamment
dans le royaume de Naples. Il fut maintenu à la tête de ce
royaume par Charles-Quint et remplacé
par Ch. de Launay. Il mourut vers 1525. (E. Cat). |
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Juan-Bautista Cardona
est un antiquaire et bibliographe espagnol, né à Valence
au commencement du XVIe siècle,
mort le 30 décembre 1589. Il fut chanoine de sa ville natale, inquisiteur,
puis successivement évêque de Perpignan,
de Vich (Catalogne), et de Tortosa.
On lui doit : Oratio de sancto Stephano
(Rome, 1575); De expungendis haereticorum propriis nominibus (Rome,
1576, in-8); De regia sancti Laurentii Scorialensis Bibliotheca libellus,
sive consilium cogendi omnis generis utiles libros (Tarragone, 1587,
in-4); ce dernier ouvrage contient des dissertations sur les bibliothèques
et sur les diptyques. |